Lexus CT200h 2012

Lexus CT 200h

Ceci n’est pas une Mazda3

L’économie de carburant et l’empreinte environnementale sont devenues des critères de plus en plus importants pour les acheteurs de voitures neuves. On ne peut pas les blâmer… Si sauver notre belle sphère bleue n’est pas encore (soupir) la priorité de tous, le prix à la pompe, lui, est assuré d’avoir un effet sur les consommateurs !

Pour Toyota/Lexus, cela n’a rien de nouveau. Après tout, aucun constructeur ne produit plus de voitures hybrides que Toyota. Cela dit, quand vient le temps de créer un produit jeune et excitant, ce n’est pas le constructeur nippon qui s’impose en premier lieu… Par contre, les Lexus IS-F et LF-A ont commencé à changer la donne…

Lexus s’est donc donné la mission de créer une nouvelle voiture hybride d’entrée de gamme à la fois novatrice et excitante. Je vous présente la Lexus CT 200h.

Carrosserie

La CT 200h fait partie de ces voitures qui paraissent plus excitantes sur photo. Je ne veux pas dire qu’elle est laide. Au contraire. Son format compact à hayon touche une corde sensible chez les Québécois qui raffolent de ce type de véhicule. Ses lignes sont fluides et aident, entre autres, à lui donner un bon coefficient de traînée. Mais quand on l’a devant soi, la CT ne provoque pas le genre d’émotion qu’on s’imaginait. Elle manque de piquant et ne manquera pas de se fondre dans le paysage. J’imagine que des accessoires F-Sport, la division de pièces de performance de Lexus, pourraient l’aider… sauf qu’ils ne sont pas encore offerts.

Habitacle

S’il y a un endroit où Lexus frappe dans le mille, c’est bien à l’intérieur de la CT. Pour commencer, les sièges sont confortables. Ils tiennent les occupants bien en place et sont vissés le plus près possible du plancher. Ensuite, le petit volant à trois branches dérivé de la LF-A est un vrai délice. Il se règle en hauteur et en profondeur, ce qui permet de trouver une position de conduite idéale. La pièce de résistance, celle qui me fait fondre, c’est le design et la finition du tableau de bord et de la console centrale. Lexus a évité de lui donner des allures de vaisseau spatial. Pas de gros plastique bon marché non plus. Au contraire. Le design est simple, bien fini, et les matériaux sont de bonne qualité et prestigieux. Même la finition des sièges de base en NuLux, un nouveau type de cuir synthétique, est irréprochable. En fait, le seul élément dérangeant est l’espace limité pour les occupants avant, surtout en largeur en raison de la console centrale imposante. Quant aux places arrière, elles se rabattent (division 60/40) mais n’offrent pas d’accoudoir.

La CT 200h est offerte en quatre variantes : Standard, Touring, Premium et Technologie. Seul le degré d’équipement varie d’une version à l’autre. Comme la CT est très bien équipée à la base, le modèle Standard représente, à mon avis, la meilleure valeur : climatiseur à deux zones, écran multifonction, prise USB et MP3, sièges chauffants et réglables en 8 positions pour le conducteur, soutien lombaire, entrée sans clé, commandes au volant, connectivité Bluetooth… La liste est vraiment bien garnie. La version Touring ajoute un toit ouvrant en verre et des roues en alliage de 17 pouces. Si le cuir ou la chaîne audio à 10 haut-parleurs vous tiennent vraiment à cœur, il faudra vous tourner vers la version Premium. Vous obtiendrez du même coup un lot d’accessoires supplémentaires comme le rétroviseur à atténuateur automatique et les essuie-glaces activés par la pluie. Enfin, comme son nom l’indique, la version Technologie comprend des trucs technos comme le système de navigation à disque dur à commande vocale, la commande « Remote Touch » et la caméra de vision arrière avec affichage sur l’écran de navigation.

Mécanique

La CT mise avant tout sur l’économie de carburant et son empreinte écologique. La mécanique est sensiblement la même que celle de la Toyota Prius, soit un moteur à essence de 1,8 litre jumelé à un moteur électrique de 650 volts. Les 134 chevaux de la motorisation hybride sont alors transmis aux roues avant par l’entremise d’une boîte CVT.

En matière de consommation, le résultat est spectaculaire. Dans les montagnes de l’Alberta, le pied rempli de plomb, nous avons atteint 6,9 litres aux 100 kilomètres, notre pire moyenne de consommation. Toyota dit qu’il est possible de consommer aussi peu que 4,5 litres aux 100 kilomètres en conduite urbaine. Je ne sais pas si beaucoup de propriétaires de CT réussiront vraiment à brûler aussi peu de carburant. Cependant, une moyenne sous les 6 litres aux 100 kilomètres est à la portée de tous. Toujours selon la fiche technique, la CT n’émet que 96 g/km de CO₂. À titre de comparaison, la Camry hybride émet 142 g/km de CO₂.

D’autres technologies vertes ont été mises en place pour minimiser la consommation de la CT. Le système de récupération de la chaleur de l’échappement en est un bon exemple. Il permet d’accélérer le réchauffement de la mécanique, qui devient alors plus efficace.

Comportement

Il est certain qu’il faut faire attention quand on utilise le mot « excitant ». Ce n’est pas avec 134 chevaux et une boîte CVT qu’on découvrira des performances électrisantes.

Pour pallier l’absence de muscle, Lexus a misé sur une bonne répartition des masses et sur des suspensions qui tendent vers la sportivité. La voiture utilise aussi un sélecteur de mode qui permet au pilote de choisir entre les modes EV (à 100 % électrique), Eco, Normal et Sport. Sur ce dernier, l’accélérateur arrive à extirper un maximum de puissance, et la direction électrique se fait plus précise.

Le résultat est surprenant. Sur un petit circuit d’auto-slalom, la CT 200h arrive à se trimbaler le derrière sans problème. Pas de roulis excessif ni de sous-virage anormal ! Même les freins, faciles à moduler (contrairement à ceux de la Prius), se montrent à la hauteur. Le seul problème, quand on pousse la machine à bout, c’est l’intervention des systèmes électroniques, comme le contrôle de la stabilité, qui, malheureusement, ne peuvent être désactivés (quoique le mode sport limite « légèrement » leur intervention).

Conclusion

La CT 200h est avant tout une voiture urbaine. Elle passera donc la majorité de sa vie dans la circulation et les boulevards bondés d’obstacles. Vu comme cela, on peut dire que Lexus a visé dans le mille. Elle consomme peu (très peu), elle est jolie (sans être réellement excentrique), son habitacle est un pur délice (on s’y plaît beaucoup) et elle est juste assez athlétique pour amuser son pilote.

La recette semble tout bonnement géniale… mais n’est pas si novatrice que cela. Oui, la CT 200h est bel et bien la première voiture compacte de luxe hybride et sans doute la voiture de luxe la moins polluante au Canada, mais l’Audi A3 TDI utilise depuis déjà belle lurette une recette similaire. C’est probablement pour cette raison que Lexus propose la CT 200h de base (très bien équipée) à 30 950 $, contrairement aux 35 300 $ demandés par Audi pour une A3 TDI de base.

+

Bien équipée à un prix de base raisonnable

Qualité, design et confort de l’habitacle

Consommation/empreinte écologique

_

Performances limitées

Espace en largeur des places avant

Impossible de désengager le contrôle de la stabilité