Mercedes Sprinter 2016

Mercedes Sprinter

De nouvelles frontières

Benoit Charette

Depuis ses débuts sur le marché en 2004, le Sprinter a toujours fait bande à part face aux autres fourgons. Plus moderne, mieux construit, moins gourmand et plus spacieux que les dinosaures américains qui lui servaient de concurrence. Mais depuis peu, Ford et Chrysler ont réagi. Le premier a finalement décidé de remplacer le vieil Econoline par le Transit, qui existe en Europe depuis 1965, et le deuxième, autrefois dépositaire du Sprinter et maintenant marié avec Fiat, possède le Promaster, un Fiat Ducato rebaptisé pour l’Amérique. Pour reprendre les devants, Mercedes devait sortir un lapin de son chapeau.

Tour du propriétaire

Physiquement la présente génération de Sprinter remonte à 2006. Il y a bien eu quelques retouches en 2014, mais mineures. Deux empattements de 144 et 170 pouces sont toujours possibles en versions cargo et passagers 12 places. Ce qu’il y a de neuf depuis l’été 2015, c’est l’ajout d’une version intégrale à la famille. Se trouvant dans les versions 2500 et 3500 des modèles cargo et passagers, la transmission intégrale n’est toutefois pas livrée avec les modèles à châssis cabine. Pour faire place à cette transmission, Mercedes a surélevé le Sprinter de 75 mm à l’arrière et de 100 mm à l’avant. Le système 4×4 fournit 65 % de l’adhérence à l’arrière et 35 % à l’avant, et ce ratio est fixe. Vous engagez le mode quatre roues motrices à l’aide d’un bouton tout juste à droite du volant.

Vie à bord

Vous ne ferez pas l’achat du Sprinter pour son intérieur luxueux. Les plastiques sont durs, l’insonorisation, déficiente, et l’équipement, minimaliste. Notons toutefois que vous avez quelques options intéressantes comme un correcteur de vents latéraux qui fonctionne de pair avec l’ESP pour garder le véhicule dans la bonne voie lorsque les vents soufflent fort. Vous avez aussi un système de précollision avant, un avertisseur d’angles morts et un détecteur de changement de voie. Un système Comand de base avec la navigation (elle aussi en option) contrôle les principales fonctions. Un petit oubli toutefois pour le modèle 4×4, qui ne possède pas de marchepied pour le conducteur. Il y a bien une poignée intégrée dans la porte pour se hisser à bord, mais les gens plus petits trouveront la marche très haute. On peut toutefois choisir un marchepied en option pour les passagers.

Technique

Alors que la concurrence offre des moteurs à essence ou diesel, le Sprinter s’inscrit seulement dans la deuxième catégorie. Votre seul choix est de considérer un 4-cylindres ou un 6-cylindres diesel. Les versions d’entrée de gamme arrivent avec un 4-cylindres 2,1 litres biturbo de 161 chevaux jumelé à une boîte de vitesses automatique à sept rapports. C’est le même moteur qui se trouve sous le capot de la GLK. Si vous avez besoin de plus de puissance, il y a un V6 3 litres de 188 chevaux et 325 lb-pi de couple associé à une boîte automatique à cinq rapports. Ce moteur est le seul offert avec la version 4×4. Votre capacité de remorquage varie entre 2268 (4 cylindres) et 3402 kilos (V6).

Au volant

Difficile de parler de plaisir au volant dans un fourgon, ce n’est pas le but visé. Mentionnons tout de même que la direction est précise, le châssis, solide, et la tenue de route, saine. La position de conduite dominante est aussi un atout. Pour démontrer le sérieux de sa version 4×4, Mercedes nous a emmenés dans des chemins forestiers de la Colombie-Britannique au printemps. Des parcours en piteux état, mélange de boue, de terre meuble, de souches d’arbres et de roches. Un cocktail habituellement réservé à de véritables tout-terrain. Même les profonds sillons de boue épaisse n’ont pas eu raison du véhicule. Il suffit de maintenir le rythme et de donner un coup d’accélérateur, et la traction suit. Mercedes veut apporter ce véhicule dans le monde des mines et des forêts et ouvrir des horizons encore inconnus aux fourgons. Le Sprinter possède les bons ingrédients.

Conclusion

On dit que la compétition fait ressortir le meilleur de chaque participant. Mercedes vient de montrer qu’elle sait relever un défi en dotant son Sprinter d’une corde supplémentaire à son arc, une version intégrale capable d’attaquer avec aplomb les routes les plus inhospitalières.

Forces

Espace caverneux

Réelle capacité hors route

Conduite agréable

Près de 1000 km d’autonomie avec un plein

Faiblesses

Absence de marchepied de série

Insonorisation de base perfectible