Mazda 5 2017

Annuel de l’automobile 2017 – Mazda5

Titre : Le marché se rétrécit

Par Vincent Aubé

L’an dernier, mon collègue annonçait la disparition programmée de la minifourgonnette de Mazda. À moins d’un revirement de situation, ce déclin devrait avoir lieu, quoique tout le monde ait prédit la mort du CX-9 et, pourtant, ce dernier est revenu en force au courant de l’année dernière. Au moment d’écrire ces lignes, Mazda Canada a confirmé que des exemplaires 2017 de la minifourgonnette étaient en route pour le marché canadien. La carrière de cette familiale peut donc se poursuivre une année de plus, et ce, même si les chiffres de ventes du segment sont en déclin au profit des multisegments, qui sont plus cools aux yeux des consommateurs.

Tour du propriétaire

Il faut l’avouer, la refonte apportée au modèle en 2011 en tant que modèle 2012 n’a pas donné l’effet escompté. De pionnière de la catégorie – la minifourgonnette nippone a tout de même été la première à ramener ce format en Amérique du Nord –, la Mazda5 a dû essuyer les critiques à l’endroit de ces arêtes en forme de vagues pratiquées sur les parois latérales. Cette période de l’histoire du constructeur a rapidement été balayée sous le tapis, les Mazda3 de l’époque ayant été redessinées en catastrophe. Le visage souriant de la Mazda5 est quant à lui demeuré au programme, une stratégie pour le moins discutable. Malgré les changements de 2012, le gabarit est resté identique à celui de la première génération.

Vie à bord

Le déclin de la 5 n’est pas seulement dû à son apparence. Non, les options de véhicules à caractère familial sont très nombreuses de nos jours et il est possible de mettre la main sur des véhicules qui offrent un niveau de finition supérieur à tous les égards. Un coup d’œil à l’intérieur du CX-5 est suffisant pour constater le retard de la Mazda5 à ce niveau. Les plastiques moins agréables au toucher, l’absence de système de navigation et l’équipement moins complet, tous ces détails entrent en jeu lorsqu’est venu le temps de signer au bas d’un contrat d’achat ou de location. En revanche, la 5 demeure l’un des véhicules les plus pratiques sur le marché, et ce, même si le site du constructeur annonce un volume de chargement inférieur à celui de son CX-3. L’un a été mesuré avec une méthode différente de l’autre. Basée sur une plateforme de Mazda3 allongée, la fourgonnette peut se transformer en un véritable fourre-tout lorsque les deux rangées de sièges sont abaissées. Je n’étonnerai personne en affirmant que les deux sièges à l’arrière ne sont là que pour dépanner, l’espace étant compté. À la deuxième rangée, c’est beaucoup mieux. L’accès s’avère très facile grâce à ces portières coulissantes.

Technique

À ses débuts, la Mazda5 étonnait par son aplomb. Même qu’en version GT équipée d’une boîte manuelle, la minifourgonnette réussissait presque à masquer la silhouette de familiale tellement sa motorisation était amusante au quotidien. Dix ans plus tard, le 4-cylindres doté d’une cylindrée de 2,5 litres (au lieu des 2,3 litres du début) s’acquitte encore assez bien de sa tâche, mais pour ce qui est de l’efficacité énergétique, on repassera. La recette SKYACTIV n’a pas été utilisée pour ce modèle et ça paraît. Sans affirmer que la familiale consomme comme un muscle car américain, disons seulement que les plus récents modèles de la marque sont plus économes à la pompe. Au moins, la boîte de transmission manuelle à 6 rapports procure un certain agrément de conduite, un commentaire qui ne s’applique pas autant à la version munie de la boîte automatique à 5 rapports.

Au volant

Contrairement aux fourgonnettes pleine grandeur, la 5 possède l’agilité d’une voiture compacte. C’est là son principal avantage. Plus près du sol, cette Mazda3 étirée doit tout de même se soumettre aux lois de la physique, mais lorsque comparée avec les grosses fourgonnettes de l’industrie, la 5 ne fait qu’une bouchée de ces véhicules plus lourds. Pour les nouveaux parents qui doivent dire adieu à leur voiture compacte, la Mazda5 s’avère une solution logique à cause de son espace de chargement.

Conclusion

Qu’adviendra-t-il de la Mazda5? Poser la question, c’est (un peu) y répondre. Pour l’instant, la livrée 2017 est encore au menu. Mazda devrait sérieusement songer à prendre sa recette SKYACTIV, mais y a-t-il un marché suffisamment large pour justifier un tel investissement?

Forces

Plaisante à conduire – Volume de chargement – Côté pratique

Faiblesses

Mécanique dépassée – Durabilité de certaines composantes – Qualité de construction inférieure