Lexus ES 2013

Lexus ES

« Getaway Car »

Dans le jargon interlope, un « getaway car » est une voiture qui sert aux bandits à fuir une scène de crime, habituellement après un vol de banque. On demande à ce type de véhicule d’être assez rapide et performant pour semer la police, d’être très spacieux pour loger une équipe de braqueurs et leur butin et, finalement, d’être aussi anonyme que possible, ce qui empêchera les témoins de pouvoir identifier trop précisément le véhicule des fuyards. Bien que, désormais, les voleurs préfèrent commettre leurs larcins par Internet, cela n’a pas empêché Lexus de créer le parfait getaway car avec sa nouvelle ES 350 2013. D’autre part, les criminels écoresponsables, soucieux de leur empreinte écologique et de leurs empreintes digitales, ont maintenant la possibilité d’opter pour l’ES 300h à motorisation hybride.

CARROSSERIE

Bien que l’évolution semble très subtile à l’extérieur, à tel point qu’on pourrait penser qu’il ne s’agit que d’un simple restylage, la Lexus ES est totalement remodelée pour 2013. Contrairement aux ES du passé qui étaient basées sur la plateforme de la Toyota Camry, la sixième incarnation de ce modèle s’allonge en partageant maintenant sa plateforme avec la Toyota Avalon, ce qui permet d’offrir des places arrière plus généreuses qu’avant. Le changement le plus visible est la calandre en double trapèze en forme de sablier, exclusive à Lexus (si l’on fait abstraction du fait que les stylistes d’Infiniti ont eu exactement la même « bonne idée » cette année…). Avec cette calandre intimidante et son profil dynamique caractérisé par une ceinture de caisse assez haute, l’ES possède une prestance statutaire certaine qui dissimule habilement sa taille. Seule la vue des trois quarts avant trahit ses proportions massives de traction avec l’important porte-à-faux qu’impose l’architecture à moteur transversal héritée de l’Avalon. Chez Lexus, on nous affirme que cette nouvelle ES est « audacieuse, expressive et émotionnelle » (sic). On cherche l’audace dans la palette de couleurs offertes, tout ce qu’il y a de plus convenu dans ce segment. Et comme toute voiture de luxe qui se respecte de nos jours, les phares de la Lexus ES intègrent une guirlande de diodes électroluminescentes servant de feux de jour. Quelques touches cosmétiques permettent de distinguer l’ES 300h de sa sœur, plus puissante et plus gourmande : des roues et un aileron spécifiques, notamment, ainsi que la disparition des embouts d’échappement chromés, un détail qui est presque tabou sur une voiture hybride. Par ailleurs, il faut noter l’aérodynamisme particulièrement soigné de la voiture. Aucun effort n’aura été épargné tant pour abaisser la consommation de carburant et pour obtenir un silence de roulement qui soit une référence de l’industrie, comme en témoignent le traitement des rétroviseurs extérieurs et le profilage soigneux du dessous de caisse.

HABITACLE

L’aménagement de l’habitacle a fait l’objet du même type de soin fanatique afin de créer un cocon luxueux, à la fois lumineux, spacieux et silencieux. Grande nouveauté pour cette nouvelle génération : le cuir n’est plus standard dans l’ES. En effet, l’habillage des sièges est proposé en NuLuxe (un simili-cuir dérivé du polyuréthane, proche parent de l’Alcantara, qui n’a rien à voir avec du vulgaire et nauséabond vinyle). Deux types de cuirs sont aussi offerts en option. Les passagers arrière voyagent toujours en première puisque les places arrière sont particulièrement accueillantes et qu’elles disposent de leur propre écran pare-soleil et d’un toit vitré panoramique. Les sièges avant se règlent électriquement en dix directions, et le conducteur peut même jouir des bienfaits d’un volant chauffant. Outre l’emploi de matériaux de premier ordre, le tableau de bord peut faire penser à ce que BMW faisait de mieux autrefois, avant que les stylistes de la marque munichois ne se mettent à abuser du LSD. Une séparation horizontale le traverse d’un côté à l’autre, ordonnant les différentes fonctions de façon assez classique. Selon que la voiture est équipée d’un système de guidage GPS ou pas, la console centrale peut recevoir deux types d’interfaces différents : une simple molette ronde ou un contrôleur haptique au fonctionnement un peu saccadé. Aucune Lexus ne serait complète sans un inventaire exhaustif de commodités technologiques comme un écran multifonction ou la climatisation à deux zones. Même le volumineux coffre peut se voir doter d’une assistance à la fermeture. La sécurité n’a pas été oubliée non plus avec dix coussins gonflables de série et un système précollision au cas où les choses tourneraient mal. L’ES 300h hybride peut recevoir des accents d’habillage en bambou, une ressource renouvelable, en lieu et place des moulures en érable piqué.

