Lexus LC 2019

LEXUS LC 500 / LC 500h

Du Salon à la rue

 

Lexus n’a jamais eu la puissance d’évocation de ses concurrentes. La commercialisation de la LC 500, un coupé 2+2 comme on en voit peu de nos jours, n’a rien de stratégique pour les ventes de l’antenne de luxe de Toyota. Là n’est pas son dessein. Elle cherche plutôt à refléter l’image avantageuse d’une marque en mesure d’exprimer librement sa créativité et – plus important encore – à la faire rayonner sur l’ensemble de sa gamme. Un exercice de style prometteur?

 

Tour du propriétaire 75 % 

 

On aura vite compris que le processus d’achat d’une telle voiture dépend moins de la nécessité que du coup de cœur spontané. La clientèle visée est, dit-on, particulièrement sensible au design. Avec la LC 500, elle ne sera pas déçue. Élégamment tendues, les lignes de la LC 500 séduisent l’œil, même si on se doute que ce ne sera pas pour très longtemps. Ces autos se démodent rapidement, mais vieillissent généralement plutôt bien, si cela peut vous rassurer.

 

Vie à bord 70 %

 

L’habitacle en rajoute dans l’avant-gardisme ou le néorétro (à vous de choisir) avec, comme il se doit, quelques coloris passablement délirants. L’une des unités mises à l’essai, par exemple, tapissait ses sièges de couleur crème avec tableau de bord de cuir bleu et des contre-portes striées de bandes en alcantara orange. Très « seventies », comme disent les gens de Westmount. 

 

S’installer aux commandes de la LC 500, dont la position de conduite s’ajuste à la perfection, c’est prendre en main une voiture qui semble avoir été dessinée autour de soi. Les principaux interrupteurs sont clairement indiqués, mais l’ordinateur de bord n’est pas très convivial, et naviguer à l’intérieur de ses menus et sous-menus est loin de représenter une sinécure.

 

Contrairement aux assertions du constructeur, personne – pas même un enfant en bas âge – ne peut se glisser à l’arrière, à moins que les occupants des places avant ne mesurent pas plus de 1,63 mètre. D’ailleurs, même la partie centrale de l’assise se trouve « coincée » contre la console. Quant au coffre, il n’est pas suffisamment vaste pour contenir deux sacs de golf (unité de mesure volumétrique en vigueur dans la catégorie).

 

Technique 70 %

Figure de proue, la LC 500 fait étalage non pas de ce qu’une voiture de cet acabit doit disposer, mais plutôt des technologies parfaitement maîtrisées par son constructeur.

 

Voilà qui est bien curieux, considérant l’image que souhaite véhiculer ce modèle. En fait, hormis la boîte à 10 rapports, la LC 500 ne comporte aucune avancée technique – pas même la livrée hybride – susceptible de faire saliver l’acheteur. Pas la peine de tout démonter ou de s’arracher les yeux sur les caractéristiques, la LC 500 ne compte ni dispositif de conduite semi-autonome ni mécanique spécifique. Que des solutions éprouvées dans le but évidemment de ne pas entacher le dossier de fiabilité de la marque. Par ailleurs, on s’explique mal qu’un coupé aussi moderne et pourtant taillé dans les matériaux les plus divers (aluminium, acier renforcé, fibre de carbone) soit si lourd et dépourvu d’une transmission intégrale, alors que l’ensemble de ses concurrentes directes le propose.

 

Au volant 75 %

 

Progressif dans ses montées en régime et parfaitement linéaire, le V8 de 5,0 litres n’a pas la poigne de fer d’une mécanique turbocompressée de Mercedes ni la ruade échevelée d’un V8 compressé de Jaguar. En revanche, l’aiguille du compte-tours ne se fait pas prier pour bondir sous l’effet de la poussée de la pédale d’accélérateur. La signature sonore, un très distingué grondement feutré, monte en un dramatique crescendo. À privilégier par rapport à la décevante version hybride, qui donne souvent l’impression d’être à bout de souffle. 

 

Nullement ennuyeuse à mener à petite vitesse, enchanteresse à piloter à allure raisonnable, cette voiture est bien équilibrée mais très remuante. Réactives sans être brutales, les suspensions maîtrisent les mouvements de caisse à la perfection. Ce n’est pas une sportive pur jus, mais plutôt une GT qui doit être conduite avec délicatesse dès qu’on la sollicite. L’accélérateur exige d’être manié avec beaucoup de tact en entrée et sortie de virage, surtout lorsque le coefficient d’adhérence est faible. Le freinage n’est pas parfait non plus. Il convient de mettre « le pied dedans » pour apprécier son efficacité et s’adapter à son manque de progressivité.

 

Conclusion 70 %

Avec la LC 500, Lexus propose une auto brillante qui confortera sans doute davantage les propriétaires actuels d’une voiture de la marque qu’elle séduira ceux susceptibles de l’acheter.

 

Pour

Passage entre prototype et série bien maîtrisé

Comportement rassurant

Moteur V8 généreux

 

Contre

Habitacle et coffre étriqués

Version hybride décevante

Absence d’une transmission intégrale