Maserati Levante 2017

Maserati Levante 2017

CrossCountry italien

Luc-Olivier Chamberland

Maserati, la reine des voitures de course des années 1930, la mère de la Quattroporte et des plus séduisants coupés italiens, se lance dans le merveilleux et très lucratif monde des utilitaires sport. On aura tout vu! Plusieurs pourront être stupéfaits, sinon choqués, mais l’idée remonte à 2003 avec un premier concept Kubang. Le principe sera repris huit ans plus tard avec un deuxième prototype. L’italienne passe finalement du rêve à la réalité avec l’introduction du Levante, le premier VUS de l’histoire de la marque.

Tour du propriétaire

On dit que le Levante s’inspire esthétiquement d’un vent méditerranéen. Plus concrètement, sans poésie, on trouve surtout des éléments du Concept Alfieri de 2014. Fidèles à la tradition de Maserati, les lignes sont souples et créent une belle sévérité, notamment dans le regard perçant des blocs optiques. Une pointe rejoint une bande de chrome, cherchant ainsi à former une seule et unique composante au-dessus de la calandre. La grille s’impose par sa taille et ses languettes verticales flanquées du célèbre et prestigieux trident. À la silhouette, au premier coup d’œil, on note le rappel des ouïes à l’aile avant. On obtient des roues de 19 à 21 pouces, mais surtout un pli de carrosserie à la hanche qui rehausse l’apparence. On vise manifestement la sportivité. Les feux arrière adoptent la forme triangulaire habituelle des produits Maserati. Quatre pots d’échappement complètent le tableau.

Vie à bord

Avec l’ADN des voitures sportives de la marque, personne ne sera surpris de découvrir un environnement intérieur qui n’a rien à voir avec la configuration habituelle d’un VUS. Maserati attaque le Porsche Cayenne. On remarque donc une présentation qui en partage certaines similitudes. La console centrale est haute, ce qui permet un accès simple aux différentes commandes. L’ergonomie générale se montre sans reproche, puisque l’on utilise abondamment des composantes d’origine Fiat/Chrysler, dont le système de navigation. Les assises suivent la tendance du dynamisme avec des contours profonds nous maintenant en position. Pour une touche de distinction, Maserati s’associe au designer italien Ermenegildo Zegna, qui habille richement l’habitacle avec de la soie. L’espace fait bonne figure avec de la place pour cinq en plus de leurs bagages. Le coffre donne une aire de 580 litres limitée par l’inclinaison de la lunette.

Technique

Initialement, le Levante devait utiliser la même fondation que le Jeep Grand Cherokee, donc une plate-forme d’origine Mercedes-Benz! En cours de route, on a décidé d’opter pour celle de la Ghibli. Au compte, on parle d’une version « améliorée » de celle que l’on retrouve sous la Chrysler 300, aussi de Mercedes-Benz mais plus vieille! Maserati affirme avoir investi 65 millions pour la moderniser… Sous le long capot, on découvre deux variations sur le thème d’un V6 biturbo de 3 litres. Le premier possède une puissance de 345 chevaux et un couple de 369 livres-pieds. La version S nous transporte avec une cavalerie de 424 chevaux et 428 livres-pieds. Dans les deux cas, on greffe le moulin à une boîte automatique ZF à 8 rapports. Les performances font bonne figure avec un 0-100 km/h de 6 secondes pour le Levante « ordinaire » et environ une seconde de moins pour le S.

Au volant

Maserati crée un VUS avec une robe de voiture sport, sans faire de concession quant à ses capacités hors route. Pour ce faire, on propose une suspension adaptative qui peut augmenter la garde au sol de 1,6 pouce pour un total de 9,7. À cette adresse, on utilise le système de transmission intégrale Q4, dont les performances sont optimisées selon le type de surface. Voulant conserver son esprit athlétique, la direction joue d’une grande précision alors que les configurations générales du véhicule tendent vers le dynamisme.

Conclusion

Maserati veut vendre plus de véhicules, beaucoup plus. C’est la commande ferme de Sergio Marchionne. Le Levante devra attirer une clientèle plus vaste qu’avec une limousine et des coupés. La Ghibli fait bonne figure, mais il sera le fer de lance de l’expansion. Il mérite le détour, d’autant plus que son prix d’entrée de 88 900 $ est relativement décent.

Forces :

1. Prestige de la marque
2. Sportivité garantie
3. Design unique

Faiblesses :

1. Sera-t-il fiable?
2. Réseau de distribution limité
3. Trop de Chrysler dans la conception