Mitsubishi Eclipse Cross 2018

L’Annuel de l’Automobile 2018

Mitsubishi Eclipse Cross

La dernière vraie?

Par Éric LeFrançois

Mitsubishi n’est certes plus la firme japonaise qui propose les voitures les plus tranchantes, mais cela ne l’empêche pas d’alimenter les controverses. Dernière vraie Mitsubishi avant que la marque n’intègre l’Alliance Renault-Nissan, l’Eclipse Cross relance le débat sur l’identité d’une marque originale qui, hier, exprimait un certain génie japonais de l’automobile, fait d’options anticonformistes, voire déroutantes.

Tour du propriétaire

L’arrière, tout en énergie, tombe très brusquement et dessine une petite vague sur le hayon court. L’avant, pointu, reçoit la calandre « bouclier », nouvelle identité visuelle de la marque. Le profil est très épuré, mais la géométrie de la poupe  avec ses deux lunettes  contraste avec celle de la proue afin de donner du dynamisme à l’ensemble. Qu’on aime ou non, les stylistes de l’Eclipse Cross ont eu le mérite de faire différent.

Déroutant en apparence sans doute, ce véhicule n’en est pas moins cohérent. Si son dessin est un peu torturé, c’est qu’il a fallu résoudre une sorte de quadrature du cercle en offrant une bonne habitabilité ainsi qu’un espace à bord vaste et clair sans pour autant ressembler aux (nombreux) VUS de la concurrence. Objectif atteint.

Il importe de rappeler le positionnement de l’Eclipse Cross au sein de la gamme Mitsubishi. Le nouveau venu, inspiré de l’étude conceptuelle XR-PHEV, s’intercale entre le RVR et l’Outlander par sa taille et son prix.

Vie à bord (ND)

À l’intérieur, l’originalité de l’Eclipse Cross repose essentiellement sur la partie centrale du tableau de bord avec les excroissances en forme de V arrondi à la hauteur des buses de ventilation et ses parois. À son sommet, l’écran d’infodivertissement n’est pas particulièrement bien intégré, tandis que le pavé tactile qui se trouve tout en bas apparaît sorti tout droit de chez Lexus.

Au Salon de Genève, les premières unités de l’Eclipse Cross affichaient une présentation sérieuse mais peu valorisante, et ce, malgré l’utilisation de matériaux de meilleure qualité. Cela dit, plusieurs plastiques durs subsistent. En outre, l’ergonomie n’apparaît pas non plus comme un point fort de ce véhicule. Plusieurs commutateurs ont été placés dans la partie inférieure du tableau de bord et s’avèrent donc difficiles à manipuler et à identifier.

En matière d’habitabilité, le Mitsubishi Eclipse Cross se situe dans la bonne moyenne de sa catégorie. La banquette coulissante en deux parties permet à volonté de moduler l’espace à l’arrière. Les dossiers sont inclinables.

Technique (ND)

Contraint de faire flèche de tout bois, l’Eclipse Cross dépose sa carrosserie excentrique sur une architecture plutôt âgée. En effet, les origines de cette plate-forme remontent à l’époque où Mitsubishi était associée à Daimler-Chrysler. Connue sous le nom de GS, cette plate-forme est également utilisée sur les actuels Outlander et RVR .

Au volant (ND)

La véritable nouveauté, c’est sous le capot qu’elle se trouve. L’Eclipse Cross étrenne un tout nouveau moteur quatre cylindres suralimenté par turbocompresseur (nom de code 4B40). D’une cylindrée de 1,5 litre, ce moteur turbo délivre dans sa configuration européenne 161 chevaux et 184 livres-pieds. Il comporte l’injection directe et un dispositif de calage variable des soupapes. À noter que les données techniques pour le marché nord-américain n’étaient pas disponibles au moment de mettre sous presse, la présentation devant se dérouler tard à l’automne 2017. Si l’on prête foi à la rumeur, Mitsubishi pourrait proposer une version hybride rechargeable de l’Eclipse Cross d’ici deux ans.

Un seul moteur, mais aussi une seule boîte. Celle-ci, sans surprise, sera automatique à variation continue (CVT), et ce, peu importe le mode d’entraînement. À ce sujet, les consommateurs auront le choix entre une Eclipse Cross tractée ou intégrale. Cette dernière, pompeusement baptisée S-AWC (pour Super All Wheel Control) et rendue célèbre par la Lancer Evo, désigne une transmission intégrale pilotée électroniquement. Celle de l’Eclipse Cross n’a rien d’aussi sophistiqué. Il s’agit plutôt d’un système très semblable à celui du RVR, qui fonctionne en traction la plupart du temps, avec un transfert de couple (maximum 45 %) sur les roues arrière au moyen d’un embrayage.

Conclusion (ND)

Trop tôt pour dire l’accueil que réservera le public à l’Eclipse Cross. Pour peu que le prix soit concurrentiel  pas toujours le cas chez ce constructeur japonais , ce petit utilitaire aura assurément plus d’arguments pour nous convaincre que sa généreuse garantie.

Forces

Données insuffisantes

Faiblesses

Données insuffisantes