Lamborghini Urus 2021

Lamborghini Urus

Le Lambo le plus utilitaire

Les portières en élytre, les arêtes découpées à la lame de rasoir, les grosses cylindrées, les couleurs de carrosserie éclatantes, tous ces éléments décrivent à la perfection ce qu’est et ce que doit être Lamborghini. Depuis 2019 toutefois, cette description sommaire ne s’applique plus entièrement, du moins en ce qui a trait aux portières pointées vers le ciel. Eh oui, la maison de Sant’Agata est elle aussi entrée dans la danse des VUS, l’investissement qui semble rapporter si on se fie aux statistiques de ventes, qui ont carrément doublé. Lamborghini a en effet terminé l’année 2019 avec des records historiques avec plus de la moitié des véhicules vendus portant l’écusson Urus.

Le lien familial

Une inspection minutieuse de la robe du VUS italien confirme au moins une chose : il s’agit bel et bien d’un Lamborghini avec sa carrosserie ciselée, son grillage démesuré à l’avant, les blocs optiques pointus, la fenestration amincie au possible, sans oublier les quatre énormes tuyaux d’échappement à l’arrière. À part l’Huracán et l’Aventador S, aucun autre véhicule ne ressemble à cette création qui, il faut l’avouer, ne laisse personne indifférent. Pourtant, lorsqu’on prend place à l’intérieur de ce dernier, quelques détails vendent la mèche sur les origines de l’Urus.

Voyez-vous, Lamborghini appartient au groupe Volkswagen et, par souci d’économie, le VUS italien repose sur la même plateforme que les Porsche Cayenne et Bentley Bentayga de ce monde. En fait, il serait plus juste de parler de l’Audi Q8 comme point de comparaison, le VUS allemand qui partage notamment les portières sans cadre et les nombreux écrans – tactiles ou non – de la planche de bord. Les plus fins auront peut-être même remarqué que l’Urus profite de plusieurs boutons signés Audi dans l’habitacle, ce qui n’a rien de déshonorant, croyez-moi. Le reste de cette cabine est typiquement Lamborghini avec ces buses de ventilation exclusives, les écussons de la marque un peu partout et, bien entendu, la console centrale qui regroupe le très complexe levier de vitesses ainsi que ce fameux bouton démarreur dissimulé sous le petit levier peint en rouge à la manière des avions de chasse.

Un « petit » moteur V8 biturbo

Ici aussi, le lien avec les autres VUS du groupe allemand saute aux yeux. En effet, le V8 biturbo de 4 litres existe ailleurs sous le capot de quelques autres monstres de puissance, notamment chez Porsche. Bien entendu, hiérarchie oblige, le V8 du Lamborghini Urus développe quelques chevaux supplémentaires – 91 pour être exact –, les 641 de la mécanique qui sont amplement suffisants pour river les occupants à leurs sièges respectifs dans l’habitacle lors de fortes accélérations. Accouplée à cet engin, une boîte de vitesses automatique à huit rapports s’occupe d’acheminer le couple nécessaire aux roues qui en ont le plus besoin. Ajoutez à cela une direction aux roues arrière et l’Urus se rapproche étrangement des autres membres de la famille… sur le plan de la tenue de route, bien sûr !

La magie de l’électronique

Baptisé Tamburo, le système de sélection de modes de conduite offre pas moins de six modes différents, trois pour la route et trois autres pour le hors-route, même s’il est clair que la portion hors route ne sera potentiellement jamais exploitée par les propriétaires de cette création. Les modes Strada, Sport et Corsa sont taillés pour le bitume, le premier qui transforme l’Urus en un VUS sans histoire ou presque. À l’opposé, le mode Corsa règle tous les paramètres à leur maximum et confère à ce Lamborghini utilitaire des aptitudes de voiture de piste… ou presque ! La sonorité du V8 est amplifiée, les changements de rapports sont d’une brutalité peu commune et les accélérations sont foudroyantes. Le fait que l’Urus soit équipé des plus imposants disques de freins en céramique-carbone installés sur un véhicule de production garantit également des freinages à la hauteur.

Conclusion

Le virage utilitaire était inévitable, même pour Lamborghini, une division habituée aux créations rivées au sol. Certes, le LM002 des années 80 a démontré tout le savoir-faire du constructeur à ce niveau, mais l’apport du groupe Volkswagen dans l’élaboration de ce deuxième tome n’a pas de prix. L’Urus apporte beaucoup de liquidités au constructeur italien, en plus d’attirer une nouvelle clientèle. Lamborghini doit toutefois se méfier, car Ferrari prépare la riposte…

Forces

Tenue de route impressionnante

Accélération époustouflante

Soutien du groupe Volkswagen

Faiblesses

Qualité de construction décevante pour le prix

Consommation de carburant excessive