Mercedes Classe C 2012

Mercedes-Benz Classe C

Celle qui ouvre le bal

Mercedes-Benz n’a rien contre la popularité. Son expertise a beau s’enraciner dans le luxe, la marque pratique la démocratisation. Entre la smart et la Maybach s’insère une pléiade de modèles répartis dans des Classes. Or, plus de gens s’intéressent à la Classe C, la plus populaire des Benz offertes au Canada (8 000 sur les 28 000 M-B vendues en 2010). Même si la C a franchi sa 3^e génération en 2008, son géniteur a jugé qu’il était déjà temps de la revitaliser.

Carrosserie Il ne manque à la Classe C 2012 qu’une nouvelle plateforme tellement le reste a subi des changements (plus de 2 000 nouvelles pièces). La berline et le coupé nous reviennent mais, malheureusement, la familiale n’est pas du voyage (blâmez surtout les Américains qui n’en veulent pas). Parmi les 4-portes déclinées en C, nous avons droit aux C 250 et C 350 à propulsion ou 4MATIC, à une C 300 à transmission intégrale et, cerise sur le sundae, à la C 63 AMG. Essentiellement, l’offrande de l’an dernier, exception faite de la C 300 à deux roues motrices qui a pâti de la popularité des 4MATIC au sein de la gamme. Pour les coupés, parmi les six modèles, trois traverseront l’Atlantique : C 250, C 350 et C 63 AMG, aucune n’offrant la transmission intégrale. Peu importe la configuration, on retrouve les dimensions et l’allure des modèles précédents. L’avant a été retravaillé, mais il faut être fin observateur pour le voir. Les phares adoptent une morphologie en forme de boomerang qui rehausse les lignes biseautées du capot désormais en aluminium. Le coffre a gagné de la prestance, accentué par le déflecteur réaménagé sous le pare-chocs pour faciliter l’écoulement de l’air, ce que confirme un excellent coefficient de traînée de 0,26. On s’est aussi attardé aux roues afin d’en rafraîchir le design. Le modèle AMG, fidèle à son habitude, utilise un bec différent (une seule lamelle fend la grille), des jupes, un aileron et, même, des étriers de freins rouges quand on coche l’option de l’ensemble Performance d’AMG.

Habitacle L’intérieur d’une Classe C a toujours donné préséance aux côtés pratiques. Bien assemblé mais sobre, en accordance avec des prix d’entrée de gamme. Or, pour la collection 2012, on sent que Mercedes-Benz a voulu offrir un petit extra à ses clients. Les trois gros cadrans s’animent avec des graphiques colorés. Le volant des modèles plus puissants présente une section inférieure aplatie afin d’insuffler un brin de sportivité. L’écran du système de navigation ne jaillit plus du tableau de bord comme d’une boîte à surprises; il trône désormais, plus large que jamais, au centre de la planche, comme tout le monde. Les Européens, encore en avance, bénéficient d’un accès direct à Internet. Ça viendra chez nous, mais seulement quand nos chers législateurs se seront entendus. Le tableau de bord des berlines est parcouru d’une jolie bande décorative qui peut être en bois (frêne ou noyer) ou en aluminium brossé. Pour le coupé, plus agressif, on ajoute un fini laqué noir et, même, tout nouveau, une laque blanche rappelant la porcelaine. À l’arrière, oubliez la banquette classique. On a plutôt deux baquets, et ceux des AMG sont en fait des mâchoires de cuir qui soumettent les occupants aux élans ludiques du conducteur.

