Mitsubishi Lancer 2013

Mitsubishi Lancer

Oui, mais on est en 2013…

Été 2007, je prenais pour la première fois le volant de cette nouvelle Lancer qui allait enfin permettre à Mitsubishi de connaître une première envolée de ce côté-ci de la frontière. Impressionné par le comportement de la voiture, je me souviens toutefois de m’être questionné sur son design et sur certains aspects de sa conception. Non, la voiture n’était pas laide, au contraire, mais elle semblait avoir été lancée à retardement. Un peu comme si on avait conçu la voiture en 2004 pour l’introduire quelques années plus tard…

Dans les faits, la Lancer 2008 (arrivée en 2007) semblait à l’époque moins avant-gardiste qu’une Civic ou une Mazda3, deux voitures qui étaient pourtant âgées de plusieurs années déjà. Depuis, les Civic et Mazda3 se sont renouvelées, tout comme la quasi-totalité des autres compactes du marché. Mais pas la Lancer. Pire encore, en six ans, on n’a même pas daigné modifier le design de la calandre, les jantes ou la planche de bord. Même le choix des couleurs extérieures est demeuré inchangé. Comme si le temps s’était arrêté. Où étaient les stratèges de Mitsubishi pendant tout ce temps ? En train de travailler sur « l’extraordinaire » i-MiEV ? Pfff…

Carrosserie

Vous comprendrez que, après six ans, il n’y a plus grand-chose à dire sur l’esthétique de cette voiture, autre que le fait qu’on propose aussi une version à hayon, la Sportback. La voiture demeure jolie et se distingue sans problème dans le paysage automobile, notamment grâce à ses phares agressifs et, dans certains cas, grâce à son immense becquet arrière. Ceci dit, il n’en demeure pas moins que, à côté d’une Focus, d’une Elantra ou de n’importe quelle autre rivale (exception faite de la berline Suzuki SX4 …), la Lancer ne fait esthétiquement plus le poids. Même les versions Ralliart et Evolution (soi-disant disparue mais toujours au catalogue) perdent de leur panache.

Habitacle

Une instrumentation difficile à consulter, une finition quelconque, débordante de plastiques noirs bon marché ainsi qu’un degré d’équipement peu concurrentiel vous attendent à bord de la Lancer. Encore une fois, rien de tout cela n’aurait été mentionné si nous étions en 2005. Mais nous sommes en 2013, à une époque où les voitures compactes proposent même de se garer d’elles-mêmes (ce qui est finalement un peu excessif, vous l’avouerez) ! Chose certaine, la Lancer est loin de tout cela. Certaines d’entre-elles n’osent même pas offrir une prise auxiliaire pour le branchement de votre lecteur mp3.

Mécanique

Un 4-cylindres de 2 litres se charge de mouvoir la plupart des versions. Il manque un peu de raffinement, mais a clairement montré sa fiabilité au fil des ans, s’étant aussi retrouvé sous le capot des Dodge Caliber, Hyundai Elantra et Kia Spectra/Forte. Plus agréable quand il est jumelé à la boîte de vitesses manuelle, il consomme malheureusement un peu plus que les ténors de la catégorie, avec une moyenne d’environ 8,5 litres aux 100 kilomètres.

Pour plus de pep et de plaisir en hiver, on peut opter pour la version SE-AWC, laquelle propose la transmission intégrale tout en ramenant le 4-cylindres de 2,4 Litres qui avait été abandonné en 2011. Ici, les performances sont nettement plus convaincantes, mais on en paie le prix à l’achat comme à la pompe. Et si les performances pures vous attirent, la version Ralliart à 237 chevaux pourra vous satisfaire. Mais là, sachez que vous consommerez, sans blague, un minimum de 12,5 litres aux 100 kilomètres, en étant poli avec l’accélérateur.

Comportement

Parfois sportif, parfois déstabilisant, le comportement de la Lancer déçoit. Les suspensions arrière réagissent parfois mal, surtout sur les versions de base. Le plus bel équilibre se trouve sur la version SE-AWC, la seule qui mérite à mon avis d’être considérée. Et puis, donnons à César ce qui lui revient, la version Ralliart constitue une vraie bombe agile et très performante. Mais là, oubliez le confort !

Conclusion

Elle a beau être fiable et bien garantie, la Lancer est une voiture de conception vieillotte qui n’est plus armée pour faire face à la concurrence. Vivement la refonte.

Points forts

Garantie de base imbattable

Fiabilité mécanique rassurante

Version SE-AWC intéressante

Performances relevées – Ralliart

Points faibles

Conception dépassée

Qualité de finition décevante

Rapport équipement/prix

Plus gourmandes que la moyenne