Mitsubishi Lancer 2006

Mitsubishi Lancer

La plus douée de la famille

L’an dernier, j’avais été agréablement surpris par l’enthousiasme et l’attitude bon enfant de la petite Lancer. Sans déplacer de montagne, cette petite berline offrait un certain plaisir de conduire dans sa version de base et un plaisir de conduire certain dans le cas de la Ralliart. Cette dernière, avec ses 162 chevaux, ses rapports de boîte courts et une cabine plus sportive, m’a carrément séduite. C’est tout simplement le meilleur qu’a à nous offrir Mitsubishi. Toutefois, lorsqu’on examine les chiffres de vente qui fondent comme neige au soleil, même le meilleur ne semble pas encore assez bon. Portrait d’une mal aimée.

Carrosserie

Si le modèle de base est plutôt «drabe», la version Ralliart revêt une allure très branchée. Ses jupes latérales ont pour effet de donner une ligne plus compacte à la voiture. Le becquet arrière offre aussi un effet visuel intéressant; dommage qu’il se trouve directement dans le champ de vision du rétroviseur intérieur, nuisant ainsi à la visibilité.

Habitacle

Encore une fois, le montant investi est directement proportionnel à la qualité de l’habitacle. La version ES est très représentative des modèles japonais pour petit budget. Profusion de plastique qui pourrait avoir meilleur aspect, assemblage et finition sans accroc… et un mauvais système de son. En plus des sièges moulants et confortables, la Ralliart s’habille de fibre de carbone et d’aluminium. Vous aurez également droit à une chaîne audio de 140 watts ou, pour quelques dollars supplémentaires, un système Infinity de 315 watts avec changeur de six CD et un toit ouvrant électrique. Pour le reste, le positionnement des commandes et l’ergonomie sont identiques dans toutes les versions. Les passagers arrière ont juste ce qu’il faut d’espace, sans plus. Un seul accroc majeur, les cadrans blancs sur noir de la Ralliart sont pratiquement illisibles le jour et le fond de couleur rouge le soir ne convient guère mieux.

Mécanique

Malgré une cavalerie plutôt modeste de 120 chevaux, les Lancer ES et OZ Rally se tirent bien d’affaire en raison de leur faible poids. J’ai de loin préféré la boîte manuelle que la sautillante boîte automatique à quatre rapports qui, de plus, met beaucoup de temps à se mettre en train. Le moteur 2,4 litres de la Ralliart n’est pas des plus sophistiqués – je dirais même qu’il est un peu rustre – mais on prend un réel plaisir à le monter en régime. Un plaisir redevable à la boîte manuelle parfaitement étagée et à la courte course du levier.

Comportement

Si la boîte manuelle passe rapidement les rapports, la pédale d’embrayage et le levier manquent de précision et ce, peu importe le modèle. Plusieurs fois, je ne savais plus si je passais en 3^e ou en 5^e rapport. J’ai également noté une certaine inertie de la mécanique avant de se mettre en marche. Que ce soit avec le moteur 2 litres ou le 2,4 litres, il faut travailler à haut régime pour garder la mécanique alerte et à long terme, ce petit jeu va jouer sur la consommation d’essence. Avec ses 162 chevaux, on peut se laisser prendre au jeu et enchaîner les boucles et les lacets à un rythme politiquement incorrect. D’autant que la direction à assistance hydraulique constante est précise. En gros, la recette de base pour le plaisir au volant est là, mais les mécaniques, elles, gagneraient à passer par une petite cure de modernisation.

Conclusion

Amusante à conduire et offerte à prix raisonnable, la Lancer est sans doute un des achats les plus intéressants dans la famille Mitsubishi. Toutefois, cette voiture fait face à une très féroce concurrence et n’a guère plus à offrir. Difficile de se faire une place au soleil dans ces conditions.

Forces

Excellente tenue de route (Ralliart)

Moteur enjoué

Prix compétitif

Fiabilité rassurante

Très bonne garantie

Faiblesses

Boîte automatique récalcitrante

Moteur rustique

Synchronisme de la boîte manuelle à retravailler

Marque en difficulté

Valeur de revente plus qu’incertaine