Lotus Exige S 240 2010

Lotus Exige 2010

Sans compromis

L’Exige est une version sans compromis de l’Elise. Elle utilise à peu près les mêmes composants, les petits conforts en moins – si on peut les appeler ainsi – afin de se concentrer exclusivement sur ses performances brutes.

Carrosserie

L’Exige est une de ces voitures qui ne font pas dans la demi-mesure. L’Elise étant déjà très radicale, elle pousse la note encore plus loin. Pas de vitre arrière, des trappes d’aération partout où l’air frais peut servir, un toit dur boulonné fixement et de nouveaux ailerons avant et arrière capables de plaquer la voiture au sol. Grâce à l’utilisation de fibre de verre et de composite, l’Exige affiche un poids plume. La version de haute performance de l’Exige, la 260S, reçoit en addition une gamme d’accessoires en fibre de carbone qui lui font perdre près de 50 livres.

Habitacle

Très minimaliste, l’Exige met l’accent sur le nécessaire seulement. Un exemple ? Les sièges baquets, en un morceau, avec ouvertures pour les ceintures à quatre ou à cinq points. On y retrouve aussi un système d’antipatinage que le pilote peut régler selon ses préférences et un système « launch control » qui, lui aussi, donne la possibilité au pilote de sélectionner la quantité de révolution désiré lors des départs arrêtés. Pour le reste, on se croirait presque dans une Elise : châssis en aluminium à nu à l’intérieur de la cabine, petit volant Momo et porte-gobelet… offerts en option.

Mécanique

On a planqué entre les roues arrière et la cabine de la voiture un moteur de 1,8 litre d’origine Toyota que Lotus a pris soin de munir d’un compresseur volumétrique. La version 240 propose 240 chevaux tandis que la version 260, dérivé de la L’Exige Cup, arrive à extirper 257 chevaux. Ce qui veut donc dire que le rapport poids-puissance de l’Exige S 260 est supérieur à celui d’une Viper ACR ou d’une Ferrari F430. Impressionnant ? Certes. Mais le plus renversant, c’est la consommation moyenne de carburant de la Lotus Exige S; tenez-vous bien, elle similaire à celle d’une Mazda3.

Comportement

Appuyez sur le bouton-poussoir et écoutez siffler les bronches de la mécanique Toyota avec une sonorité pareille, il est difficile de croire que cette mécanique ait pu avoir sa place au ventre d’une Corolla. Par contre, le cillement de son compresseur volumétrique nous fait vite comprendre que la ressemblance avec la mécanique Toyota s’arrête là.

Le couple du compresseur à bas régime s’apprécie surtout au quotidien. Les départs arrêtés se font aisément, et les dépassements à vitesse de croisière nécessitent moins d’efforts qu’avec la version atmosphérique. Sur les routes du Québec, l’Exige montre peu de qualités. Les nids-de-poule construisent chaque jour un parcours à obstacles, et le confort limité de l’habitacle n’en fait pas une très bonne voiture de grand tourisme. Le problème, c’est qu’elle est faite pour s’amuser dans les courbes. Pas sur une autoroute à six voies. Et au Québec, les belles routes pleines de virages, ça ne court pas les rues. Cela dit, en piste, à quoi l’Exige appartient vraiment, c’est une toute autre histoire. Son couple, jumelé au différentiel autobloquant offert en option, permet d’arracher au bolide un maximum de puissance en sortie de virage à basse vitesse. Sur les portions rapides, l’appui aérodynamique de l’Exige permet de passer d’un virage à l’autre à des vitesses hallucinantes. Ne vous laissez pas abuser par les (relativement) petites dimensions des freins et des pneus. Ils ont été choisis par les ingénieurs de Lotus, qui visaient un équilibre optimal entre accélérations, tenue de route, agilité et freinage, le tout réglé pour qu’il y ait un peu de sous-virage. Cette idée peut sembler étrange à première vue, mais elle a pour but de limiter les dégâts des pilotes un peu trop téméraires. De toute façon, l’Exige, comme l’Elise, parle un dialecte qu’on apprend rapidement. Et une fois qu’on est sur la même longueur d’ondes, l’Exige fait ce qu’on veut. Du bout des doigts, il est aussi facile d’effectuer de longues glissades accompagnées de nuages de fumée que de faire lever une roue en passage de virage. Un vrai bijou.

Conclusion

Il faut être un sacré mordu des circuits de fin de semaine pour désirer une Exige. L’Elise fait pratiquement autant qu’elle, en offrant un peu plus d’agrément au quotidien, notamment grâce à son toit escamotable. Cela dit, l’une ou l’autre demeure le choix par excellence des passionnés de pilotage. De plus, utiliser l’Exige se révèle relativement abordable si l’on considère la simplicité de son entretien, même quand on la maltraite comme une voiture de piste.

Plus

La voiture de circuit idéale

Couple du compresseur

Allure de voiture de course

Consommation similaire à celle d’une voiture compacte

Moins

Confort inexistant

Difficulté à survivre sur nos routes

Visibilité arrière