58 550 $
Lotus Elise
Elise, je t’aime !
Durant ma jeunesse, on pouvait apercevoir sur les murs de ma chambre à coucher une panoplie d’affiches, dont certaines illustrant la Lotus Esprit, jadis ma voiture de rêve. Vous comprendrez donc que l’opportunité de renouer avec la marque plusieurs années plus tard était pour moi une occasion que je ne pouvais laisser passer.
Carrosserie – Contrairement à certains journalistes, c’est à Montréal que l’Elise m’a été présentée, chez le seul concessionnaire Lotus autorisé au Québec. Je l’avais bien sûr aperçue auparavant dans les différents salons de l’auto, mais n’avait jamais eu de contact direct avec elle. Ainsi, en apercevant la vingtaine d’exemplaires parfaitement alignés dans la cour du concessionnaire, mes yeux n’ont pu faire autrement que de grossir en diamètre. L’Elise, je dois l’avouer, a provoqué chez moi un véritable coup de foudre qui ne s’est toujours pas atténué. D’abord, je dois féliciter le constructeur d’avoir eu l’audace de ne pas offrir que des couleurs classiques, façon gris argent ou noir. On propose donc un choix de vingt couleurs, dont plusieurs sont d’une rare originalité. La carrosserie en fibre de verre affiche, pour sa part, une forte personnalité qui laisse entrevoir le potentiel de la voiture. Peu importe l’angle sous lequel on l’observe, l’Elise est d’une grande beauté. Ce qui étonne toutefois davantage, c’est l’âge de la voiture. En effet, elle a été lancée pour la première fois sur le vieux continent en 1995. Plusieurs retouches esthétiques lui ont été apportées en 2001, mais il s’agit essentiellement d’une voiture vieille de douze ans. Qui l’aurait cru ?
Habitacle – Ne cherchez aucune trace de luxe ou de confort à bord de l’Elise, elle n’en offre pas. L’équipement de série se limite au climatiseur, au verrouillage et aux rétroviseurs à commande électrique, ainsi qu’à un système audio de qualité très moyenne. Vous désirez des glaces électriques ou même des porte-gobelets ? Il vous faudra pour cela vous tournez vers la liste des options. Quant à ceux qui ne sont pas particulièrement souples physiquement, sachez que prendre place à bord d’une Elise est digne d’une discipline olympique, surtout lorsque le toit, souple ou rigide, est en place. Une fois installé derrière le joli volant Momo, on remarque que le siège, dont le dossier n’est pas réglable, est très enveloppant mais peu rembourré. Le sentiment d’être à bord d’une voiture de course se fait aussitôt sentir en constatant que l’aluminium prédomine sur le plancher, la console, les panneaux latéraux et la partie inférieure du tableau de bord. Seuls les panneaux de portes et le dessus de la planche de bord sont enjolivés d’un plastique qui n’a rien à voir avec ceux utilisés chez BMW. En terme clair, le but n’est pas de vous isoler du monde extérieur en vous divertissant par toutes sortes de moyens, mais bien de vous aider à mieux vous concentrer sur la conduite, tout en vous permettant d’être accompagné de votre tendre moitié.
Mécanique – En appuyant sur le « Engine start button », situé à gauche du volant, on met en marche une mécanique d’origine Toyota, utilisée actuellement dans les Corolla et Matrix XRS. Il s’agit du quatre cylindres de 1,8 litre à calage variable des soupapes, qui grâce à une unité de contrôle électronique revue par Lotus, parvient ici à développer 190 chevaux. Performant surtout à haut régime, ce moteur est parfaitement adapté à la voiture. Il fait preuve de vivacité et d’une grande souplesse, tout en laissant échapper une sonorité qui flatte l’oreille. Il est jumelé à une boîte manuelle à 6 rapports, exempte de toute critique. Et non, pas d’automatique au menu!
Vous trouvez que cette artillerie mécanique ne peut trouver sa place dans le snobisme des conversations que vous entretenez avec votre entourage ? Sans doute que vous avez raison. Toutefois, attendez de voir ce que ce modeste moteur de Corolla peut faire dans un tel bolide, pesant à peine 100 kilos de plus qu’une Smart ! Vos copains propriétaires de Boxster et autres S2000 en seront à coup sûr bouche bée.