MÉCANIQUE

La Lexus ES 350 est motorisée par un V6 de 3,5 litres qui développe 268 chevaux et produit un couple maximal de 248 livres-pieds. Ce moteur onctueux est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports pilotée électroniquement et munie d’un levier séquentiel. L’ES 300h, pour sa part, est propulsée par un nouveau moteur Lexus à 4 cylindres de 2,5 litres à cycle Atkinson avec système de calage variable intelligent (VVT-i). Comme dans bien des hybrides, on troque les engrenages pour des poulies en adoptant ici une boîte du type CVT. On gagne en efficacité ce qu’on perd en agrément de conduite, mais c’est le prix à payer pour conduire une grande berline qui consomme moins de carburant qu’une sous-compacte ! Et c’est parce que ce groupe développe une puissance combinée équivalant à celle d’un moteur traditionnel de 3 litres (200 chevaux) que la voiture hérite de la dénomination 300h et non pas 250h. Comme dans l’ES 350, la réponse de puissance et les économies de carburant peuvent être modulées en choisissant les modes Eco, Normal ou Sport. Notons aussi que le module de batterie ampute 88 litres (3 pieds cubes) au coffre.

COMPORTEMENT

Vous ne reviendrez pas vraiment exalté ou électrisé d’un essai routier de la Lexus ES. Avec sa direction à assistance électrique et sa suspension un peu molle, la voiture privilégie nettement le confort. Seul son tempérament sous-vireur, typique d’une traction de ce gabarit, vous donnera un peu de sensations de la route qui, pour le reste, sont efficacement filtrées par une insonorisation parfaite. On ne se surprendra pas que, avec des cousines comme la Camry et l’Avalon, la Lexus ES affiche un comportement routier plutôt placide et une personnalité plus flegmatique que flamboyante. Sa tenue de route un peu nonchalante dissimule bien les compétences réelles de la voiture qui répond avec beaucoup d’aplomb quand on la pousse un peu. Naturellement, on n’est jamais seul au volant : un régiment de copilotes cybernétiques se charge de rectifier les bourdes que l’humain trop imparfait que vous êtes pourrait commettre. Parmi les multiples aides à la conduite qui sont de rigueur dans ce type de voitures truffées d’électronique on trouve l’avertissement de circulation transversale arrière, le moniteur d’angles morts, l’avertisseur de sortie de voie, le contrôle des phares intelligent et de la force de freinage ainsi que l’antipatinage.

CONCLUSION

Parmi tous les petits luxes que propose la Lexus ES pour dorloter ses occupants il y en a un qui sera probablement un critère prédominant dans la décision d’achat : une fiabilité qui promet d’être sans faille. Évoluant en douceur, cette ES de sixième génération possède toutes les qualités requises pour assurer la fuite rapide, discrète et sécuritaire d’une bande de cambrioleurs. Mais aussi, ce qui est beaucoup plus probable, de combler les attentes d’une dame du troisième âge qui se rend avec ses amies à son tournoi de bridge hebdomadaire…

FORCES

Habitabilité

Le confort pour tous

Motorisation hybride efficace

Bonne routière

Fiabilité assurée

FAIBLESSES

Trop de technologie ?

Design anonyme

Cuir en option seulement