Mazda 5 2016

SUJET : Mazda5

TITRE

Vedette d’une ère révolue

Par Luc Gagné

Mazda5 rime avec pratique, mais en petit format. Ce concept est intéressant, mais dans un contexte où les ventes de fourgonnettes s’étiolent, plus encore celles des modèles compacts, la 5 subsiste sans doute à cause d’un phénomène de fidélité envers la marque. Elle est le substitut naturel de la Mazda3 Sport, pour qui recherche un véhicule aussi peu encombrant, mais ayant quatre places pour adultes et un coffre plus volumineux. Ces qualités ne sont toutefois plus l’apanage de cette seule fourgonnette, comme en témoigne le succès commercial de la Kia Rondo, qui a devancé la 5. Et c’est sans compter tous ces petits utilitaires qui apportent une solution nouvelle et attrayante aux besoins comblés jusqu’ici par les petites fourgonnettes. Chronique d’une disparition programmée.

Tour du propriétaire

Lorsque la Mazda5 de seconde génération a été dévoilée au Salon de l’auto de Los Angeles, en novembre 2010, les promesses étaient grandes. On parlait d’un modèle « entièrement nouveau ». Si nouveau qu’on l’avait millésimé 2012, même si sa commercialisation débutait en janvier 2011. Loin de la révolution promise, la Mazda5 conservait pourtant les dimensions de sa devancière, sa silhouette générale et ses portes latérales coulissantes très pratiques. La nouveauté résidait essentiellement dans un nouveau moteur, un museau plus profilé et des panneaux de carrosserie aux formes ondulées à la façon du prototype Nagare de 2006. Un style excentrique qui ne fait plus tourner les têtes.

Vie à bord

Les portes coulissantes latérales constituent une qualité indéniable de ce modèle. Grâce à elles, on accède aux deux sièges de la rangée médiane avec une facilité déconcertante. Ce à quoi le seuil très bas du plancher contribue également; une qualité qui profite tout autant aux occupants des places avant. Quant à la banquette arrière à sections symétriques rabattables, elle ne convient qu’à des Lilliputiens. En l’imposant, sans doute pour justifier les « six places » de ce petit véhicule (un coup de marketing), Mazda a amputé inutilement le volume du coffre. Imaginez une Mazda5 sans cette banquette inutile. Son coffre aurait plus à offrir que les maigres 857 litres annoncés par le constructeur. Alors, elle s’opposerait mieux à une concurrente comme la Kia Rondo, dont le coffre est deux fois plus volumineux — malgré la présence, là aussi, d’une banquette arrière inutile!

Technique

Le 4-cylindres de 2,5 litres de cette fourgonnette a un nom évocateur : MZR, l’acronyme de MaZda Responsive. Fort de ses 157 chevaux, il procure des performances (accélérations et reprises) à la mesure d’un petit véhicule à vocation familiale. C’est parfait. Ce moteur, qui entraîne les roues avant, est jumelé d’office à une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports offrant un maniement précis. Une boîte automatique à 5 rapports avec mode manuel figure parmi les options. La consommation de ce moteur n’est toutefois plus exemplaire. Mazda a montré avec son nouveau CX-3 qu’il est possible de faire mieux avec un 4-cylindres de moindre cylindrée.

Au volant

Malgré tout, la Mazda5 demeure très agréable à conduire. Sa direction est précise et la servoassistance, bien dosée. Le freinage, qui est assuré par quatre disques, se module bien. La suspension limite le roulis à un minimum acceptable. De plus, la surface vitrée généreuse facilite le travail du conducteur, surtout pour les manœuvres de stationnement, et ce, sans avoir recours à une caméra arrière. Une qualité à laquelle les constructeurs prêtent de moins en moins attention dans leurs nouvelles créations. Précisons, enfin, que le tableau de bord n’a AUCUNE touche tactile. Yé! Ses boutons et ses commandes rotatives sont faciles à repérer et peuvent même être utilisés de manière intuitive. Cela aussi contribue à l’agrément de conduite.

Conclusion

Cinq ans sans mise à jour esthétique significative, c’est une éternité dans l’industrie automobile. Lorsque, en plus, le constructeur cesse d’étoffer la dotation (pas de GPS, pas de dispositifs récents d’aide à la conduite, etc.), on reconnaît là les signaux d’une mise au rancart prochaine. Dans ce marché où les petits utilitaires pullulent, les fourgonnettes ont été reléguées à un rôle de figurantes. D’ailleurs, plusieurs de ces utilitaires offrent autant de polyvalence qu’une Mazda5, à commencer par le Mazda CX-3. Dans les salles d’exposition du constructeur, il éclipse assurément la petite fourgonnette avec un coffre deux fois plus volumineux, un moteur moins gourmand, un meilleur rayon de braquage, l’option d’une transmission intégrale, des prix comparables… et une jolie frimousse. Les fidèles de la Mazda5 seraient fous de ne pas changer de camp.

Forces

– Portes coulissantes pratiques

– Finition soignée

– Boîte manuelle agréable à utiliser

Faiblesses

– Banquette arrière inutile

– Dotation perfectible

– Consommation moins impressionnante

– Pas de GPS

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