Lincoln MKZ 2007

Lincoln MKZ

Sur la bonne voie

Benoit Charette

Lincoln s’est joyeusement embourbé dans la nomenclature de ses modèles au cours des récentes années. Après l’anonymat de la LS qui est morte seule dans un coin, oublié de tous, Lincoln a ramené la Zephyr à l’automne 2005. L’année suivante, elle abandonne le nom pour remplacer la Zephyr par la MKZ. Donc depuis septembre 2006, la Zephyr a fait place à la MKZ. Si la Zephyr était à peu de chose près une Ford Fusion endimanchée, la MKZ va un peu plus loin.

Tout comme la Zephyr, la MKZ dérive de la plateforme de la Mazda 6 et partage 35 % de ses panneaux avec la Fusion. Toutefois, les changements à la calandre pour la rendre plus conforme aux autres produits Lincoln démarque un peu plus la MKZ de sa devancière. Toutefois, il y aurait plus d’efforts à faire pour rendre la voiture véritablement attrayante. Dans un segment marché occupé par BMW, Mercedes, Audi, Infiniti, Acura et Lexus, cette Lincoln ressemble encore trop à une Ford pour attirer les acheteurs de voitures de luxe. Elle n’est pas laide, mais effacée et les gens qui sont prêts à débourser plus de 40 000$ veulent un peu de distinction.

Si la filiation avec Ford est évidente de l’extérieure, la MKZ se démarque à l’intérieur. L’habitacle respire le luxe et l’équipement d’origine se compare avantageusement à la concurrence. Pour les amateurs de musique, Lincoln propose un système audio de 600 watts avec 14 haut-parleurs et son THX surround branché à la radio Sirius par satellite. La position de conduite est bonne et les sièges offrent un confort juste sous la barre de la fermeté allemande et très proche des gammes de luxe japonaise. Le tableau de bord assez massif est typique des produits américains, mais l’exécution est sans faille et le choix des coloris approprié et propre aux produits Lincoln qui ont réussi à se distinguer à ce chapitre.

Une mécanique digne de ce nom

Le plus important défaut de la Zephyr était sans doute sa «vieille» mécanique empruntée à la défunte Taurus. Ce moteur de 3,0 litres ne faisait vraiment pas le poids et gâchait à lui seul, tout le plaisir de conduire. Heureusement, la même erreur ne s’est pas répétée avec la MKZ. Lincoln a installé le plus récent moteur de la famille, un V6 3,5 litres de 263 chevaux. Il ne faut pas attribuer tout le mérite de cette conduite transformée aux 42 chevaux de plus de la nouvelle mécanique. Grâce à sa conception, le moteur 3,5 litres est beaucoup plus moderne, silencieux, raffiné. Sa puissance passe par une boîte automatique à six rapports, complément idéal de cette mécanique. Il faut noter que Lincoln offre aussi en 2007, une version intégrale de la MKZ pour un supplément très raisonnable de 2 000 dollars. Un prix fort intéressant pour une option que je vous recommande fortement.

Très plaisante sur la route

Un essai l’hiver s’avère idéal pour une traction idéale. Notre MKZ d’essai s’est montrée à la hauteur de la situation. Peu importe les conditions, la voiture est stable, prévisible et offre un très bon sentiment de sécurité. La suspension offre ce qu’il faut de tenue de route sans faire de compromis au chapitre du confort. Excellente routière, les longs trajets ne lui font pas peur. La rigidité structurelle n’a pas fait défaut et l’insonorisation est de haut niveau. À la fin de ma semaine d’essai, la consommation moyenne se situait légèrement au-dessus des 11 litres aux 100 kilomètres, tout à fait dans les normes pour ce genre de voiture.

Conclusion

Il est vrai qu’au premier coup d’œil, la nouvelle MKZ n’est pas la plus attirante. Mais avec un moteur qui se situe des années-lumière devant celui de l’ancienne Zephyr et une conduite plus qu’agréable, la MKZ est une véritable aubaine si on considère que Ford demande seulement 800 $ de plus que l’an dernier avec la Zephyr. Même en version intégrale, mon modèle d’essai se vendait tout juste sous la barre des 40 000$, ce qui est tout à fait dans les normes pour une berline de luxe. Un peu plus de «zing» dans le design et ça y est.

Forces

Excellente mécanique

Transmission bien adaptée

Tenue de route sans reproche

Finition digne d’une voiture de luxe

Faiblesses

Ligne anonyme