Comportement – Le moteur en marche et la ceinture bien bouclée, il ne me reste plus qu’à relâcher l’embrayage pour découvrir tout le potentiel de cette voiture. La première chose qui me frappe, en sortant de la cour du concessionnaire, est la grande fermeté des amortisseurs, qui frappent dès le départ contre une série de petits nids de poule inévitables. Là aussi, je constate que le confort de l’Elise est inexistant. En revanche, je remarque immédiatement que le châssis est d’une grande rigidité. À ce propos, il faut savoir que l’Elise est munie d’un cadre d’aluminium deux fois léger qu’une structure d’acier conventionnelle. Cela permet donc à la voiture de lutter efficacement contre l’ennemi numéro un qu’est le poids, mais aussi d’afficher une rigidité plus importante.
Immédiatement, je pousse la voiture en prenant bien soin de ne pas dépasser les 6000 tr/min, suivant les instructions de Lotus qui exigent d’attendre que le moteur ait atteint sa température normale, avant de le pousser à la limite. Aussitôt ce moment venu, je m’efforce de découvrir ce que la voiture a dans le ventre avant de la confronter à son terrain de jeu favori, les virages. Tout de suite, on sens que le moteur Toyota en met plein la vue. Étant rapidement à l’aise avec le bolide, je fonce à pleine vitesse dans toutes les courbes qui se trouvent devant moi, en m’étant fixé comme mandat de faire décrocher l’arrière. Oh là ! Ce n’est pas une tâche facile. En fait, l’Elise est accrochée au bitume avec un tel mordant que le système antipatinage, offert en option, me semble, à peu de choses près, inutile. Je me dois donc d’admettre que l’Elise est une voiture d’une rare agilité, qui peut certainement faire de grandes choses en piste. Mais par-dessus, c’est l’incroyable agrément de conduite qu’elle procure. Avec l’Elise, on ne souhaite tout simplement jamais se rendre à destination.
Conclusion – Bon, maintenant le prix. En y mettant quelques options et en y ajoutant les frais de transport et de préparation, l’Elise atteint facilement les 65 000$. À ce prix, on peut prétendre à une BMW Z4 généreusement équipée, ou encore une S2000 avec en prime, une Honda Fit pour l’hiver. Toutefois, toutes ces alternatives ne peuvent équivaloir au plaisir de rouler dans une telle voiture, purement sportive et différente de tout ce qui se trouve sur nos routes. Bien sûr, il vous faudra accepter de vous rendre à Montréal à chaque fois que vos devez faire une réparation ou un entretien. Mais, ne vous en faites pas, l’Elise n’est pas très gourmande…
Forces
Agrément de conduite exceptionnel
Ligne sensationnelle
Grande rigidité structurelle
Agilité routière fantastique
Mécanique reconnue
Poids plume
Faiblesses
Inconfort chronique
Équipement de série très limité
Facture salée
Trois concessionnaires seulement au Canada
Fiche d'identité
modèle elise
version(s) unique
roues motrices arrière
portières 2
première génération 2006
génération actuelle 2006
construction angleterre
sacs gonflables 2, frontaux
concurrence audi tt, bmw z4, honda s2000, m-benz classe slk, nissan 350z, porsche boxster.
Fiche technique
moteurs
l4 1,8 l dact 16s, 190 ch à 7800 tr/min
couple 138 lb-pi à 6800 tr/min
transmission manuelle à 6 rapports
0-100 km/h 5,2 s
vitesse maximale 240 km/h
consommation par 100 km (selon énerguide) (octane: 91)
sécurité active freins abs, antipatinage (option)
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, non assistée
pneus p175/55r16 (av.), p225/45r17 (ar.)
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 3700 à 3900$
40 ans 2700 à 2900$
60 ans 2300 à 2500$
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle l'an dernier
au québec
au canada
dépréciation (3 ans)
rappels (2001 à 2006) aucun à ce jour
cote de fiabilité
nouveautés en 2007 nouveau modèle
Dimensions
empattement 2301 mm
longueur 3785 mm
largeur 1720 mm
hauteur 1143 mm
poids 900 kg
diamètre de braquage
coffre
réservoir de carburant 40 l
Transport et préparation
1415$