Lamborghini Urus 2019

Lamborghini Urus

Rambo, la suite

Au XXI^e siècle, les sensations associées à la conduite d’une voiture sport se vivent en altitude, et non plus les fesses au ras du sol. Porsche a été la première à le reconnaître avec le Cayenne. Au tour maintenant de Lamborghini d’initier sa clientèle à cette nouvelle expérience de piloter.

Tour du propriétaire

Sans peinture de guerre ni mitraillettes cette fois, Lamborghini commercialise, 31 ans après la monstrueuse LM002 (surnommée Rambo Lambo), la sortie du second véhicule utilitaire sport de son histoire, l’Urus. Celui-ci n’a rien à voir avec le LM002 qui, on se souviendra, s’animait d’un moteur V12 de la Countach et qui a été produit à un peu plus de 300 unités.

Avec l’Urus, les objectifs fixés par Lamborghini sont autrement plus élevés. En effet, avec ce nouveau venu, le constructeur italien de voitures de sport aspire – comme un peu tout le monde – à doubler ses ventes. Pour mémoire, rappelons que l’an dernier, Lamborghini a fait immatriculer un peu plus de 3400 Huracán et Aventador. Selon les dirigeants de la marque au taureau furieux, 3500 unités devraient quitter l’usine de Sant’Agata l’an prochain.

Vie à bord

Présentée au Salon de Pékin 2012, l’étude conceptuelle descend enfin dans la rue. Visuellement, la version définitive conserve sensiblement les mêmes proportions et le même dessin que l’étude, à l’exception des bas de caisse plus massifs sur le véhicule de série.

L’Urus fait plus de cinq mètres de long et propose quatre places à son bord. En dépit de ses dimensions imposantes, le volume du coffre n’est que de 616 litres. Les stylistes italiens ont eu beau multiplier les codes esthétiques de la marque, on reconnaît tout de même sous ce « maquillage » certains éléments provenant de chez son propriétaire, Audi. Ainsi, le double écran tactile a été tiré de la récente A8. Économie d’échelle oblige.

Technique

La proximité avec Audi se perçoit également sur le plan technique. L’Urus partage en toute logique la plateforme MLB Evo. Cette dernière est également commune avec les autres grands VUS du groupe que sont les Bentley Bentayga, Porsche Cayenne et le duo Audi Q7/Q8. Voilà qui permet à l’Urus de bénéficier à meilleur coût des dernières technologies développées pour les marques de luxe du groupe allemand, dont le dispositif à quatre roues directrices, des barres antiroulis actives, la suspension pneumatique et l’architecture électrique de 48 volts. 

Au volant

Aussi modulable soit-elle, cette architecture n’a pas permis à Lamborghini de glisser ses traditionnels V10 et V12 sous le capot. Contre mauvaise fortune bon cœur, la marque italienne a été en quelque sorte forcée de retenir les services du V8 4,0 litres biturbo issu de la famille KoVoMo (pour Konzern Vee Otto Motoren). Pour son image et sa notoriété, le constructeur italien a été invité à le développer pour éviter toute comparaison avec les autres marques du groupe utilisant ce moteur. Dans sa spécification italienne, ce 4,0-litres délivre 650 chevaux et Lamborghini annonce un 0 à 100 km/h en 3,6 secondes et une vitesse de pointe de l’ordre de 305 km/h. Une boîte automatique à huit rapports se charge de relayer le tout aux quatre roues (motrices). À l’instar de chez Audi, on trouve un différentiel central de type Torsen répartissant 40 % de couple vers l’essieu avant, 60 vers l’arrière pour préserver certains attributs (et sensations) liés à la conduite d’une propulsion. Un dispositif doublé d’un différentiel à répartition vectorielle de couple (sans doute proche du différentiel Sport Quattro d’un Q7) et de roues arrière directrices.

Comme sur les autres Lamborghini, le châssis est paramétrable au moyen d’une manette située sur la console centrale. Baptisée Anima (pour Adaptive Network Intelligent Management), celle-ci comprend sur l’Urus six modes, dont trois programmations spécifiques pour une utilisation hors route.

Preuve qu’il s’agit d’une sportive, l’Urus promet de s’immobiliser aussi rapidement qu’elle accélère. En effet, l’Urus est doté des plus gros disques en carbone-céramique jamais produits. Et il n’y a pas que la taille des disques qui impressionne. À l’avant, les étriers comptent dix pistons chacun contre six à l’arrière. Lamborghini prétend qu’à 100 km/h, l’Urus s’immobilisera en seulement 33,7 mètres. Êtes-vous bien attaché?

Conclusion

Vendu un peu plus de 220 000 $, l’Urus devient étonnamment le nouveau ticket d’entrée de gamme du constructeur italien, qui secrètement rêve que Ferrari, sa rivale de toujours, lui réplique. Escalade de puissance à prévoir.