Lincoln Navigator 2012

Lincoln Navigator

Scintillement géant

Le riche frère de l’Expedition exprime des aspects de la culture yankee dont plusieurs Américains sont friands et fiers : imposant, clinquant, dérangeant.

Carrosserie Pour qui apprécie ce style aux limites de l’arrogance, le Navigator fait vibrer une fibre, sans oublier le portefeuille. Et que dire de sa version allongée, le Navigator L. Nous ne sommes guère loin de ces drôleries étirées qui jouent aux limousines dans Las Vegas. Un seul équipement, auquel il ne manque rien d’essentiel, et une seule pointure, des 20 pouces (facultative aux États-Unis). Si jamais le chrome qui badigeonne l’extérieur risque de vous aveugler, on offre des accents monochromes de la couleur de la coque. Un truc pour tempérer l’ire des écolos.

Habitacle Si Ford est capable de transformer en boudoir l’intérieur d’une camionnette F-150, sa division luxe n’a aucun problème à rendre la cabine du Navigator plus opulente qu’une retraite dorée au Sénat. Le cuir dodu, le placage de beau bois et l’inévitable chrome vont de pair avec des interrupteurs invitants et toutes les gâteries imaginables, comme le marchepied qui jaillit pour prêter main-forte, le système SYNC ou la troisième banquette à commande électrique. Les fauteuils du centre se remplacent par une banquette afin de transporter un 8^e occupant.

Mécanique Le V8 de 5,4 litres offre 310 chevaux et produit un couple de 365 livres-pieds pour tirer presque 4 000 kilos grâce à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Au choix : à 2 ou à 4 roues motrices.

Comportement Beaucoup d’assurance. L’utilitaire de luxe sillonne les artères massacrées en se prenant pour un buvard à cratères. Les amortisseurs ploient, mais ne faiblissent pas. Le correcteur d’assiette automatique corrige le roulis tant qu’on respecte l’accélérateur. Avec les bons outils, la motricité est remarquable, mais des utilisateurs estiment que le V8 manque de coffre quand le véhicule est chargé à ras bord et qu’il tire gros. Sur ce plan, l’Escalade (403 chevaux) et le QX56 (400 chevaux) performent mieux.

Conclusion On ne considère pas le Navigator si on est allergique au m’as-tu-vu, aux beuveries à la pompe et aux demi-tours nécessitant un terrain de football. Si rien de tout cela ne vous affecte, le prix demandé n’est pas outrancier pour un carrosse quasiment princier.

Forces Confort indiscutable – Équipement qui embellit l’expérience – Agilité surprenante pour un mammouth

Faiblesses Le temps est venu de moderniser ce V8 et sa boîte automatique – Stationnement pas évident au centre-ville