Land Rover LR3 2007

Land Rover LR3

Un monstre en Toxedo

Premier Land-Rover conçu entièrement sous la gouverne de Ford, le LR3 poursuit, tout comme le Discovery avant lui, dans la veine de l’originalité. Présenté pour la première fois au public en 1989, le Discovery était on ne peut plus carré, le LR3 y ajoute un peu plus de classe…Et du poids.

Carrosserie

De tous les angles, le LR3 possède une coupe militaire. C’est propre, carré et rien ne dépasse. La calandre au style industriel arbore le petit logo Land-Rover en retrait (c’est la tradition) comme un grain de beauté au visage. Pour ceux qui aiment le genre, c’est réussi, mais nous sommes loin des formes plus évasées d’un Volkswagen Touareg qui a presque l’air d’une fromage fondu à côté. J’aurais tout de même apprécié que la ligne de ceinture de caisse se poursuive sur les ailes. Elle coupe nette à la porte avant et brise l’harmonie.

Habitacle

Difficile de faire des critiques sur l’intérieur. Chaque passager a droit à un siège individuel et tout le luxe redevable à un véhicule de ce prix est inclus. Les sièges se replient tous pour constituer amplement d’espace de chargement (2560 litres) pour vous transformer en déménageur de luxe. Comme toute anglaise qui se respecte, l’habitacle embaume le bon cuir. Comme conducteur, vous occupez un poste privilégié. La position de conduite est plus que confortable et l’immense surface vitrée offre une visibilité idéale. Le système audio Harmon-Kardon vous fera saliver de bonheur.

Mécanique

Ici, vous avez le choix de deux mécaniques, Un V6 de 4 litres et 216 chevaux qui souffre d’anémie quand vient le moment de tirer une masse imposante de près de 2 500 kilos à vide. Même en profitant d’une boîte séquentielle à six rapports, cela manque de conviction. Le seul choix logique est le V8 4,4 litres de 300 chevaux provenant de chez Jaguar. Souple, puissant, silencieux et gourmand, il est le seul qui s’acquitte de sa tâche sans sourciller. Soyez averti, vous ferez régulièrement plus de 20 litres au 100 km à bord du LR3.De concert avec ces moteurs et dans la plus pure tradition de Land-Rover qui s’appuie sur un savoir-faire légendaire en matière de performance hors route, il y a l’interface Terrain Response. Le conducteur choisit le type de terrain sur lequel il roule, il a le choix entre route, route glissante, boue, sable et rocaille. La voiture s’occupe du reste, adaptant la traction, le passage des vitesses, la réactivité du moteur, la hauteur de caisse (suspension pneumatique), la dureté de la suspension (idem), le débattement des suspensions… Le système est simple, intuitif et d’une efficacité redoutable grâce è la fée électronique qui réussit à donner des airs de ballerines à ce monstre.

Comportement

Pour ce qui est de la tenue de route, Land Rover devait concilier deux éléments contradictoires : être un véhicule hors route irréprochable et une routière agréable. Dans le cas de l’ancienne Discovery, les ingénieurs avaient lamentablement échoué. Les ingénieurs de Land Rover ont donc opté pour une approche différente qu’ils ont baptisé Integrated Body-frame, une méthode de construction brevetée. Elle propose la légèreté et la rigidité d’un monocoque, avec la robustesse d’un châssis séparé, le tout fabriqué par hydroformage. Il en résulte un comportement plus serein, mais attention, vous n’êtes pas dans une berline de luxe. La garde au sol et le poids très élevé demandent une constante vigilance sur route sinueuse. L’arrière sautille quand la chaussée se déforme. Heureusement les freins peuvent rapidement freiner les ardeurs de la bête et en toute sécurité. Il faut remercier l’armée d’aides à la conduite qui donne toute sa dignité à la conduite du LR3, qui serait certainement plus misérable sans ses béquilles technologiques.

Conclusion

Le LR3 n’est ni économique, ni écologique mais sa conduite est à des années lumières de son prédécesseur. Si le Discovery était un veau, même avec un V8, le LR3 est presque une gazelle. Un véritable véhicule à tout faire.

Forces

Un véritable hors route

Visibilité remarquable

Moteur V8 bien adapté

Système audio Harmon-Kardon délirant

Faiblesses

Dieu que c’est lourd

Seigneur que ça consomme

Nécessaire d’être contorsionniste pour atteindre la 3^e banquette