Lamborghini Murcielago 2004

Lamborghini Murciélago

40 ans de tauromachie

C’est en 1963 que Ferrucio Lamborghini a décidé d’ajouter la fabrication de voitures sport exotiques à celle des tracteurs de ferme qui avait fait sa fortune. On dit que c’est à 40 ans que les femmes sont belles, et que les Lamborghini font parler d’elles; en effet, avec la nouvelle Gallardo, il y a longtemps que la petite firme de San’t Agata, rachetée depuis deux ans par Audi, n’avait autant fait la manchette.

CARROSSERIE

L’extérieur du véhicule est fabriqué de fibre de carbone (à l’exception des portes et du toit, en acier). Le châssis et la carrosserie adoptent l’acier, ce qui fait pencher la balance à 1650 kilos au total; vous verrez, ce chiffre devient important au moment de parler des performances. Physiquement, après avoir réinventé les lignes de la Diablo pendant une douzaine d’années, les concepteurs d’Audi ont décidé de les repenser, mais toujours en partant de la même base. Ainsi, la Murciélago affiche-t-elle des dimensions qui évoluent sensiblement (+11 centimètres en longueur pour 25 millimètres supplémentaires en hauteur) par rapport à la Diablo.

HABITACLE

Dans la plus pure tradition des voitures exotiques, l’intérieur de la Murciélago pratique la simplicité volontaire. Épuré, pour ne pas dire austère, il n’en est pas moins efficace. Les tons de noir sur noir n’ont rien pour réjouir le pilote. Toutefois, l’instrumentation, qui comprend un ordinateur de bord, un lecteur de CD, la climatisation et un système de navigation (en option), est très conviviale et, selon la tradition allemande (on sent ici l’influence d’Audi), la finition est très soignée. Parmi les gadgets intéressants, un petit bouton permet au conducteur d’élever l’avant de la voiture de 45 millimètres pour éviter d’érafler le dessous de la voiture quand les conditions de la chaussée se dégradent. L’une des grandes améliorations de la Murciélago par comparaison avec l’ancienne Diablo est le silence qui règne dans le poste de pilotage. L’utilisation de matériaux insonorisant supplémentaires rend la conduite beaucoup plus agréable, et pilote et passager n’ont plus besoin de crier pour communiquer.

MÉCANIQUE

Selon la tradition italienne, ce sont de démoniaques V12 qui animent ces bijoux latins. Central arrière pour la Lamborghini, le joyau, désormais porté à 6,2 litres, développe l’incroyable puissance de 575 chevaux. Situé devant l’essieu arrière, le V12, accouplé à une boîte de vitesses mécanique à 6 rapports, contribue à optimiser la répartition des masses. Le couple maximal est ahurissant, et la vitesse de pointe frise les 330 km/h. Petite précision au passage, la bête couvre le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes… sur le deuxième rapport. Sur les flancs arrière, on trouve deux volets amovibles (surnommés ailes de chauve-souris) qui s’ouvrent à l’occasion pour permettre de refroidir le moteur si le besoin s’en fait sentir, particulièrement à haute vitesse; une jolie innovation !

COMPORTEMENT

Après quelques minutes au volant, on réalise rapidement que la Murciélago est de loin la Lamborghini la plus docile et la plus facile à conduire depuis des générations. Après la Countach, un véritable « tracteur », et la Diablo qui demandait beaucoup de mollet, la Murciélago est surprenante de facilité. Le passage des rapports se fait aisément d’une seule main; la position de conduite est très correcte. Une chose n’a pas changé, la visibilité totalement nulle. On ne voit pas grand-chose sur le côté et rien à l’arrière; il faut toujours ouvrir la porte et sortir la tête pour reculer la voiture. Les performances sont naturellement le centre d’intérêt de la voiture, et vous ne serez pas déçu. Les 575 chevaux poussent très fort, et la rigidité accrue de la caisse absorbe très bien toute cette puissance. Un petit bémol, toutefois, la présence d’une transmission intégrale combiné à un poids de 1650 kilos crée un moment d’inertie en amorce d’accélération; Lamborghini devrait songer utiliser l’aluminium pour remplacer l’acier. Les quelques kilos en moins feraient beaucoup de bien.

CONCLUSION

Jouet de week-end pour millionnaire en mal de sensation, la Murciélago a au moins le mérite de pouvoir être utilisée au quotidien quand le climat le permet.

FORCES

Des performances à couper le souffle

Une finition et un assemblage en nette progression

Des lignes à faire baver

FAIBLESSES

La visibilité nulle

Son prix exorbitant

Aucun côté pratique

NOUVEAUTÉS

Aucun changement