Lexus SC430 2008

LEXUS SC 430

La discrète barquette 

Il y a quelqu’un chez Toyota qui semble être satisfait de la Lexus SC 430 même si les ventes canadiennes annuelles frôlent la poignée! Le cabriolet au toit dur rétractable est né en 1992, sa dernière refonte remonte à 2002 et, depuis, c’est le calme plat. Rien de neuf l’année dernière et rien de neuf en 2008, si ce n’est un peu de jonglerie du côté des teintes de carrosserie.

CARROSSERIE

Ce qu’une auto comme la Audi TT a réussi comme design, la SC 430 l’a exhibé avant elle. Son toit rigide mais escamotable a été imité par plusieurs rivales. Que ce pavillon soit en place ou couché, les formes de l’auto sont pour ainsi dire parfaites, dans leur genre. La preuve en est que, 15 ans plus tard, la voiture n’a pas pris une ride. Si on ressent le besoin de tricher un peu avec la silhouette sculptée par les designers de Tahara, au Japon, on peut y greffer un aileron en arrière, la seule option si on fait exception des couleurs de la coque et de l’édition spéciale baptisée Pebble Beach.

L’an dernier, cette version nommée en l’honneur du légendaire terrain de golf se présentait habillée de blanc nacré. Pour 2008, ce sera en gris (plus spécifiquement Smokey Granite Mica). Des roues en alliage G-Spider de 18 pouces et des logos célébrant les verts californiens complètent le look distinctif. Bien que le toit se niche totalement sous le tonneau, la SC 430 propose un coffre au volume étonnant. Heureux bâtons de golf…

HABITACLE

Dans le jargon de l’industrie, un intérieur comme celui de la SC 430 est taxé de 2+2. Dans les faits, il est exact que les deux baquets principaux tiennent du trône en cuir. Leur assise est large, accommodant même le golfeur qui privilégie la voiturette électrique à la marche. En ce qui concerne les deux places arrière, ne soyez pas dupes: vos valises y seront plus à l’aise, à moins d’appartenir à une secte de masochistes. L’intérieur Pebble Beach met en valeur un érable qui rime élégamment avec le cuir deux tons (chameau et écru). Le volant continue de marier le cuir au bois avec une justesse qui transforme son utilisation en caresse. La sonorisation est signée Mark Levinson, un expert en la matière. Cela dit, malgré les neuf haut-parleurs stratégiquement positionnés, j’attends toujours une haute fidélité plus poussée, à l’image de la facture finale et de ce qui se fait de plus audacieux dans d’autres voitures de luxe.

MÉCANIQUE

On reconduit le V8 à bloc en alliage d’aluminium de 4,3 litres, DACT, 32 soupapes et distribution à calage variable intelligent (VVT-i). Les 288 chevaux sont canalisés par une transmission séquentielle à six vitesses Shift Logic Control. Quatre disques, l’ABS et le contrôle de la traction surveillent de près le comportement de la SC. En fait, le propriétaire qui aimerait, par exemple, vérifier la vitesse maximale de 250 km/h ou le 0 à 100 km/h d’environ 6 secondes pourra désactiver l’antidérapage et ainsi pousser la propulsion dans ses derniers retranchements.

COMPORTEMENT

Malgré le potentiel dynamique certain des SC 430, je serais curieux de vérifier si les forces de l’ordre distribuent des contraventions à leurs propriétaires. Je ne le pense pas. Ce n’est pas dans la nature du véhicule, ni justement de ses disciples. La SC 430 mène une vie débonnaire, composée de balades estivales; l’hiver, malgré son toit dur, elle hiverne ou alors émigre vers des cieux plus chauds. La personne qui voudrait malgré tout brasser la barquette de luxe trouverait une puissance adéquate mais des réactions empesées. Imaginez-vous en train de fouetter un nuage…

CONCLUSION

Elle n’excède pas les 300 chevaux et ses admirateurs n’en ont cure. Toujours élégante, arborant l’un des plus beaux pelages de l’industrie (une peinture secrète…), dorlotant les occupants (à l’avant!), la SC 430 est un ersatz mobile de la Floride et la Californie.

FORCES

Silhouette que le temps n’affecte pas

Intérieur qui caresse les sens

V8 soyeux, disques rassurants

FAIBLESSES

Visibilité aux trois-quarts arrière limitée quand le toit est relevé

Bon système de son mais perfectible

Manque de renouveau dans l’évolution du modèle