20 695 à 28 995 $
Essai routier – Mazda CX-3
Antoine Joubert
La nouvelle star d’Hiroshima
Pas facile de se battre dans un marché où les conglomérats de constructeurs automobiles sont de plus en plus communs, surtout en tant que petit constructeur. Et parce qu’on ne souhaite pas ne capitaliser que sur deux modèles (Mazda3 et CX-5) pour générer d’importants profits, il fallait à Mazda un troisième produit miracle pouvant lui permettre de se démarquer à l’échelle mondiale. Ainsi est donc né le petit CX-3, un multisegment sous-compact au style audacieux qui, en quelques mois à peine, réussissait à séduire plusieurs milliers d’acheteurs canadiens.
Tour du propriétaire
Sachant que le segment des utilitaires/multisegments sous-compacts connaît actuellement une incroyable ascension, le succès du CX-3 n’a donc rien d’étonnant. Mais il faut aussi que ce succès soit de longue durée. Car pour l’heure, il serait facile de l’attribuer au phénomène de la nouveauté. Chose certaine, les talentueux stylistes de la firme d’Hiroshima ont mis leur talent à exécution pour accoucher d’une carrosserie qui, de toute évidence, mise sur la séduction. On voit ici l’ADN de la marque jusque dans les moindres détails, en ralliant plusieurs éléments de style à cette philosophie de design baptisée Kodo, introduite en 2010 avec le concept Shinari. Museau massif et plongeant, regard agressif des phares, croisement d’une double ceinture de caisse, larges épaules et proportions uniques sont donc au cœur d’un design non seulement élégant, mais extrêmement dynamique, qui se distingue facilement dans le paysage automobile.
Sans surprise, Mazda nous propose ici trois niveaux de finition : GX, GS et GT. On les distingue facilement par leurs roues, la GX ayant droit à de simples enjoliveurs, les deux autres étant pourvues de jantes d’alliage. Celles de la version GT se démarquent toutefois par un design magnifique ainsi que par une dimension de 18 pouces, qui rehaussent le caractère musclé du CX-3. On distingue également la version GT par ses feux et phares aux DEL, qui affichent du coup une signature visuelle unique sur la route. Curieusement, Mazda ne propose pas de glaces teintées à l’arrière, même sur la version GT, ce qui ne ferait qu’améliorer l’aspect visuel du véhicule étant donné la présence d’un pilier C peint en noir.
Vie à bord
Ceux qui sont familiarisés avec la planche de bord de la récente Mazda3 ne seront ici aucunement dépaysés. Même instrumentation, même volant, même système multimédia. D’ailleurs, l’écran de 7 pouces qui surplombe le poste de conduite s’intègre également à la quasi-totalité des modèles 2016, étant beaucoup plus convivial et efficace que ce qu’on nous proposait dans le passé. Soucieux d’offrir une expérience sensorielle unique, les stylistes de Mazda se sont aussi attardés à la présentation intérieure, et ce, jusque dans les moindres détails. Ainsi, qu’importe la version choisie, on greffe à bord des teintes de rouge à un environnement pouvant recevoir des agencements de gris et de noir ou, même, de noir et de blanc. Comme chez la plupart des produits Mazda, la sellerie du modèle GX fait plutôt bon marché, mais la version GS se reprend avec un tissu plus riche ou, en option, un similicuir de belle facture. On pousse même l’audace jusqu’à marier sur la version GT le cuir et le suède, le tout avec surpiqûres rouges du plus bel effet.
Bien sûr, le design du poste de conduite est lui aussi très dynamique. Il rappelle à plusieurs niveaux celui de la toute nouvelle MX-5. On profite d’ailleurs ici d’une position de conduite certes plus élevée qu’à bord du roadster, mais qui permet d’exploiter au maximum les aptitudes sportives du véhicule. Le siège est donc enveloppant, très confortable, réglable avec beaucoup de latitude, bref extrêmement bien conçu. Pour ma part, l’étroitesse du poste de conduite demeure considérable. Vous y serez certes plus à l’aise qu’à bord de la Nissan Juke, mais peut-être moins qu’au volant de rivaux plus traditionnels (lire HR-V, RVR). Il en va de même pour l’espace cargo, nettement inférieur à celui du HR-V, mais tout de même plus généreux qu’avec la Juke. Oh, et avant que j’oublie, vous aurez effectivement droit à la téléphonie Bluetooth et à la caméra de recul sur tous les modèles, aux sièges chauffants sur les versions GS et GT.
Technique
Comme Honda l’a fait pour la conception de son HR-V (sur base de Honda Fit), Mazda fait ici appel à la nouvelle plateforme de la sous-compacte Mazda2 (non vendue chez nous en 2016). Bien sûr, le CX-3 profite donc à son tour de la technologie SKYACTIV, alliant notamment une motorisation à très haut taux de compression à une réduction significative du poids. Naturellement, Mazda ne conserve pas la motorisation de la 2, qui aurait été trop poussive pour un véhicule pouvant dépasser les 1350 kilos. Voilà pourquoi on lui greffe le moteur 2 litres utilisé dans la Mazda3, auquel il faut hélas retrancher 9 chevaux pour des raisons de restrictions reliées à l’échappement. Mazda délaisse également le marché de la boîte manuelle avec le CX-3 pour n’offrir qu’une automatique à six rapports, et ce, même pour les versions à deux roues motrices.
