Lincoln Navigator 2019

Lincoln Navigator

Ce cher Matthew

On connaît les annonces publicitaires de Lincoln mettant en vedette l’acteur Matthew McConaughey. Bien que douteuse, l’histoire d’amour entre McConaughey et Lincoln ne date pas d’hier. Déjà, en 2011, il s’est associé, par la bande, à la marque avec son rôle de Mickey Haller dans la superproduction « La Défense Lincoln ». Avocat sans moyens, il utilise sa vieille Lincoln Town Car immatriculée « NTGUILTY » (non coupable) comme bureau. Porte-parole de Lincoln, il rêve certainement d’un remake avec le Navigator. Meilleur que jamais, il se place dans une position de tête, qui jusqu’à maintenant évoluait sous la domination du Cadillac Escalade. Matthew a de quoi se réjouir et peut continuer à se mordiller la lèvre !

Tour du propriétaire 75 %

La troisième génération suit à la perfection les dogmes stylistiques de Lincoln lancés sur la Continental. Certains diront que la calandre vient directement de Bentley, mais pour le reste, le Navigator obtient une personnalité plus affirmée. Il demeure un dérivé de l’Expedition, mais il s’en distancie véritablement. Visant les plus prestigieux VUS, il dévoile plusieurs éléments uniques comme le logo de la grille qui s’illumine le soir ou les DEL des projecteurs à allumage progressif. Ostentatoires à tous les niveaux, les roues vont de 20 à 22 pouces, et encore, elles ont l’air petites. Pour faciliter l’accès, Lincoln a la délicatesse d’offrir un marchepied à déploiement électrique à l’approche du véhicule. Pour des besoins plus spécifiques, la version « L » (allongée) revient avec un empattement de 3342 mm (131,6 pouces) et une longueur hors tout de 5636 mm (221,9 pouces), aussi bien dire un gratte-ciel étendu.

Vie à bord 85 %

Jamais dans l’histoire de Lincoln une présentation intérieure n’a été autant relevée. Lincoln a réussi son pari de ne mettre que des matières nobles. L’intégration des accessoires se fait intéressante comme l’écran multimédia (12,3 pouces) déposé au sommet de la console ou encore l’instrumentation 100 % numérique de 12 pouces. Les assises que le Navigator reprend de la Continental, il s’agit d’un point fort. Il n’y a rien qu’elles ne puissent pas faire. Les ajustements se multiplient, tout comme les massages, la climatisation. Pour l’heure, Lincoln se présente comme une référence sur ce point. Pour la deuxième ligne, avec les sièges baquets et une autre console bien équipée, l’Escalade passe pour une remise. Après tout, ces véhicules sont souvent utilisés comme limousine, aussi bien que les passagers y soient à l’aise. Mention spéciale au système ambiophonique à 20 haut-parleurs Revel Ultima, dont l’expérience sonore fera pleurer de joie les mélomanes.

Considérant sa forte taille, le Navigator, dans sa version standard, éloigne la concurrence avec des aires cargo de 546, 1628 et 2925 litres. La « L » va à 963, 2076 et 3404 litres selon le nombre de dossiers en place. À ce chapitre, l’Escalade prend la tête avec son modèle allongé en offrant 40 litres supplémentaires. L’accès au coffre est plus facile chez Lincoln en raison d’un seuil plus bas. Ce sont les chauffeurs de limousines qui l’apprécieront!

Technique : 90 %

Avec le Navigator, Lincoln n’avait qu’un objectif : devancer l’Escalade. Pour ce faire, Lincoln a opté pour le V6 EcoBoost 3,5 litres de deuxième génération que l’on a présenté dans le Raptor. Une puissance de 450 chevaux et 510 lb-pi de couple lui permet de dépasser l’Escalade de 20 chevaux et 50 lb-pi. Ironiquement, on a choisi la boîte à 10 rapports conçue en collaboration avec GM et qui se retrouve aussi dans l’Escalade ! Lincoln intègre différents modes de conduite avec des appellations ludiques telles qu’EXCITE pour le rouage dynamique ou encore CONSERVE pour la configuration Eco. Sur le plan des suspensions, un sérieux rattrapage se fait avec l’abandon du pont rigide à l’arrière au profit de multibras. Par le fait même, on perd la sensation de sautillement propre au camion, c’est nettement raffiné. Pour les personnes ayant des besoins de remorquage, vous êtes sur la bonne page. Le Navigator a une capacité de 3765 kilos. Seul l’Infiniti QX80 le surpasse avec 3856 kilos.

Au volant 90 %

Avec des masses oscillant entre 2656 et 2747 kilos, le Navigator a beau utiliser beaucoup d’aluminium dans sa conception, il demeure lourd. Heureusement, la vélocité de la mécanique permet des accélérations vives. La boîte de vitesses enchaîne les rapports à une vitesse effarante sans que l’on sente réellement les passages. La subtilité règne. Contre toute attente, la direction possède un niveau de précision étonnant pour le gabarit. Elle reste aseptisée, mais agréable pour la conduite quotidienne. Avec le choix de suspensions, le comportement se veut nettement supérieur à celui de l’Escalade. Le freinage pourrait avoir un peu plus de mordant. Lincoln aurait tout avantage à grossir la taille des disques, qui n’ont que 13,8 pouces tant à l’avant qu’à l’arrière. En virage, le Navigator surprend une fois de plus. Sa stabilité se fait rassurante tout comme la quantité illimitée d’aides et d’assistances à la conduite présentes. Dernier point notable, le diamètre de braquage se montre court à 12,2 m.

Conclusion : 85 %

Est-ce que Lincoln a réussi son Navigator ? Oui, il atteint la cible. La seule interrogation restante : la fiabilité du turbo. On devra attendre quelques années avant d’en faire la recommandation sans appel, mais si l’on se fie aux autres véhicules Ford ayant une motorisation EcoBoost, plus particulièrement les camionnettes, il s’agit potentiellement de son unique talon d’Achille. Pour le moment, Matthew peut se permettre d’approcher des producteurs pour une suite à « La Défense Lincoln », car le Navigator se défend extrêmement bien.

Forces :

1. Capacité de remorquage
2. Aménagement intérieur d’exception
3. Consommation de carburant

Faiblesses :

1. 100 000 $ ? Voyons donc !
2. Fiabilité à prouver
3. Design conservateur