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Mercury Grand Marquis
C’est neuf ça, voyons donc !
Voici une anecdote qui confirme que la Grand Marquis provient carrément d’une autre époque. Pour fins d’essais, j’ai loué un exemplaire de la seule Mercury encore disponible au Canada. Durant cette journée, je me suis rendu chez mon paternel en lui faisant croire que je m’étais acheté une vieille bagnole. Intrigué, il est sorti dehors pour jeter un œil à ma nouvelle acquisition, et a ensuite mentionné qu’il l’a trouvait vraiment bien conservée pour une voiture de douze ans. Évidemment, en apprenant qu’il s’agissait d’une voiture neuve, il a levé les yeux au ciel en disant : ça se peut pas, voyons donc ! Pourtant, les Américains la vénèrent toujours. Mais le plus drôle, c’est qu’elle est construite chez nous, dans la province voisine.
Carrosserie – Commercialisée sous cette forme depuis 1992, la Grand Marquis a depuis subi plusieurs remodelages esthétiques. Cette année, on change une fois de plus quelques traits ici et là, peut être pour aider les rares amateurs à mieux la différencier des autres. Toutefois, ces changements sont presque invisibles à l’œil nu, et sont donc sans intérêts. Reflétant les années de gloire de la marque, la Grand Marquis arbore fièrement son immense calandre, ses innombrables accents de chrome et ses gros ornements circulaires. À peine plus courte qu’un Chevrolet Suburban, elle joue parfaitement son rôle de voiture de fonction au sein des divers corps ministériels.
Habitacle – Mis à part le repose-pied inclinable, il n’y a aucune différence entre la banquette d’une Grand Marquis et une causeuse de marque El-Ran. Le cuir est souple, agréable au toucher, et les coussins sont aussi moelleux que les huit manteaux de fourrure de la visite empilés sur le lit à Noël. Le terme « support latéral » est une notion inconnue et le seul élément qui garde les occupants en place est la ceinture de sécurité. Évidemment, l’espace alloué à chaque partie de l’anatomie est conçu en fonction des plus gros gabarits. Un collègue m’a d’ailleurs ironiquement mentionné qu’il est possible d’y asseoir confortablement six adultes, ou quatre Américains !
Mécanique – Fiable et renommé pour sa grande douceur, le V8 de 4,6 litres assure à la Grand Marquis un roulement confortable et des performances fort convenables. Les accélérations comme les reprises sont amplement suffisantes, et peuvent probablement donner des sueurs froides aux octogénaires qui en considèrent l’achat. En optant pour l’option LSE, la puissance passe de 224 à 239 chevaux, grâce à l’ajout d’un système d’échappement double. Le V8 est bien accompagné par une boîte automatique à quatre rapports, dont les changements de vitesse sont, malgré une certaine lenteur, carrément imperceptibles.
Comportement – Le mot d’ordre de la Grand Marquis est bien sûr le confort, et il faut admettre qu’elle livre la marchandise. Ne cherchez pas un quelconque agrément de conduite, c’est inexistant. Le régulateur de vitesse réglé à 104 km/h sur l’autoroute est sans doute la situation dans laquelle cette voiture est le plus à l’aise. Une courbe doit cependant être prise avec modération, et la vitesse sur route endommagée doit obligatoirement être réduite car la présence d’un essieu rigide arrière et les amortisseurs d’une désolante mollesse occasionnent parfois une instabilité du train arrière qui peut se transformer en perte de contrôle.
Conclusion – En 2006, la Grand Marquis se démarque comme étant le véhicule le plus âgé de tout le parc automobile canadien. On dit souvent d’une voiture drôlement plus moderne qu’elle est dépassée. Et sans vouloir taper sur la tête de Ford, je pourrais facilement citer la Taurus en exemple. Mince consolation, la Grand Marquis a su acquérir au fil des années une bonne fiabilité, qui fait le bonheur des acheteurs. Il s’agit d’une bagnole provenant d’une autre époque, mais solide et avant tout confortable, qui peut encore répondre aux besoins d’une certaine clientèle, ne voulant aucunement s’initier au monde moderne.
Forces
Confort royal
Habitabilité
Voiture robuste
Mécanique adéquate
Faiblesses
Conception dépassée
Comportement routier d’antan
Consommation importante
Absence totale de support latéral
Fiche d'identité
modèle grand marquis
version(s) gs, ls
roues motrices arrière
portières 4
première génération 1974
génération actuelle 1992
construction st-thomas, ontario, canada
sacs gonflables 2, frontaux, latéraux en option
concurrence buick lesabre, chevrolet impala, chrysler 300, toyota avalon
Fiche technique
moteurs
(1)
v8 4,6 l sohc 224 ch à 4800 tr/min
couple 272 lb-pi à 4000 tr/min
transmission automatique à 4 rapports
0-100 km/h 8,6 s
vitesse maximale 166 km/h
consommation (100 km) 11,3 l (octane: 87)
(2)
v8 4,6 l sohc 239 ch à 4900 tr/min
couple 287 lb-pi à 4000 tr/min
transmission automatique à 4 rapports
0-100 km/h 7,1 s
vitesse maximale 220 km/h
consommation (100 km) 11,3 l (octane: 87)
sécurité active freins abs, antipatinage
suspension avant indépendante
suspension arrière essieu rigide
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus p225/60r16
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 2000 à 2200$
40 ans 1400 à 1600$
60 ans 1200 à 1400$
collision frontale 5/5
collision latérale 4/5
ventes du modèle l'an dernier
au québec 154
au canada 1375
dépréciation (3 ans) 54,4 %
rappels (2000 à 2005) 4
cote de fiabilité 3/5
nouveautés en 2006 parties avant et arrière partiellement redessinées, antenne intégrée à la lunette arrière, feux antibrouillards de série sur ls, instrumentation analogique de série sur toutes les versions, sièges en cuir chauffants, organisateur de coffre et sacs gonflables latéraux de série sur ls ultimate, console au pavillon comprend lampes de lecture, boussole et ouvre-porte de garage, système antivol disponible sur tous les modèles.
Dimensions
empattement 2913 mm
longueur 5382 mm
largeur 1987 mm
hauteur 1443 mm
poids 1838 kg
diamètre de braquage 12,3 m
coffre 583 l
réservoir de carburant 72 l
capacité de remorquage 907 kg