Au volant
Léger et fougueux, le CX-3 incite à prendre la route. Quelques kilomètres à son volant suffisent pour apprécier la précision de sa direction et l’efficacité des suspensions, dont l’ingénieuse géométrie permet à la fois d’obtenir un bon confort et une excellente tenue de route.
Malheureusement, on réalise en revanche que la puissance du moteur 2 litres, surtout en routes montagneuses, est parfois un peu juste. Bien sûr, on a déjà vu pire, mais le caractère sportif du CX-3 nous fait regretter la présence du magnifique moteur 2,5 litres (Mazda3 GT, CX-5, Mazda6), qui aurait permis d’obtenir une puissance comparable à celle de la Nissan Juke. Le constructeur évoque un souci d’économie pour justifier le choix du 2-litres, ce qui s’est confirmé après le résultat de 7,1 litres aux 100 kilomètres enregistré lors d’une balade sur un peu plus de 400 kilomètres (dans des conditions optimales). Maintenant, considérant que le moteur 2,5 litres est lui aussi frugal, il serait à tout le moins intéressant de pouvoir le choisir en option.
Autre fait intéressant, Mazda laisse entendre que la transmission intégrale i-ACTIV, en option (2000 $), est soi-disant plus efficace que celle de Subaru. Bien sûr, il faudra pour y croire le mettre à l’épreuve en période hivernale, ce que nous n’avons pu faire jusqu’ici.
Conclusion
Mazda nous arrive au bon moment avec un produit extrêmement bien conçu, efficace à tous les niveaux et qui risque particulièrement de plaire à la clientèle québécoise. Car même si les voitures abordables proposant la transmission intégrale sont de plus en plus nombreuses, rares sont celles qui sont aussi cool! Maintenant, la question est de savoir si l’arrivée du CX-3 affectera les ventes de la Mazda3 et du CX-5. Car pour plusieurs acheteurs, ce nouveau venu pourrait en effet constituer le meilleur des mondes entre ces deux modèles.
Forces
- Design magnifique
- Agrément de conduite
- Faible consommation de carburant
- Finition et présentation intérieure
Faiblesses
- Puissance modeste
- Volume du coffre/dégagement
- Absence de boîte manuelle
- Tissu des sièges bon marché (GX)
La cote Verte
moteur l4 de 2,0 l ( et l?annuel)
consommation (100km) 2rm ville 8,2 l, route 6,7 l 4rm ville 8,8 l, route 7,3 l
consommation annuelle 2rm 1 275 l, 1 658 $ 4rm 1 377 l, 1 790 $
indice d'octane 87
émissions polluantes (co2) 2rm 2 933 kg/an 4rm 3 167 kg/an
Fiche d'identité
version(s) gx, gs, gt
transmission (s) avant, 4
portières 5 places 5
première génération 2016
génération actuelle 2016
construction
coussins gonflables 6 (frontaux, latéraux avant, rideaux latéraux)
concurrence buick encore/chevrolet trax, fiat 500x, honda hr-v, jeep renegade, mini countryman/paceman, mitsubishi rvr, nissan juke, subaru crosstreck
Fiche technique
moteur(s)
(gx, gs, gt) l4 2,0 l dact
puissance 146 ch à 6 000 tr/min
couple 146 lb-pi à 2 800 tr/min
rapport poids /puissance: 8,7 kg/ch
boite(s) de vitesses automatique à 6 rapports avec mode manuel gt et manettes au volant
performances 0 à 100 km/h 8,7 s
reprise 80-115 km/h
freinage 100-0 km/h
niveau sonore à 100 km/h moyen
vitesse maximale 200 km/h autres composants
sécurité active (certains en option) freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de la force de freinage, contrôle électronique de la stabilité, avertisseurs d?obstacle latéral et arrière et de sortie de voie, phares adaptatifs, régulateur de vitesse adaptatif
suspension avant indépendante
suspension arrière semi-indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistée
pneus p 215/60r16 gt p215/50r18
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 1 500 à 1 700 $
40 ans 1 100 à 1 300 $
60 ans 900 à 1 100 $
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle l?an dernier
au québec
au canada
dépréciation (%)
rappels (2010 à 2015)
cote de fiabilité
garanties et plus
garantie générale 3 ans/ kilométrage: illimité
groupe motopropulseur 5 ans/ kilométrage illimité
perforation 7 ans/kilométrage illimité
assistance routière 3 ans/kilométrage illimité
nombre de concessionnaires
au québec 61
au canada 165
nouveautés en 2016 nouveau modèle
Dimensions
empattement 2 570 mm
longueur 4 274 mm
largeur 1 767 mm
hauteur 1 542 mm
poids 2rm 1 275 kg 4rm 1 339 kg
diamètre de braquage 10,6 m
coffre 452 l, 1 528 l (sièges abaissés)
réservoir de carburant 2rm 48 l 4rm 45 l
Transport et préparation
1895 $