Mercedes-Benz Sprinter 2013

Mercedes-Benz Sprinter

Lentement, mais sûrement

Lentement, mais sûrement, on peut parler d’un retour à la normale pour le Sprinter. Commercialisé par Dodge en Amérique du Nord à l’époque du mariage DaimlerChrysler, il s’était taillé une niche dans le segment des fourgons. Cependant, depuis qu’il a repris son nom, soit Mercedes-Benz, les choses ont été plus difficiles. Pour les entrepreneurs, c’est une chose de posséder un ou plusieurs véhicules de fonction, mais quand ils arborent l’écusson Mercedes-Benz, ça cause des malaises.

Le problème est le suivant. En Europe, l’image de Mercedes-Benz est beaucoup plus large qu’elle ne l’est ici. Là-bas, on n’associe pas la possession d’un camion Mercedes-Benz à la taille du portefeuille de son propriétaire. Chez nous, la marque est intimement liée au luxe. Ainsi, un entrepreneur qui possède un fourgon de luxe, ça n’envoie pas la même image. Je n’invente rien; Mercedes-Benz reconnaît ce fait.

C’est pourquoi le Sprinter ne figure pas sur le site Internet de Mercedes-Benz; il a sa page à lui.

Carrosserie

Il existe quatre variantes du Sprinter. Le Minibus, pour les entreprises qui souhaitent offrir un transport unique par navettes, ainsi que le Châssis-cabine, pour ceux qui désirent boulonner autre chose derrière la cabine, sont moins connus, moins courus aussi. Les deux autres modèles sont le Fourgon et le Combi. Le premier est le champion du chargement, alors que le second fait du transport de passagers sa spécialité. Dans le cas du Fourgon, des versions 2 500 et 3 500 sont proposées. Seule une configuration 2 500 est livrable pour la version Combi.

En prime, des versions à toit standard, à toit surélevé, à toit super surélevé, à empattement court et à empattement long peuvent être sélectionnées. Les combinaisons sont nombreuses, les possibilités, presque illimitées. Notez que seule la version 2 500, tant Fourgon ou Combi, peut profiter d’un toit standard.

Habitacle

Concernant la version Combi, deux éléments retiennent notre attention. D’abord, qu’il est agréable de circuler à bord sans avoir à se courbaturer; même les plus grands peuvent s’y tenir debout. Ensuite, le confort des sièges. Leur surface est plus ferme que mollassonne, mais même après quelques heures à se faire promener, ça s’endure très bien.

Pour le Fourgon, alors là, c’est un terrain de jeu pour bricoleurs. L’espace de chargement peut être aménagé à souhait; tablettes, armoires, crochets, pots de fleurs, bref, tout devient possible.

Quand on propose un véhicule de la sorte, il faut que l’acheteur y trouve son compte, coûte que coûte. Le mot polyvalence est roi ici.

Mécanique

Une seule mécanique est avancée. Bien franchement, s’il y en avait une autre, elle aurait été lamentablement boudée. C’est donc au V6 turbodiesel de 3 litres à injection directe de carburant que revient la tâche de mouvoir les différentes livrées du Sprinter. Si la puissance de ce moteur semble juste à 188 chevaux, son couple de 325 livres-pieds vient réajuster le tir. Au volant, tout baigne dans l’huile.

En outre, le Sprinter profite d’un système de stabilité électronique qui intervient quand une possibilité de capotage survient. Le système applique stratégiquement les freins aux roues de façon à corriger la trajectoire du véhicule. Pour en avoir fait l’essai (comme passager), je ne peux que vous confirmer l’efficacité désarmante du système.

Comportement

La solidité du Sprinter sur la route est impressionnante… pour un véhicule de ce gabarit, on s’entend. Les excès sont à proscrire quand on pilote un tel engin, surtout si l’on transporte le contenu de quelques entrepôts, ou une équipe de soccer à l’arrière. Quant à la consommation, bien qu’on nous promette mer et monde, la réalité est que le Sprinter n’est pas frugal à l’usage. Consolons-nous; un moteur V8 pourrait loger à l’avant.

Conclusion

L’an dernier, les ventes du Sprinter ont presque doublé au Québec, et d’importantes hausses ont été enregistrées dans toutes les provinces canadiennes. Lentement, mais sûrement, les gens se laissent convaincre que le Sprinter est avant tout un outil de travail et non l’outil de travail de richissimes entrepreneurs.

Forces

• nombre de configurations possibles
• Capacité de chargement
• Polyvalence
• Moteur bien adapté

Faiblesses

• Prix
• Image à bâtir pour Mercedes-Benz dans l’univers du camion en Amérique du Nord
• Certaines versions hors de prix
• Réseau de concessionnaires limité