31 900 à 39 200 $
Essai routier – Mazda MX-5
Antoine Joubert
1 230 mots
En ce qui me concerne, la MX-5/Miata mérite sans équivoque le titre de voiture japonaise la plus iconique de son époque. Aucune autre automobile nipponne, pas même la Nissan Z, ne peut en effet se vanter d’avoir attiré autant d’adeptes provenant des quatre coins de la planète et d’avoir initié la création de centaines de clubs d’enthousiastes. En quelque sorte, elle joue donc chez Mazda le même rôle que la Corvette pour Chevrolet. Bien sûr, le niveau de performance n’est pas le même, mais la MX-5 symbolise elle aussi la performance et le plaisir de conduire, mettant du coup en lumière l’image de la marque. Vous aurez donc compris qu’après dix ans sans modifications, le succès de cette nouvelle génération du petit roadster est, pour Mazda, d’une importance capitale.
Tour du propriétaire
Évidemment, il faut s’attendre à ce que cette quatrième génération de la MX-5 soit présente sur le marché pour une autre décennie, d’où l’importance de créer un design non seulement magnifique, mais tout aussi intemporel que celui des trois précédentes générations. De ce fait, les stylistes ont d’abord travaillé sur les proportions du véhicule qui, comme tous les autres modèles de la marque, doit donner l’impression d’être en mouvement, même lorsque immobilisé. Capot athlétique, larges épaules, regard félin et partie arrière trapue créent donc un heureux mélange d’audace, de muscle et de raffinement, pour un résultat final tout simplement spectaculaire. J’oserais même attribuer à cette voiture le titre de plus beau design de l’année 2016, en sachant tout de même qu’il est plus facile et inspirant de sculpter les lignes d’un roadster que celles d’une fourgonnette.
Pour 2016, Mazda nous revient sans surprise avec les trois traditionnelles déclinaisons que sont GX, GS et GT. Comme couvre-chef, seul le toit en tissu de couleur noire est offert, exception faite pour la version GT, qui propose un toit de cuir souple noir ou beige. Concernant le toit rigide, Mazda n’émet aucun commentaire, ce qui signifie, en langage corporatif, qu’on arrivera avec quelque chose d’ici peu. Malheureusement, le constructeur met aussi le ciseau dans le choix des teintes pour n’en étaler que six. Pire encore, vous n’accéderez au rouge que sur les versions GS et GT, et au magnifique bleu réflexe que sur la GT. Autrement, ne vous restent que le gris, le noir, le blanc et une teinte céramique se situant entre… le gris et le blanc!
Vie à bord
Première constatation à bord de la MX-5, on y trouve plus d’espace. D’ailleurs, on s’est chargé d’abaisser l’assise de 20 millimètres, d’améliorer la garde au toit, de donner plus de latitude dans l’inclinaison de l’assise et d’augmenter l’espace aux jambes de façon à pouvoir accueillir des personnes de plus grande taille. Pour optimiser l’espace à bord, Mazda a aussi aminci le tunnel de passage de la transmission, modifié le dessin de la capote et repensé complètement la conception des sièges. Ceux-ci sont d’ailleurs très minces, reposant désormais sur une structure de filet flottante, ce qui permet aussi d’en réduire le poids. Il faut également accorder à ces sièges la note parfaite en matière de confort, puisqu’ils épousent efficacement les formes corporelles tout en proposant une assise juste assez souple pour rendre les longues balades très agréables.
Pour la conception de la MX-5, les designers ont d’abord imaginé la position de conduite parfaite en sculptant chacun des éléments autour du conducteur. Il n’est pas étonnant qu’on ne ressente nullement le besoin de bénéficier d’un volant télescopique, puisque la position est plus qu’optimale. Sur le plan esthétique, le poste de conduite déçoit hélas légèrement. Certes, la finition est rehaussée et le volant est magnifique, mais le dessin de la planche de bord, où s’intègre maladroitement l’écran du système Mazda Connect, manque de fluidité. Chose certaine, contrairement aux lignes extérieures, le poste de conduite ne pourra perdurer une décennie complète.
Technique
Parce que l’expérience de la MX-5 réside dans la fusion de la voiture et de son conducteur, les ingénieurs ont choisi pour sa conception d’adopter comme philosophie la réduction de taille et de poids. Ainsi, Mazda nous présente aujourd’hui une voiture plus courte que le modèle d’origine lancé en 1989, et plus lourde d’à peine une livre par rapport à la MX-5 de 1994, laquelle adoptait pour la première fois le moteur de 1,8 litre.
Cette réduction de poids considérable s’explique bien sûr par l’allègement de divers éléments mécaniques, mais aussi par une plus forte utilisation de l’aluminium, tant dans la carrosserie que dans les éléments structuraux. Même la structure de la capote fait appel à ce métal léger, permettant ainsi de réduire les bruits éoliens et le centre de gravité.
Naturellement, Mazda adopte avec son roadster la philosophie SKYACTIV, proposant désormais comme seule motorisation un 2-litres de 155 chevaux 20 % moins gourmand que son devancier. Évidemment, la puissance modeste de ce dernier ne fait pas le bonheur de tous, mais Mazda rétorque à ce sujet que le rapport poids-puissance est supérieur à celui du précédent modèle, et que le couple est aujourd’hui livré à plus bas régime. Qui plus est, la course à la puissance est carrément contraire à la raison d’être de ce modèle, qui souhaite avant tout offrir une expérience de conduite basée sur l’équilibre.
