Mazda 6 2016

L’Annuel de l’automobile 2016

Évolution

Mazda

6

La star incomprise

Par Michel Crépault

Pourquoi le succès de la 6 est-il si timide quand la bagnole est si réussie? Est-ce que les acheteurs préfèrent se fier aux ténors de la catégorie au lieu de donner une véritable chance aux aspirants au trône? Votre hypothèse vaut la mienne, mais le fait demeure que les ventes de la Mazda sont loin derrière celles des populaires rivales comme la Fusion, la Camry et l’Accord.

Tour du propriétaire

Une Mazda6 fraîchement égouttée du lave-auto rougit fréquemment sous les compliments, comme ce fut le cas lors de mon essai. Elle le doit au langage stylistique Kodo, qui parvient à faire frémir les feuilles de métal même en surface grâce à une infusion de « vroum-vroum ». Mesdames et Messieurs, voici une intermédiaire qui sait séduire. Parmi les trois versions (GX, GS et GT), même le modèle de base, chaussé de belles roues en alliage de 17 pouces (19 pour la GT), promène une sportive élégance.

Vie à bord

Les matériaux transpirent la qualité et s’agencent parfaitement avec le design à la fois épuré et moderne du véhicule, même si certains trouveront l’ambiance un peu sombre. Par ailleurs, vous vivrez peut-être de légers désagréments selon votre morphologie. En effet, l’ergonomie du poste de pilotage versus votre position de conduite préférée peut éloigner les appuie-coudes, ou alors c’est la mollette multifonction de la console centrale qui tombe sous le poignet au lieu d’être au bout des doigts. Tout dépend de la taille du conducteur. Aucun problème toutefois pour les passagers à l’arrière, qui jouissent d’un généreux dégagement, tout comme le coffre spacieux, qui le devient encore plus grâce aux dossiers rabattables 60/40 de la banquette. Soulignons aussi que la Mazda6 nous arrive bien garnie en matière d’équipement de série, avant que ne s’empilent les ensembles comme Luxe et Technologie.

Technique

Mazda nous promet un moteur diesel depuis des lunes pour la 6, mais il se fait toujours attendre. Pour l’instant, seul un 4-cylindres SkyActiv de 2,5 litres motive les troupes. Pour les maniaques d’adrénaline, les 184 chevaux peuvent décevoir. Mais la majorité d’entre nous sommes conquis par la verve du moulin et par sa consommation d’essence de moins de 7 litres aux 100 kilomètres sur l’autoroute, avec ou sans le système optionnel i-Eloop (sur la GT), qui épargne du carburant en misant sur l’énergie emmagasinée durant les décélérations pour alimenter des accessoires comme l’air climatisé. Ceux qui aiment changer les vitesses manuellement ont toujours accès à une excellente tricoteuse à six rapports. Les plus pragmatiques se tourneront vers l’automatique, en option, elle aussi à six vitesses.

Au volant

Tout comme sa carrosserie féline, le comportement de la 6 est au sommet de sa catégorie. Enfin, si une conduite inspirée est au centre de vos priorités. L’agilité de la voiture s’accorde à merveille avec sa tenue de route nerveuse et un roulis limité. La direction précise communique son lot d’informations jusqu’au volant. Si le moteur n’est pas le plus puissant, au moins son couple est-il distribué de façon linéaire. La manuelle rehausse le plaisir, mais l’automatique doublée de palettes au volant parvient elle aussi à nous faire profiter du tempérament sportif de la berline. Par contre, ceux qui recherchent une automobile intermédiaire d’abord et avant tout confortable et qui relèguent à l’arrière-plan, disons, l’ivresse des virages serrés devraient probablement aller voir ailleurs, ce qui explique sans doute la popularité des concurrentes plus sages.

Conclusion  

Pour contrer le mauvais sort, Mazda a sorti sa garantie « illimitée ». Grosso modo, le véhicule, le groupe motopropulseur, l’assistance routière et l’antiperforation ont tous des termes fermes mais pas de kilométrage limité : roulez autant que vous le voulez, les garanties seront respectées! Quand on ajoute cet audacieux pari à la belle silhouette de la 6, à son habitacle sculpté, à son comportement vivant, à son économie d’essence et à son excellent rapport prix-équipement, on se demande encore et toujours pourquoi il nous viendrait la drôle d’idée de bouder son plaisir.

Forces

Excellente consommation

Comportement sportif

Équipement de série

Allure sportive

Faiblesses

Mécanique unique

Pas la plus confortable de sa catégorie

Ergonomie parfois déroutante

-30-