Mécanique La Classe C bénéficie de rien de moins que huit moteurs, mais beaucoup moins ont traversé l’océan. Nos C 250 ne peuvent se plaindre puisqu’elles ont chacune droit à un engin distinct, selon la motricité. Alors que la version 4MATIC conserve le V6 de 2,5 litres de 201 chevaux, la 250 à propulsion célèbre le retour du 4-cylindres de 1,8 litre turbocompressé. Doté de l’injection directe de carburant (comme tous les moteurs de la Classe C), cet engin déploie exactement la même puissance que le V6 mais davantage de couple tout en abaissant le chrono du 0 à 100 km/h de plus d’une seconde (7,2 contre 8,4) et, tout aussi important, en brûlant moins de carburant. Pendant que la berline C 300 se satisfait du V6 de 3 litres de 228 chevaux, les C 350, à 2 ou à 4 portes, jouissent du V6 de 3,5 litres de 302 chevaux, un fameux gain sur l’ancienne puissance de 268 chevaux, de sorte que le 0 à 100 km/h en 6 secondes a grugé quatre dixièmes de secondes au vieux chrono. La C 63 AMG conserve son V8 de 6,2 litres de 451 chevaux. La boîte de vitesses manuelle est offerte avec la C 250, mais Mercedes-Benz s’attend à ce que les clients, pour la plupart, optent pour la boîte automatique à 7 rapports G-Tronic Plus. Dans le cas de la 63 AMG, la boîte Speedshift s’impose, incorporant le programme Race Start qui autorise des accélérations débiles. Si jamais la puissance relâchée ne vous paraît pas suffisante, cochez l’ensemble Performance qui, entre autres, ajoutent 30 chevaux et hausse la vitesse maxi à 280 km/h. Enfin, le constructeur clame qu’il a considérablement réduit la consommation de carburant des C. Par exemple, le nouveau V6 de la 350, avec 6,8 litres aux 100 kilomètres, a réduit sa soif de 31 % tout en gagnant du muscle. Ça ne bat pas la C 220 CDI qui, avec la boîte manuelle, réussit un score de 4,4 litres aux 100 kilomètres. Mais l’Amérique du Nord ne recevra aucun modèle Diesel… Autre privation : les Européens utilisent la technologie d’arrêt-démarrage qui stoppe le moteur quand l’auto s’immobilise, dans le but évident de réduire la dépense de carburant et les émanations nocives. Chez nous ? Nenni. Pourquoi ? On cherche encore la réponse…

Comportement À moins d’y glisser une puissance du tonnerre, une Mercedes-Benz communique toujours une certaine lourdeur. Même compacte, la Classe C n’y échappe pas. On excuse d’autant plus facilement cette masse qu’elle est due, en grande partie, aux qualités que nous recherchons d’emblée quand nous portons notre choix sur une Benz, notamment le luxe, le confort, la solidité. Comment autrement obtenir cette impression de coffre-fort quand on referme la portière ? Comment digérer nos nids-de-poule comme s’il s’agissait d’un petit désagrément insignifiant ? Cela dit, lourd ici ne veut pas dire balourd. J’aime particulièrement l’équilibre que procure le 4-cylindres suralimenté. Je sais bien que la tentation est grande de se payer la traite quand on s’offre une Benz, mais si votre but est seulement de vous tremper les orteils dans un océan où le coût du luxe ne connaît pas de limites, la 250 devrait vous contenter. Avec la transmission intégrale, s’il faut vraiment vous gâter. À bord de la 350, on goûte immédiatement le surplus de puissance qui annule les kilos en trop. Au volant de la C 63, on pénètre dans un univers qui se laisse mieux apprivoiser quand on négocie les virages d’un circuit fermé. On tombe aussi sous le charme d’une sonorité enivrante concoctée avec beaucoup de passion.

Conclusion Puisque c’est avec la Classe C que le fabricant séduit ses premiers clients, elle lui inculque les qualités essentielles d’une Mercedes-Benz. La C ne peut pas ressembler à un enfant pauvre, d’où l’accent placé sur le design intérieur du modèle 2012 et la variété des moteurs. Quand l’appellation Classe C a succédé au modèle 190, en 1982, le surnom Baby Benz est né. Plus de 8 millions et demi d’exemplaires vendus plus tard, force est d’admettre que la C représente un énorme succès, et que son constructeur vient de prendre les moyens pour le conserver. Espérons maintenant que cessent les inégalités d’équipement entre les pays.

Forces Extérieur plus expressif et habitacle plus impressionnant – Retour d’un brillant 4-cylindres – Vaste choix d’équipements

Faiblesses La décision de ne pas importer la familiale est un crime – Vaste choix d’équipements, certes, mais en option…