Au volant
Honnêtement, les premières minutes au volant de la MX-5 m’ont laissé perplexe. La voiture semble molle, avare de sensations, un peu comme si Toyota s’en était mêlée. Puis viennent les virages et les routes sinueuses, où l’on découvre finalement une conception structurelle complètement nouvelle, diamétralement différente de celle du précédent modèle.
D’abord, la géométrie de suspension a été complètement revue de manière à ce que la voiture épouse carrément l’angle de la route. Un peu comme si la voiture circulait sur des rails, les efforts de la part du conducteur pour conserver une trajectoire se voient donc grandement diminués. Fort heureusement, cela n’enlève rien au plaisir de conduire, qui grandit sans cesse au fil des kilomètres, aussi grâce à cette direction à assistance électromécanique d’une précision magnifique. Il faut également mentionner que la voiture s’agrippe aux virages telle une véritable voiture de course, tout en assurant un confort nettement supérieur grâce à un amortissement qui est effectivement plus souple. En matière de boîte de vitesses, la manuelle est évidemment la plus amusante et d’une précision incroyable. L’automatique a également de quoi surprendre, au point où certains indécis pourraient finalement se laisser convaincre. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on vous l’offre sans frais supplémentaire.
Conclusion
Chose certaine, les améliorations apportées à la nouvelle MX-5 risquent d’attirer bon nombre d’acheteurs souvent hameçonnés que par des marques de prestige. Ils pourraient voir en ce modèle une solution plus « raisonnable » que celle proposée par Audi ou BMW. Car la MX-5 demeure, malgré son succès, sans véritable concurrence. Certes, on pourrait la comparer avec des voitures comme la MINI Cooper Cabriolet ou la Subaru BRZ, mais dans les faits, le seul véritable roadster rival de la MX-5 a disparu avec la mort de Pontiac/Saturn. Pourquoi aucun autre constructeur n’emboîte le pas? À cela Mazda répond, sourire en coin, que personne ne pourrait mieux faire! En terminant, saviez-vous que c’est avec la MX-5 que Mazda rejoint sa clientèle la plus âgée? Encore plus qu’avec les Mazda6 et CX-9! Vous me direz que cette voiture est bien sûr mal adaptée à la vie familiale, mais considérant qu’il s’agit d’une sportive aguerrie, l’observation demeure intéressante.
Forces
- Plaisir de conduire
- Comportement routier
- Réduction de poids et de consommation
- Design magnifique
Faiblesses
- Prix à la hausse
- Dessin de la planche de bord décevant
- Sièges chauffants sur GT seulement
La cote Verte
moteur l4 de 2,0 l ( et l?annuel)
consommation (100km) man. ville 8,8 l, route 6,9 l auto. ville 8,9 l, route 6,5 l
consommation annuelle man. 1 360 l, 1 768 $ auto. 1 326 l, 1 724 $
indice d'octane 91
émissions polluantes (co2) man. 3 128 kg/an auto. 3 050 kg/an
Fiche d'identité
version(s) gx, gs, gt
transmission (s) arrière
portières 2 places 2
première génération 1990
génération actuelle 2016
construction hiroshima, japon
coussins gonflables 4 (frontaux, latéraux)
concurrence mini cooper cabrio, scion fr-s/subaru brz
Fiche technique
moteur(s)
(gx, gs, gt) l4 2,0 l dact
puissance 155 ch à 6 000 tr/min
couple 148 lb-pi à 4 600 tr/min
rapport poids /puissance: 6,8 à 7,0 kg/ch
boîte(s) de vitesses manuelle à 6 rapports (gx), automatique à 6 rapports avec mode manuel (option gx) et manettes au volant (gs, gt)
performances 0-100 km/h:7,0 s (est.)
vitesse maximale autres composants
sécurité active freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de la force de freinage, contrôle électronique de la stabilité, antipatinage, avertisseurs d?obstacle latéral et de sortie de voie, phares automatiques
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistée
pneus gx p195/50r16 gs/gt p205/45r17
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 2 500 à 2 700 $
40 ans 1 500 à 1 700 $
60 ans 1 200 à 1 400 $
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle l?an dernier
au québec 159 (-37,6%)
au canada 511 (-7,8%)
dépréciation (%) 33,8 (3 ans)
rappels (2010 à 2015) aucun à ce jour
cote de fiabilité 4/5
garanties et plus
garantie générale 3 ans/ kilométrage: illimité
groupe motopropulseur 5 ans/ kilométrage illimité
perforation 7 ans/kilométrage illimité
assistance routière 3 ans/kilométrage illimité
nombre de concessionnaires
au québec 61
au canada 165
nouveautés en 2016 nouvelle génération
Dimensions
empattement 2 309 mm
longueur 3 914 mm
largeur 1 918 mm (incl. rétro.)
hauteur 1 234 mm (roues de 16 po.), 1 240 mm (roues de 17 po.)
poids gx/gs man. 1 058 kg gt man. 1 078 kg
répartition du poids av/arr (%) 50/50
diamètre de braquage 9,4 m
coffre 130 l
réservoir de carburant 45 l
Transport et préparation
1795 $