34 298 $
MITSUBISHI ENDEAVOR
Bon véhicule, achat risqué
Dans le lucratif créneau des véhicules utilitaires sport, Mitsubishi n’est plus dans le coup, en raison d’une gamme vieillissante. Qu’importe, puisque l’avenir est aux véhicules multisegments, sorte de fusion entre une automobile, une minifourgonnette et un VUS. Rival avoué des Highlander, Murano et consorts, l’Endeavor s’avère une agréable surprise.
CARROSSERIE
Dire que c’est beau m’apparaît exagéré, mais ce n’est pas laid non plus. Beaucoup mieux, en tout cas, que bon nombre de ses rivaux : pensez à l’affreux Buick Rendezvous, au très drabe Honda Pilot ou encore, à l’ésotérique Subaru B9 Tribeca… L’Endeavor réussit à être original sans tomber dans l’excès et ses formes très découpées lui confèrent une allure musclée qui n’est pas désagréable.
HABITACLE
La présentation intérieure constitue le maillon faible de l’Endeavor. On est bien loin de ce à quoi les Japonais nous ont habitués : à voir la piètre qualité de certains matériaux, tels le plastique de la planche de bord et la cuirette qui recouvre les sièges, on se croirait plutôt à bord d’un produit GM. Les sièges déçoivent aussi par leur faible support latéral et leur confort est acceptable, sans plus. La banquette arrière est encore moins accueillante… Tout ça est d’autant plus dommage que l’habitacle de l’Endeavor est l’un des plus spacieux de sa catégorie et ce, partout : à l’avant, à l’arrière et dans le compartiment à bagages. Il est aussi fort bien insonorisé et sa construction m’est apparue solide : aucun bruit suspect ne s’est fait entendre.
MÉCANIQUE
Après le pot, les fleurs. À commencer par l’excellent V6 de 3,8 litres, dont les performances ont de quoi surprendre. Sur papier, c’est l’un des moins fringants de sa catégorie (215 chevaux), sauf que sa puissance et son couple sont fort bien répartis. Aussi souple que ses homologues japonais, il est plus vivace à bas régime que ceux-ci. Bref, ce V6 « fait la job », comme on dit. Sa boîte automatique n’a que 4 rapports, mais au moins, elle dispose d’un mode séquentiel et son rendement global, encore une fois, est irréprochable.
Le freinage ne manque pas de vigueur non plus et le véhicule réagit très bien lorsqu’on doit freiner brusquement : il garde sa trajectoire et l’avant ne s’écrase pas. La direction a ses qualités et ses défauts : précise et bien dosée, elle pèche cependant par son grand rayon de braquage. Deux rouages d’entraînement sont offerts (2 et 4 roues motrices), mais il n’est pas difficile de deviner lequel aura la faveur des acheteurs d’ici, vu notre climat…
COMPORTEMENT
Comme le veut la règle dans le créneau des multisegments (ou crossovers, comme disent les Français), l’Endeavor reprend la plateforme d’une berline, en l’occurrence celle de la Galant. Cela permet de bénéficier d’une douceur de roulement appréciable – impressionnante, même – et d’une tenue de route tout aussi appréciable; mais dans ce dernier cas, il faut cependant composer avec le centre de gravité plus élevé, qui accentue le roulis en virage. Une bonne note pour les pneus, qui contribuent directement à ce bel équilibre entre le confort et le comportement.
CONCLUSION
L’Endeavor m’a agréablement surpris par son groupe propulseur, son confort et ses prestations routières. De là à le recommander chaudement, il y a un pas que je ne franchirai pas, à cause des difficultés financières de cette marque et de son assise fragile en sol canadien – tant chez les concessionnaires qu’au bureau-chef de Mitsubishi Canada. Le douloureux souvenir de Daewoo est encore trop frais dans ma mémoire pour que je m’empêche d’exhorter les consommateurs à la plus grande prudence. En attendant, une bonne façon d’attirer la clientèle serait d’opter pour une politique de prix plus agressive. Sinon, à prix égal, il sera difficile d’aller chercher des acheteurs de Honda ou Toyota.
FORCES :
- Design original
- Habitabilité
- Construction solide
- Groupe propulseur efficace
- Douceur de roulement
FAIBLESSES :
- Présentation intérieure triste
- Finition bon marché
- Sièges peu invitants
- Faible valeur de revente
- Quel avenir pour la marque ?
Fiche d'identité
modèle endeavor
version(s) ls 2rm, ls 4rm, limited 4rm
roues motrices avant, 4rm
portières 4
première génération 2004
génération actuelle 2004
construction normal, illinois, états-unis
sacs gonflables 4, frontaux et latéraux
concurrence buick rendezvous, chrysler pacifica, honda pilot, kia sorento, nissan murano, toyota highlander
Fiche technique
moteurs
v6 3,8 l sact 215 ch à 5000 tr/min
couple 250 lb-pi à 3750 tr/min
transmission automatique à 4 rapports, séquentielle
0-100 km/h 9,1 s
vitesse maximale 195 km/h
consommation (100 km) 11,4 l (2rm), 11,9 l (4rm) (octane: 87)
sécurité active freins abs, antipatinage (2rm)
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus p235/65r17
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 3400 à 3600$
40 ans 2400 à 2600$
60 ans 2200 à 2400$
collision frontale 5/5
collision latérale 5/5
ventes du modèle l'an dernier
au québec 172
au canada 1008
dépréciation (1 an) 25,7 %
rappels (2000 à 2005) 3
cote de fiabilité nm
nouveautés en 2006 freins abs et sièges avant chauffants de série, version xls discontinuée, grille de calandre et pare-chocs redessinés, nouvelles jantes d?alliage sur ls, nouveau système de télédéverrouillage, nouveau tissu des sièges (ls), lecteur mp3 de série.
Dimensions
empattement 2750 mm
longueur 4830 mm
largeur 1870 mm
hauteur 1710 mm
poids ls 2rm: 1745 kg, ls 4rm: 1850 kg, limited: 1885 kg
diamètre de braquage 11,7 m
coffre 1153 l, 2163 l (sièges abaissés)
réservoir de carburant 81 l
capacité de remorquage 1588 kg