Mercedes Benz Classe S 2007

Mercedes Classe S

Une Classe à part

Après le récent renouvellement de la BMW Série 7 et de l’Audi A8, Mercedes, qui n’avait pas retouché sa grande Classe S depuis 1999, se devait de réagir. Plus qu’une refonte, cette neuvième génération de grandes berlines qui a vu le jour en 1951 écrit un nouveau chapitre dans la très longue tradition du luxe chez Mercedes.

Carrosserie

Visuellement, la nouvelle Classe S 2007 reprend certains traits de la Maybach, comme les ailes et le coffre arrière, mais ses passages de roues saillants suggèrent puissance et dynamisme, du jamais vu et une forte dérogation au légendaire conservatisme du style de la série. On dirait même que Mercedes s’est inspirée de la BMW Série 7, avec un couvercle de coffre légèrement bombé. La version 2007 s’est allongée de 48 mm face à la 2006. Plus large et plus haute, elle offre également plus d’espace aux passagers, surtout à l’arrière, là où le propriétaire se retrouve le plus souvent. Un toit ouvrant panoramique comparable à celui proposé pour la Classe E et la Maybach est disponible contre supplément.

Habitacle

La comparaison avec BMW se poursuit à l’intérieur. Le système de gestion informatique Comand prend des allures de système I-Drive, avec un bouton rotatif pour centraliser toute l’information. Mais contrairement à BMW, Mercedes a eu la brillante idée (tout comme Audi) de donner un accès direct aux principales fonctions qui sont le plus souvent utilisées, comme la climatisation, la radio, le GPS et le téléphone. Et il y a la commande de la boîte automatique, placée derrière le volant, comme dans la BMW Série 7. Fidèle à sa réputation, Mercedes propose également toute une série d’innovations technologiques. La Classe S propose des feux d’arrêts dont l’intensité varie selon la puissance du freinage en prenant un maximum d’éclat lors d’un freinage d’urgence. La visibilité nocturne sera assistée par un dispositif infrarouge (une option de 2 500$) qui permettra de détecter un objet ou une personne à plus de 150 mètres de la voiture. Il y aura aussi une caméra de recul et des sièges massant pour le confort des passagers. La sécurité est encore au cœur des préoccupations chez Mercedes. Le système PRE-SAFE^® qui a fait ses débuts sur la Classe S en 2002 est encore améliorée pour la cuvée 2007.En plus de resserrer automatiquement les ceintures avant au cours des précieuses secondes qui précèdent un impact possible, et d’ajuster la position du siège avant droit (et des sièges arrière électriques, en option) le système ferme aussi le toit ouvrant. Sur la nouvelle Classe S, les vitres latérales ferment également pour offrir un meilleur soutien aux coussins-rideaux, et des coussins de sièges spéciaux peuvent se gonfler afin d’offrir un meilleur soutien latéral aux occupants et de maximiser le niveau de protection fourni par les coussins gonflables latéraux. Le régulateur de vitesse Distronic qui maintient une distance prédéfinie avec le véhicule qui précède se voit remplacé par un système optionnel baptisé « Distronic Plus ». Intégré à la dernière version de PRE-SAFE, ce système basé sur la technologie radar fonctionne à presque toutes les vitesses, et ce jusqu’à 200 km/h. Il s’avère donc spécialement utile dans des conditions de circulation peu fluides.

Mécanique

Le moteur V8 demeure la norme pour la Classe S au Canada. Même si la voiture conserve l’appellation S 500 en Europe, elle porte le nom de S 550 pour l’Amérique. Un tout nouveau V8 de 5,5 L et 382 ch, appartient à la première génération de moteurs V8 faisant appel à la technologie des 4 soupapes par cylindre et à la distribution à programme variable. Plus tard en 2006, un modèle S600 à V12 biturbo de 5,5 L et 510 ch – produisant un couple de 612 lb-pi – fera ses débuts, ainsi qu’un modèle S65 AMG mû par un V12 biturbo de 6 L et 612 ch. Les modèles 550 et 600 sont équipés d’une boîte automatique à sept rapports adaptative d’une grande douceur.

Comportement

Les autoroutes Européennes sont encore les meilleurs endroits pour mettre à l’épreuve la fougue des mécaniques et, croyez-moi, la Classe S ne manque pas de panache. Notre première journée d’essai s’est déroulée sur l’autoroute Italienne qui relie Milan à St-Moritz au volant de la S600. Un jet privé pour la route est l’expression qui résume le mieux ma pensée. Fort d’une puissance quasi infinie, j’ai roulé à 240 km/h avec une facilité déconcertante. Sur les cols en lacets qui s’étiraient contre les parois des Alpes, on ressentait beaucoup plus le poids éléphantesque de la bête. Toutefois avec la quantité incroyable d’électronique embarquée, Mercedes arrive presque à donner des airs de ballerine à ce semi-remorque. Pour ce faire, Mercedes a doté son vaisseau amiral d’une suspension pneumatique « Airmatic » qui contient les mouvements de caisse de manière satisfaisante. Trois modes d’amortissement sont sélectionnables depuis le tableau de bord : Sport, Confort et Manuel qui sont accouplées au mode de fonctionnement de la boite de vitesse. Le mode sport raffermi l’amortissement et abaisse la hauteur de caisse de 2 cm au dessus de 120 km/H tout en autorisant des passages de vitesses plus proche de la zone rouge. Et si le roulis ne parait pas assez maîtrisé, il est encore possible de s’équiper en option de l’ABC (Active Body Control) qui réduit de 60 % supplémentaire les mouvements de caisse. De quoi donner à la Classe S une pointe de sportivité. Le silence de fonctionnement est remarquable. L’autre modèle disponible peut difficilement être affublé du titre de modèle de base. À 118.500$, la S550 n’a rien d’un véhicule de base. Sur l’autoroute, le couple et la puissance se place un cran au-dessous de la 600 qu’il faut avoir conduit pour vraiment comprendre ce qu’est la puissance. Mais sur nos routes limitées à 100 km/h, le 0-100 en 5,4 secondes (4,6 pour la 600) place la 550 nez-à-nez avec les Corvettes et Porsche 911 de ce monde avec une carcasse de 2 500 kilos. C’est sur les routes en lacets que la 550 gagne des points. Moins lourde et plus maniable que la 600, elle négocie avec plus d’aisance les chemins serrés. Il faut aussi applaudir la boîte automatique à sept rapports d’une onctuosité sans égale. Ajoutons simplement que les Européens profitent en plus d’une version 350 avec moteur six cylindres qui est surprenant d’enthousiasme. Le vieux continent verra aussi son modèle le plus populaire revenir en force. La version Diesel avec V6 3,2 litres offre confort et sobriété.

Conclusion

À chaque génération qui passe, on se dit qu’il sera toujours plus difficile de hausser la barre et, malgré tout, Mercedes semble réussir à chaque fois. Il faudra tout de même que la firme de Stuttgart s’assure que cet étalement de technologie est au point. La fiabilité de ces dernières années n’était pas au beau fixe, loin de là. Mais la magie opère toujours, on se sent riche, simplement en prenant le volant.

Forces

Nirvana technologique

Un silence de roulement divin

Une sécurité optimale

Une réserve de puissance infinie (V12)

Faiblesses

Échelle de prix faramineuse

Entretien et réparations à donner mal à la tête

Fiabilité précaire depuis quelques années