Lexus SC430 2010

Lexus SC 430

Immuable

Rien de neuf à l’horizon pour l’intrigante baignoire sur roues de Lexus. Comme sur le canal RDS, par ici la reprise…

Carrosserie Les années coulent sur la coque de la SC 430 comme les sarcasmes sur le dos de Denise Bombardier. Est-il possible que le constructeur pense avoir effleuré le Saint-Graal du design quand il a dévoilé ce cabriolet en 2002 ? Comme protégée par un ensorcellement, la voiture n’a pas pris une seule ride. Son coefficient de traînée de 0,31 a été battu depuis belle lurette, mais demeure dans des normes très acceptables. Un ami à moi, qui s’est procuré l’une des premières SC à rouler au pays, l’encense toujours autant. Il avait été conquis sur-le-champ par l’allure et par ce toit dur mais escamotable, l’un des premiers de la décennie et qui a par la suite inspiré bon nombre de cabriolets. Les 25 secondes nécessaires à déplier le pavillon sont elles aussi encore dans le coup.

Habitacle On peut croire qu’il n’y a guère de place dans cette bulbeuse auto, mais on se tromperait. L’ami en question, grand (remarque, ami, je n’ai pas écrit « gros »…) et corpulent, a toujours apprécié le siège en cuir capable d’épouser sa robuste stature. Il a poussé l’audace jusqu’à coincer des adultes sur la banquette arrière pour une pointe dans les Cantons de l’Est… et ces gens lui parlent encore ! Parce que, soyons francs, la banquette recevra surtout des enfants ou, encore, les bagages que le coffre, une fois encombré par le toit, ne peut plus accepter (déjà qu’il n’est pas généreux à cet égard).

La finition est raffinée, sans bavures, de même que l’ergonomie. Le bois, le cuir et le chrome entament ici un ballet de bon goût. Le cœur de la sono Mark Levinson est dissimulé derrière un paravent escamotable, peut-être pour faire écho au pavillon amovible.

Un minuscule coupe-vent s’installe entre les appuie-tête pour diminuer les rafales à l’intérieur de la cabine, laquelle, de toute façon, est naturellement à l’abri d’Eole étant donné la hauteur de la ceinture de caisse.

Mécanique Le V8 de 4,3 litres de 288 chevaux travaille de concert avec une boîte de vitesses séquentielle à 6 rapports. La suspension à double fourchette a d’abord été calibrée pour assurer le confort des occupants, mais puisqu’il s’agit d’une propulsion, on ne peut nier que l’adrénaline saura être au rendez-vous si tel est notre désir, comme le prouve l’excellent 0 à 100 km/h de 6,4 secondes.

Comportement Elle est puissante mais lourde. Elle propose un format idéal pour qui veut enfiler les courbes, mais elle se soucie davantage des grands boulevards. Ce n’est pas une voiture vindicative, c’est une automobile qui ne demande rien de mieux que de se farcir la route des vins. La ceinture de caisse élevée et la pauvre visibilité avec le toit en place n’incitent vraiment pas aux folies. L’auto n’est pas à l’abri du roulis quand on la bouscule et, à vrai dire, même la direction assistée électroniquement semble accuser un poil de retard sur nos réflexes.

Conclusion La SC 430 poursuit son petit bonhomme de chemin, mais, bientôt, ça ne suffira plus. J’espère pour Lexus que Toyota planche sur un successeur moderne, capable de rivaliser avec les SL de ce monde. En réalité, cette voiture, bien que toujours jolie, réclame une solide cure de rajeunissement. On doit peaufiner son enveloppe et, surtout, on doit moderniser ses entrailles et ses accessoires. Lexus vient justement de donner un coup de barre dans la bonne direction avec l’introduction des IS 250C et 350C. Ce sont dès lors les acheteurs de moins de 30 ans qui ont de quoi se réjouir. Il est maintenant temps de s’occuper de la SC 430, après tout le deuxième plus ancien membre de la famille.

Forces

Si ce type de design nous parle, il est encore éloquent

Tous les composants travaillent en harmonie

Faiblesses

Aisance sportive brimée par une position de conduite renfermée

Coffre réduit à pas grand-chose