Mitsubishi Eclipse 2011

Mitsubishi Eclipse

La Mustang japonaise

L’Eclipse a célébré son 20^e anniversaire l’année dernière, mais sa notoriété chez nous est en partie redevable à la série de films Rapides et dangereux (The Fast And The Furious) dont elle était l’une des vedettes. Ces blockbusters aux qualités cinématographiques discutables lui ont permis de devenir une voiture-culte auprès des amateurs de voitures modifiées.

CARROSSERIE

L’apparence et les performances, tels sont les ingrédients de base d’un coupé sport. Côté design, c’est réussi : avec son allure trapue, ses formes rondes et bien sculptées, l’Eclipse a un physique de culturiste. En plus du coupé, une version cabriolet est offerte. Outre le plaisir de rouler à ciel ouvert, l’Eclipse Spyder se distingue en étant la seule décapotable de sa catégorie à avoir quatre places et des roues motrices à l’avant.

HABITACLE

La finition est sans conteste le maillon faible de l’Eclipse. Non seulement le plastique est-il omniprésent, mais sa qualité est douteuse. Cette impression de construction déficiente se confirme dès les premiers tours de roues, alors que les bruits de roulement envahissent l’habitacle, mal insonorisé.

L’ergonomie est toutefois irréprochable : les commandes sont simples, bien placées et faciles à manipuler. Très bonne, la position de conduite est rehaussée par de superbes baquets, enveloppants et confortables. Les places arrière sont cependant décoratives; au mieux, elles peuvent accueillir des enfants en bas âge. Ou des sacs d’épicerie. Dans les faits, l’Eclipse a les défauts d’une sportive : outre le peu d’espace, la visibilité vers l’arrière est médiocre. Elle n’est pas dénuée de qualités fonctionnelles pour autant : dotée d’un hayon, ce qui est toujours pratique, son coffre est généreux, pour une sportive.

MÉCANIQUE

Du point faible, on passe au point fort. Le V6 de 3,8 litres a du couple, du couple et encore du couple… Dans les régimes bas et intermédiaires, c’est un régal ! Une belle accélération linéaire, agrémentée d’une sonorité bien ronde, à l’italienne. Les 265 chevaux génèrent de l’effet de couple sur les roues motrices avant, mais rien de dangereux. Un 4-cylindres de 2,4 litres est également offert mais avec 103 chevaux de moins, disons que ses prestations s’annoncent timides.

La boîte de vitesses manuelle à 6 rapports tire la quintessence de ce superbe moteur, bien servie par un embrayage progressif. Le levier est précis, avec une course très courte, ce qui le rend très agréable à manier. Quant au freinage, il est proportionnel aux accélérations, donc puissant.

La direction ultra précise répond au quart de tour et place parfaitement la voiture en virage. Toutefois, l’Eclipse reste une traction et, sur un parcours sinueux (ou en slalom), on sent l’effet de lourdeur dans la direction. Son énorme rayon de braquage est cependant son plus gros handicap.

COMPORTEMENT

L’Eclipse est mal chaussée, et son châssis manque cruellement de rigidité, surtout celui de la décapotable. Un passage dans un trou ou sur une bosse s’accompagne d’un concerto de bruits de caisse. Tout cela laisse craindre le pire en matière de comportement routier et, pourtant, c’est là que l’Eclipse surprend le plus. Même si c’est une traction, le sous-virage ne se manifeste qu’à la limite et encore, la perte d’adhérence est avant tout causée par les pneus qui n’ont aucun mordant. Plus on malmène cette voiture, plus elle s’accroche, comme si elle refusait de céder, portée par l’orgueil. Sur un parcours sinueux, l’Eclipse se défend, et drôlement bien. Imaginez seulement si elle avait de bons pneus, un châssis plus rigide et, même, la transmission intégrale, comme l’Eclipse des années 90… La prochaine génération, peut-être ?

CONCLUSION

Comme la Mustang, elle reprend la philosophie du « Bang for the bucks », des performances à prix abordable. Et contrairement à la célèbre sportive américaine, son usage ne se limite pas à trois saisons. Les performances, elles, sont au rendez-vous, à condition d’opter pour la version GT et son V6. Le prix grimpe alors aux environs des 35 000 dollars, et c’est là que ça se gâte : d’une part, le châssis de l’Eclipse commence à trahir son âge; d’autre part, la finition et la qualité d’assemblage ne respectent pas les standards japonais. Heureusement, elle est fiable et protégée par une super garantie.

FORCES 

• Gueule de sportive
• Version cabriolet
• Usage quatre saisons
• Belle mécanique
• Comportement sportif
• Voiture-culte

FAIBLESSES 

• Finition risible
• Piètre insonorisation
• Visibilité arrière médiocre
• Énorme rayon de braquage
• Pneus médiocres
• Usure du temps