Lincoln Continental 2019

Lincoln Continental

Le confort avant tout

La Continental a une longue histoire derrière elle (1939 à 2002). Puis un trou noir de 15 ans avant sa résurrection l’an dernier. Le défi de Lincoln est de la relancer en séduisant une nouvelle clientèle qui découvre une voiture moderne auréolée d’un passé riche, mais qui ne dicte pas les qualités du présent. Depuis le temps que Lincoln cherche à se réincarner (comme Cadillac l’a réussi), la Continental 2019 se veut un pilier de cette renaissance.

Tour du propriétaire (85 %)

Il s’agissait ici de combattre l’ostentatoire par une image qui dégage un luxe de bon goût. Du chrome mais pas trop. Une grille devenue la signature de la marque. Un style sobre mais bien campé et qui a soulevé l’ire de Bentley, accusant Ford d’avoir copié sa Flying Spur. Les douces poignées sont en réalité un loquet électronique : effleurez à peine l’intérieur de la cavité et Sésame s’ouvre! La fermeture est aussi automatique si on se donne la peine de ramener la portière dans son embrasure. La Continental a été érigée sur la plateforme CD4 déjà utilisée pour la MKZ, le MKX, la Fusion, la Taurus et j’en passe, mais élargie tous azimuts.

Vie à bord (85 %)

Les designers se sont tournés vers l’affichage numérique pour tout nous raconter sur l’auto. L’écran central n’est pas le plus généreux de sa catégorie, mais il se lit bien. De l’intérieur, les portières se fient aussi à un bouton électrique pour s’ouvrir. Les cinq places sont confortables, surtout avec les fonctions de massage et de ventilation, et le trône du conducteur peut compter jusqu’à 30 réglages distincts. Le placage de vrai bois charme. La chaîne audio Revel se prolonge à travers 13 ou 19 haut-parleurs dont les plaques décoratives rappellent ceux du système Burmester chez Mercedes-Benz. Les passagers calés à l’arrière ne sont pas oubliés avec leur propre console escamotable (aux dépens du cinquième occupant) qui leur permet de contrôler les stores, la climatisation et la sono.

Technique (78 %)

Autrefois, on pouvait difficilement imaginer une Continental sans un V8. Aujourd’hui, deux V6 biturbo le remplacent : un 2,7-litres de 335 chevaux et un 3,0-litres de 400 chevaux développant autant de livres-pieds de couple, une mécanique semblable à celle de sa rivale nord-américaine, la Cadillac CT6. La boîte de vitesses SelectShift automatique à six rapports (il en manque deux quant à moi et j’espère fort au moment d’écrire ces lignes que Ford réalisera bientôt mon souhait) se commande à partir des boutons poussoirs logés à gauche de l’écran. Enfin, si la Conti se vend avec motricité avant aux USA, elle n’accepte que l’AWD chez nous.

Au volant (82 %)

Pour être de son temps, une Continental se doit d’être puissante mais sans faire preuve de boulimie à la pompe. Sur l’autoroute, c’est bon; en ville, c’est raté. Et comment faire pour transporter cinq occupants dans un confort au-dessus de la moyenne sans que le conducteur s’ennuie à mourir derrière le volant? En lui donnant un mode Sport et des palettes au volant. Mais la limousine délivre un comportement d’abord axé sur le confort, loin du panache composé d’une Série 7 ou de l’effervescence débridée d’une Maserati Quattroporte. Les quelque 2000 kilos sont emportés sans effort mais sans se prendre pour les V-Sport de Cadillac, qui veulent battre les Allemands sur une piste. La Continental semble pleinement satisfaite de dorloter ses occupants. Sa puissance s’éveille dès qu’on en a besoin, mais sinon, aussi bien rouler zen pour jouir de l’habitacle seigneurial. Bref, souciez-vous du mode Sport si vous optez pour les 400 chevaux, le résultat est étonnant, mais sinon, les programmes Confort et Normal reflètent beaucoup plus la véritable personnalité du véhicule.

Conclusion (83 %)

Est-ce que la Continental est encore le symbole du succès social qu’elle a été? Pas vraiment. Est-ce que les voitures de tourisme ont encore la cote quand on compare leur popularité avec celle des camions? Pourtant, Ford semble vouloir maintenir le cap en ce qui concerne la Continental en offrant une excellente valeur pour le prix afin de contrecarrer à sa manière la domination européenne en matière de prestige sur roues. Compte tenu des milliers de dollars épargnés, j’ai envie de parler d’une aubaine.

Forces

Impressionnante cabine

Comportement très agréable

Valeur prix/équipement

Faiblesses

Le mode Sport est une farce

Les poignées compliquées pour rien

Une marque en quête de reconnaissance