Mazda RX8 2006

MAZDA RX-8

La sympathique trouble-fête

Mazda nous a pris par surprise en remplaçant la RX-7 par une RX-8, en 2004, qui s’est aventurée ailleurs. Autant le palmarès de la première s’est alourdi d’accidents à cause d’une puissance mal dosée, autant la seconde a choisi un rare compromis, soit transformer une sportive compacte en une automobile confortable et pratique.

CARROSSERIE

Elle pourrait avoir l’air d’un crapaud échappé de Mars mais les designers ont ici esquissé un angle, là gonflé un galbe pour signer une voiture sport qui a une identité. D’ailleurs, depuis la naissance de la RX-8, son design ne cesse d’inspirer les autres membres de la famille.

La RX-8 se distingue également par ses deux portières à battants opposés qui facilitent l’accès aux deux places arrière. Il fallait y penser. Non seulement le dispositif assure-t-il la convivialité, une vertu rarissime chez les sportives, mais il confère à l’auto une place unique sur le marché.

HABITACLE

Voilà une cabine qui nous va comme un gant. On s’y sent immédiatement le bienvenu. Il n’est pas difficile de s’installer dans les sièges sculptés avec tendresse (beau cuir dodu) et science (ergonomie des divers supports), et il est tout aussi aisé de s’en extirper (pas besoin d’une grue!). Quant aux deux places arrière, ce n’est pas du chiqué, elles sont génialement accessibles et le dégagement qu’elles offrent dépend de la taille des passagers avant. C’est mieux qu’un 2+2 qui ne sert qu’aux bagages.

Mazda a eu la bonne idée de ramener à certains endroits stratégiques (le cœur du volant, le dessus du pommeau du levier des vitesses et les appuie-tête) le motif stylisé qui rappelle la forme du moteur Wankel.

MÉCANIQUE

La RX-8 est la seule voiture de tourisme actuellement sur le marché qui propose un moteur rotatif. Entêtement, désir de se démarquer ou maîtrise d’une technologie qui échappe à d’autres? Sans doute un peu de tout ça. Mazda a tellement investi de yens dans ce dispositif qu’il serait insensé de le laisser tomber, d’autant plus qu’il se perfectionne à chaque génération. Le double rotor de 238 chevaux est lié au choix à une boîte manuelle 6 vitesses (l’une des plus grisantes sur le marché après celle de la MX-5, une autre Mazda…) ou automatique à 4 rapports. Tous les autres éléments mécaniques, de la suspension indépendante aux quatre disques en passant par la direction à crémaillère, mélangent sportivité et docilité.

COMPORTEMENT

L’utilisation d’un moteur rotatif comporte des avantages et des inconvénients. Les bons aspects se résument à un moteur qui prend peu de place et de morceaux; parmi les désagréments, notons une gloutonnerie à la station-service et dans la pompe à l’huile. De même, s’empresseront d’ajouter les habitués, qu’une paresse à bas régime. La RX-8 exige en effet qu’on la maltraite si on souhaite frissonner. La zone rouge n’intervient pas avant 9 000 tr/min et il faut en profiter. Ça nous vaut des accélérations qui ne prennent leur sens qu’en retardant les changements de rapport. Ce qui s’annonçait décevant devient finalement un décent 0-100 km/h de sept secondes.

Dans le fond, avec ses quatre portières et sa banquette réellement utile, la RX-8 est davantage une Gran Tourismo qu’une fusée. Son usage quotidien se révèle doux. Dès que notre première tasse de café commence à faire effet, on peut louvoyer dans le trafic. Mais si l’on souhaite tout bonnement se laisser bercer par le confort des baquets et la suspension permissive, on file sur l’autoroute en chantonnant.

CONCLUSION

La RX-8 a plusieurs éléments pour plaire : un look accrocheur (je ne compte plus le nombre de pouces levés), un habitacle généreux et des performances qui mélangent la sportivité à la nonchalance d’une boulevardière. Je crois qu’il faut l’accepter pour ce qu’elle est : une sportive aux manières civilisées mais néanmoins dotée d’une finesse pas comme les autres. Sans oublier son prix très, très séduisant.

FORCES

• une silhouette distinctive et séduisante
• un habitacle ingénieux
• des caractéristiques introuvables ailleurs

FAIBLESSES

• forte consommation d’essence et d’huile
• mollesse à bas régime
• visibilité parfois ardue