Lexus ES 330 2004

Lexus ES 330

La modération a bien meilleur goût

CARROSSERIE

Prenez une Toyota, lissez-lui le pelage avec une peinture irréprochable, faites disparaître autant que possible les interstices entre les panneaux, faites en sorte que les phares et les glaces soient affleurants au maximum et que l’ensemble, sans nécessairement éveiller les passions, inspire à tout le moins un luxe certain, et vous venez de métamorphoser la Toyota (mettons une Camry…) en une Lexus ES 330. Cette dernière ne représente plus le seuil d’entrée dans la division haut de gamme de Toyota (la IS 300 s’en charge), mais elle permet au consommateur de s’initier au confort feutré que promet l’univers Lexus à qui a envie de s’y aventurer. Pour 2004, aucun changement à la coque, toujours gracieuse et noble mais à peine remarquable au cœur d’un stationnement bondé.

HABITACLE

Le noyer de Californie, le cuir resplendissant et des plastiques de qualité bien ajustés continuent d’accueillir conducteur et passagers dans un environnement huppé, mais pas trop. C’est-à-dire qu’on n’étouffe pas sous la dentelle. Les teintes et les matériaux coordonnés calment les sens. La visibilité est sans obstacle, sauf aux trois quart arrière étant donné l’épaisseur du montant. Tout est propre, à sa place.

Le modèle de base de la ES 330 reçoit cette année un panneau de toit ouvrant et un changeur de six CD monté dans le tableau de bord sans frais supplémentaires. L’ensemble d’options dit « Luxury », de même que le deuxième ensemble « Premium Luxury », ne subissent aucune modification. En revanche, Lexus ajoute un troisième groupe d’options qui reprend les éléments du deuxième, mais en lui greffant un système de navigation (et des roues chromées, allez savoir pourquoi !).

MÉCANIQUE

La grosse nouvelle pour l’ES 330 en 2004 est la venue sous le capot du V6 de 3,3 litres qui développe 225 chevaux et 240 lb-pi de couple (3 litres et 210 chevaux l’an dernier). Oui, le même engin que l’utilitaire sport RX-330. Doté de 24 soupapes et du système VVT-i (Variable Valve Timing with Intelligence), cette mécanique a mérité la cote californienne ULEV (Ultra Low Emissions Vehicle). La suspension est l’affaire de fusées MacPherson aux deux extrémités, et une option nous autorise à modifier leur réglage selon l’humeur du moment.

COMPORTEMENT

Ce petit oupmfh d’extra que le 3-litres ne parvenait pas à fournir lors des accélérations subites, le 3,3-litres nous l’offre. Rien pour écrire à sa mère mais assez pour ramener le 0 à 100 km/h autour des 8 secondes, ce qui est très honorable pour une automobile qui aspire surtout à une carrière peinarde. Les quatre disques (ventilés à l’avant) parviennent sans peine à immobiliser les 1570 kilos. Un système d’antipatinage à l’accélération, un système de contrôle de la stabilité, l’ABS et un répartiteur électronique de la puissance de freinage s’occupent de garder la voiture en équilibre que j’oserais qualifier de parfait.

CONCLUSION

L’ES 330 fait tout bien. Elle parade une gueule prospère. Elle se laisse conduire sans l’ombre d’un caprice et se charge même de tout corriger (ou presque) quand le pilote (endormi par tant de confort rassurant) commet une maladresse. Les chevaux supplémentaires ne lui feront pas de tort sans tomber dans un débordement de puissance. D’ailleurs, cette Lexus est l’antithèse sur quatre roues des excès. Comme dans le bureau d’un comptable agréé, tout a été calculé, soupesé et vérifié. Celui ou celle dont la personnalité est aussi bien rangée sera le complice idéal de l’ES 330. Les plus désordonnés se sentiront brimés par tant de minutie, tandis que les conducteurs entichés de pilotage iront voir ailleurs.

FORCES

L’équilibre des éléments

La fiabilité rassurante

FAIBLESSES

Un cuir trop plastifié

La visibilité arrière

NOUVEAUTÉS

Le V6 de 3,3 litres