Mercedes Classe G 2012

Mercedes-Benz Classe G

Dinosaure haute tech

Il n’existe pas de meilleure façon de se sortir d’une situation précaire. Avec sa gamme courte, trois différentiels autobloquants et des traverses de chemins de fer en guise de support de châssis, il n’y a qu’un Jeep ou un Range Rover qui peut prétendre loger à la même adresse. Immuable depuis son arrivée sur la route en 1979, le Classe G a survécu à toutes les modes, à tous les mouvements écologistes et s’est enrichi de la plus récente quincaillerie de haute technologie. La preuve que même les dinosaures peuvent être remis à neuf.

Carrosserie

Nissan n’a rien inventé avec le Cube. Le Classe G est le Cube d’origine. Ses formes sont pratiquement demeurés les mêmes au fil des générations. Son profil de réfrigérateur roulant a sans doute le plus fort taux de pénétration dans l’air de l’industrie de l’automobile. Inutile d’ajouter que ses origines sont militaires, un seul regard suffit à le deviner. Son image rétro est là depuis si longtemps que Mercedes-Benz n’a pas eu besoin de refaire une image d’un nouveau modèle à l’image de l’original. L’original a survécu et est redevenu au goût du jour.

Habitacle

À l’intérieur, c’est le choc de deux époques. D’un côté, on note une pléthore de gadgets haut de gamme dignes des grandes berlines S. Le centre de contrôle de l’information Comand, qui comprend un changeur de 6 CD, la navigation par disque dur, la connectivité Bluetooth, les commandes vocales… et tout le reste. De l’autre côté, l’ergonomie est totalement dépassée. Lève-vitres au sommet des portières, commandes de la radio trop basse, vision arrière nulle et aménagement particulier. L’insonorisation est digne des produits Mercedes-Benz, et les sièges, aussi confortable que ceux d’une Classe S.

Mécanique

Cette année marque le départ de la version AMG. Cette bête qui se transformait en ogive dès que le pied droit enfonçait l’accélérateur était de plus en plus difficile à justifier avec le prix carburant qu’on connaît et une consommation qui ne baissait jamais sous la barre des 20 litres aux 100 kilomètres. Seul le vieux V8 de 5,5 litres de 388 chevaux demeure au programme. Ainsi motorisé, le Classe G s’affranchit du 0 à 100 km/h en seulement 5,9 secondes ! Il est dommage que le moteur V6 Diesel ne soit pas offert chez nous. Je suis convaincu que cela aiderait les chiffres de ventes.

Comportement

Il est un endroit où le passage du temps a laissé des cicatrices, et c’est derrière le volant. Le comportement sur le bitume est handicapé par une sensation de lourdeur dans la direction. On ne parle pas d’agilité, sous aucune forme. En revanche, la tenue de route est sûre, grâce à la transmission intégrale permanente. Le roulis est important en raison de la hauteur du centre de gravité, des essieux rigides et de la suspension au fort débattement. C’est au moment de quitter les routes pavées que le Classe G brille. Son équipement de série comprend trois dispositifs de verrouillage des différentiels à 100 %, qui peuvent être activés sur simple pression d’un bouton placé dans la console centrale. La transmission dispose d’un boîtier de transfert à rapports courts. Ses capacités de franchissement sont tout simplement ahurissantes.

Conclusion

Difficile de justifier la présence d’un tel véhicule dans le paysage automobile moderne. Sa zone de confort se situe précisément là où plus personne ne s’aventure. Il est sans doute le meilleur franchiseur de la planète, mais personne n’exploitera jamais ce que ce véhicule peut faire, et c’est dommage car l’expérience vaut le détour. Une chose est certaine, toutefois, si un jour l’idée me vient de faire le tour du monde, c’est à coup sûr le véhicule que je vais choisir. Car sur la surface de la planète, seulement un faible pourcentage des routes sont pavées.

Forces

Capacités hors route surréalistes

Beaucoup d’espace pour passagers et bagages

Excellent confort

Faiblesses

Aussi lourd qu’un char d’assaut

Ergonomie dépassée

Consommation élevée

Direction lourde