Lexus RX 2012

Lexus RX

Question d’apparence

Si nous portons tous en nous des aspects féminins et masculins, le Lexus RX est l’utilitaire qui assume le mieux son côté rose. Que ce soit le modèle 350 ou le 450h, les deux inspirent la douceur.

Carrosserie La silhouette du RX, sans être du genre à nous refiler un torticolis sur son passage, plaît à l’œil. Elle dégage une présence élégante sans s’imposer. Mon véhicule d’essai arborait une robe d’un étonnant bleu poudré qui, il me semble, aurait fait le bonheur de Marie-Antoinette. Rien ne distingue vraiment la version thermique de l’hybride si ce n’est les badges. Le hayon se soulève assez haut pour éviter les accidents bêtes. On a alors accès à un bel espace de chargement plat où les bagages seront particulièrement heureux (dans la mesure, on s’entend, où des valises peuvent commenter…).

Habitacle Les instruments et les interrupteurs sont conçus gros. Ils ne sont pas tous pour autant limpides. Et j’attends toujours de tomber sur une commande au volant qui explorera les stations radiophoniques une à une au lieu d’effectuer des bonds imprévisibles. Alors que les rivaux allemands nous proposent des molettes géantes pour activer tant bien que mal les nombreuses fonctions du véhicule, Lexus a poussé le modernisme jusqu’à glisser sous nos doigts l’équivalent d’une souris d’ordinateur. Le gros bouton dessus anime le curseur à l’écran. Quand la flèche frôle un icone, la main perçoit un mouvement. C’est censé nous permettre de trouver ce qu’on cherche sans vraiment quitter la route des yeux. Ne reste plus qu’à cliquer. Bon. L’essai du bidule ne m’a pas convaincu. Son utilisation n’est pas aussi intuitive que la publicité le clame, ça peut même être une autre bonne raison de faire connaissance avec un lampadaire. Quand, en plus, on circule à bord du RX hybride dont l’écran n’arrête pas de nous raconter comment est produite l’énergie qui nous meut, Alfred Dallaire nous attend pour signer un pré-arrangement. Outre ces détails délicats : nobles matériaux, superbe finition, baquets dodus dépourvus de maintien latéral, banquette spacieuse avec dossiers facilement rabattables à plat.

Mécanique Deux V6 de 3,5 litres à double arbre à cames en tête. Le premier fournit 275 chevaux pour le modèle 350, le second en totalise 20 de plus grâce à l’ajout de trois moteurs électriques (deux dans la version à traction vendue aux États-Unis) sans lesquels la version hybride n’aurait pas sa raison d’être. Le couple du premier est toutefois plus costaud. Au test du 0 à 100 km/h, égalité. Les aides électroniques pullulent, et la transmission intégrale est standard au Canada.

Comportement Nous sommes assis suffisamment haut pour jouir d’un point de vue sécurisant sur la circulation. On la domine sans effrayer notre voisin. On pourra donc s’insérer dans une colonne sans se faire crier de gros mots. Le comportement général du RX s’apparente à l’effet que procure un vêtement de soie glissant sur la peau. C’est doux, c’est calmant, c’est zen. Quand on opte pour la superbe chaîne audio Mark Levinson dotée de 15 haut-parleurs, on n’a guère d’autres choix, hélas, que de bannir le rock lourd qui a autant sa place dans l’environnement d’un RX que des planchistes sur un terrain de boulingrin. La direction est aussi tendre que les baquets de cuir. Secouez-la en son centre, et il ne se passe pas grand-chose. Malgré l’attitude lénifiante du RX, son V6 nous procure l’élan nécessaire quand vient le temps de nous frayer un chemin pressé. Il le fait en élevant le ton à bord de l’hybride, ce qui choque. Enfin, rouler sur le mode EV (100 % électrique) avec le 450h revient à imaginer le maire Tremblay en leader : décourageant.

Conclusion Le RX est un bel utilitaire, aux lignes aussi posées que ses performances. On le choisit parce qu’il nous va bien. En prime, la version hybride déculpabilise. Vrai que sa consommation est meilleure, mais vous devrez vous taper pas mal de kilomètres pour recouper les 12 000 $ supplémentaires.

Forces Silhouette harmonieuse – Très confortable – Cabine élégante – Consommation frugale (hybride) – AWD

Faiblesses Conduite hybride irréaliste – Écart de prix trop salé entre les deux versions – Visibilité arrière compromise