Maserati Quattroporte 2006

Maserati Quattroporte

Le luxe à l’Italienne

Certains la définissent comme une Ferrari familiale, d’autres comme la quintessence du luxe italien. Une chose est certaine, si pour vous une BMW Série 7 une Audi A8 ou une Mercedes-Benz Classe S n’est pas assez unique, la singulière Quattroporte, malgré un passé parsemé de problèmes mécaniques, porte toujours en elle le gène mythique des voitures d’exceptions

Carrosserie

À l’échelle planétaire, la Quattroporte en est à sa quatrième génération d’une voiture qui a vu le jour en 1963 alors que la compagnie était toujours indépendante. Aujourd’hui intégrée dans le giron de Ferrari, cette voiture a reçu l’aide d’un collaborateur privilégié de la marque. Pininfarina, le « pape » de la haute couture automobile italienne a apporté sa touche à la robe de la belle. Force est de reconnaître que l’homme n’a pas perdu la main. Malgré un fort gabarit, le style aux angles adoucis camoufle bien le format. Certains détails comme les prises d’airs judicieusement placés sur la carrosserie et la découpe des vitres latérales contribuent à amenuiser le format. Seuls, les blocs optiques avant et arrière tranchent un peu avec la belle harmonie du design.

Habitacle

Si les Allemandes sont « Hi-Tech » et les Anglaises traditionnelles, la Maserati représente l’époque de la renaissance. Ici, rien de hautement technologique. Tout l’équipement nécessaire à une voiture de luxe s’y trouve, mais sous forme de commandes classiques et disposées à l’ancienne, pas de menu à déchiffrer avant d’opérer l’air conditionné. Partout à l’intérieur, le bois s’amalgame au titane et donne le sentiment d’être à bord d’un yacht de luxe. Les sièges sont accueillants et confortables tant à l’avant qu’à l’arrière. L’ambiance feutrée est complétée au côté du conducteur par un petit levier robotisé qui a pour seule fonction d’activer la marche arrière, car la boîte Cambiocorsa montée d’office sur la voiture s’active aux moyens de deux palettes situés chaque côté du volant.

Mécanique

Ici, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. Commençons par la bonne avec le moteur V8 4,2 litres de 400 chevaux issu de la Ferrari 360. Malgré les 1 860 kilos de la Quattroporte, le moteur accepte avec joie de tourner à 5 000 tours en rugissant de bonheur. La mauvaise nouvelle maintenant concerne la boîte Cambiocorsa (la seule offerte) qui se conduit en mode entièrement automatique ( et très ennuyante) ou en mode manuelle en changeant les six vitesses avec les palettes au volant dans le style F1. Dans les deux cas, les changements de rapports sont suivis d’un mouvement de chaise berçante hautement désagréable. Sa lenteur à réagir est irritante. Il faut battre la voiture ou la conduire très délicatement pour diminuer cet effet balancier.

Comportement

C’est sur le circuit routier du Mont-Tremblant que j’ai fait connaissance avec la Quattroporte. Une fois la porte à double isolation refermée, cette limousine de luxe semble un peu incongrue sur une piste de course, mais en entendant chanter le moteur, cette sensation est rapidement reléguée au second plan. Les premiers virages permettent à la Quattroporte d’exprimer immédiatement ses qualités dynamiques. La direction, un peu ferme, mais directe, offre une assistance mesurée. La répartition du poids de 47 % à l’avant et 53 % à l’arrière fait presque oublier la masse imposante du véhicule tellement la voiture est équilibrée, même à l’effort. Si la fermeté de la suspension est une qualité sur piste, elle est un peu dure sur les routes défoncées qui sillonnent les pourtours du Mont-Tremblant. Un conseil, n’utiliser pas la boîte en mode automatique, on se croierait au volant d’une Smart tellement la voiture se dandine. Pour profiter des formidables vocalises du V8, il faut y aller en mode manuel et ne pas hésiter à faire chanter le moteur, non seulement les accélérations sont frénétiques, mais c’est dans ces conditions que la boîte est à son meilleur.

Conclusion

Limousine sportive pour ceux qui cultivent la différence, la Quattroporte est comme une maîtresse de luxe, elle coûte très cher, est capricieuse, caractérielle, mais vous aimez être vu en sa compagnie.

Forces

Style unique

V8 inspiré

Châssis très rigide

Simplicité volontaire dans la disposition de l’équipement

Faiblesses

Poids élevé

Certains détails de finition à revoir (les plastiques)

Transmission caractérielle