Lexus GS 2006

Lexus GS 300/430
Le contenu avant le contenant

L’ingénieur en chef de la nouvelle GS, Shigetoshi Miyoshi, ne s’est pas gêné pour employer le terme «d’autobahn cruiser» pour définir sa dernière création. Toutefois, c’est en termes d’avancement technologique qu’elle impressionne le plus. Avec cette berline de luxe intermédiaire fraîchement remodelée, Lexus veut damer le pion de ses compétiteurs d’outre-Rhin avec une panoplie inédite d’aides à la conduite. Pratiquement toute la communication entre le conducteur et la voiture passe par un lien électronique. La division de prestige de Toyota veut changer la perception du public vis-à-vis de ses produits et elle y est allée de tout son savoir-faire.

Carrosserie

Visuellement, même si Lexus possède depuis peu son propre studio de design, il faut admettre que la ligne est un des rares points faibles de ce véhicule. Trop semblable à l’ancienne génération, la nouvelle GS passera complètement inaperçue. Cette marque a toujours misé sur la discrétion et a une fois de plus manqué d’audace; malgré quelques arêtes plus agressives et un arrière fuyant qui rappelle un coupé, cela ne sera pas suffisant pour attirer les acheteurs de berlines européennes, qui privilégient des voitures au style plus distinctif. Pour conquérir de nouveaux acheteurs, il faut avoir l’audace de briser le moule et à ce chapitre, Lexus a péché par excès de prudence en reprenant les grandes lignes des deux générations précédentes.

Habitacle

Grâce au système Smart Access, plus besoin de clé : il suffit d’avoir la commande à distance dans votre poche pour tout déverrouiller. Le véhicule démarre grâce à un bouton-poussoir. Le cuir de qualité abonde et vous avez même le choix d’un système de navigation et d’une chaîne audio Mark Levinson spécialement dessinée pour la voiture, avec son système surround de grande qualité ( 330 watts de son répartis sur 14 haut-parleurs ). La chaîne audio de base comporte 10 haut-parleurs et 134 watts, ce qui n’est pas mal non plus). Autre innovation intéressante : le panneau escamotable situé à la gauche du conducteur qui regroupe un foule de commandes comme les rétroviseurs, l’éclairage intérieur ainsi que les télécommandes du réservoir à essence et du coffre. Ce rassemblement de commandes permet de dégager de l’espace pour le tableau de bord et d’être parfaitement dissimulé lorsque non utilisé. Une excellente idée. Il y aussi la technologie Bluetooth et une caméra de recul qui se sert de l’écran tactile de 7 pouces bien voir ce qu’il y a derrière vous.

Il y a suffisamment d’abréviations électroniques dans cette Lexus pour remplir les cases d’un mot croisé. Toutes ces aides à la conduite sont de précieux alliés sans être trop intrusifs, mais il est impossible de les désactiver. Il y a d’abord le régulateur de traction qui prévient le glissement (ETC) et le système de direction à rapport d’engrenage variable (VGRS), semblable à la direction active de BMW. Ensuite, les freins à commande électronique et le système de gestion intégrée de la dynamique du véhicule (VDIM), uniquement disponible sur la GS 430 et qui a pour fonction de surveiller «l’équilibre» et d’anticiper toutes les situations, y compris les collisions avec le PCS (Pre Collision System) semblable au système Pre-Safe de Mercedes. Il y aussi la suspension variable adaptative qui vient de série avec la 430 (en option sur la 300). Ensemble, tous ces systèmes assistent le conducteur qui, à ce rythme, n’aura bientôt plus grand chose à faire. Dans son ensemble, l’habitacle est un véritable havre de paix, baigné d’un silence feutré et agrémenté de quelques mélodies mécaniques lorsque le pied droit se met en mouvement.

Mécanique

Sous le capot, vous aurez droit à toute la sophistication à laquelle nous a habitué Lexus. La GS 300 a droit à une toute nouvelle motorisation : un V6 remplace le 6-cylindres en ligne de sa devancière. Sa cylindrée est la même (3 litres), mais il gagne 25 chevaux supplémentaires et bénéficie du système VVT-i double, qui permet une utilisation de la puissance à plus bas régime et une meilleure économie de carburant. La GS 430 conserve pour sa part le V8 4,3 litres de 300 chevaux.

Les deux modèles utilisent une nouvelle boîte automatique à six rapports ultra-douce qui permet de passer de 0 à 100km/h en 7 secondes pour la 300 et 6 secondes pour la 430 (la Lexus la plus rapide à ce jour). Pour les amateurs de traction intégrale, la 300 est offerte en mode 4 roues motrices et Lexus prévoit qu’elle constituera 70 pour cent de toutes les ventes de GS au Canada. Cette traction intégrale, comme tout le reste, fonctionne avec une forte assistance électronique, constituée d’une série de capteurs qui font varier la répartition du couple entre les essieux avant et arrière pour obtenir la traction optimale. Au démarrage, en accélération et si la route est glissante, le couple est réparti 50-50 entre l’avant et l’arrière. En condition de conduite normale, la répartition est de 30 pour cent à l’avant et de 70 pour cent à l’arrière. Pour améliorer l’efficacité de la traction intégrale, Lexus ajoute un régulateur de traction électronique qui optimise la répartition du couple.

Comportement

Si votre budget vous permet l’achat de cette berline, vous aurez un choix à faire au moment de prendre la route : l’équilibre ou la puissance. Plus légère et mieux équilibrée, la GS 300 constitue à mon avis le meilleur choix. Le train avant, plus léger que celui de la GS 430, répond mieux et plus rapidement en conduite sportive. Et il ne faut pas oublier la version intégrale, qui devient un atout de taille l’hiver venu.

Les deux modèles profitent d’un impeccable silence de roulement. Le V8 déchaîne un peu plus les passions et sa suspension variable adaptative qui se place en mode «normal» ou «sport» augmente d’un cran le plaisir au volant. Il faut également noter que toute la panoplie d’aide à la conduite électronique contribue à l’expérience positive. Tous ces dispositifs se sont avérés efficace sans être intrusifs; ils agissent de façon transparente, sans que le conducteur en prenne réellement conscience. Un seul défaut notable : le manque de support latéral des sièges quand la route devient sinueuse et qu’on décide d’augmenter le rythme.

D’un point de vue dynamique, cette Lexus va continuer d’attirer la clientèle fidèle à la marque car les valeurs de bases en conduite demeurent les mêmes : la sophistication, le confort et la performance, dans cet ordre. Pour conquérir une nouvelle clientèle, il faudrait inverser certaines priorités, mais Lexus ne veut le faire au risque de perdre son précieux noyau de clients.

Conclusion

Lexus vise 1 000 ventes par année pour le Canada et espère conquérir une nouvelle clientèle. Oui pour les mille, mais cette voiture ne se démarque pas encore assez du moule Lexus pour convaincre les amateurs de berlines de luxe allemandes. Mais il y a deux bonnes raisons d’en faire l’acquisition : la disponibilité d’une modèle à rouage intégrale fort à propos chez nous et une qualité sans faille, jumelée à une fiabilité sans reproche qui rendent les concurrents allemands vert de jalousie. Au début de 2006, Lexus va ajouter une version hybride avec moteur V6 3,5 litres et plus de 300 chevaux sous le capot, un heureux mélange de puissance et d’économie.

Forces

Beaucoup de technologies embarquées
Assemblage et finition sans reproche
Moteurs performants

Qualité et fiabilité exemplaires

Faiblesses

Ligne un peu fade
Manque de soutien latéral des sièges

Trop Lexus pour certains…