Mitsubishi Mirage 2016

Mitsubishi Mirage

On remet les compteurs à zéro

Éric LeFrançois 

Ce n’est pas un mirage, Mitsubishi suspend momentanément la production de sa petite citadine pour quelques mois. La version 2017 sera commercialisée à compter du mois de février prochain et devrait alors offrir le choix entre deux styles de carrosserie (avec ou sans hayon).

Tour du propriétaire – st

C’est un retour aux sources, mais aussi au réalisme. La Mitsubishi Mirage, petit modèle bon marché, invite les consommateurs à raisonner sur la place qu’occupe l’automobile dans leur quotidien. On pense par exemple au prix sans cesse plus élevé du carburant et à l’accroissement du trafic automobile, qui rend presque futiles les qualités dynamiques d’une automobile.

Vie à bord – st

Sous prétexte de répondre « aux demandes des clients », Mitsubishi a tiré les prix vers le haut, réduisant le cercle des acheteurs. La Mirage vise « les laissés pour compte » pour qui l’automobile est un bien de consommation comme un autre. En somme, quatre roues, un volant et un siège suffisent presque à leur bonheur. La Mirage offre tout cela et même un peu plus.

Vendue à un prix attractif, la version ES ne contient pas pléthore d’accessoires et personne ne peut lui en tenir rigueur. En revanche, on s’étonne d’apprendre que le climatiseur ne figure pas sur la liste des options individuelles. Pour y avoir accès, le consommateur doit opter pour la version SE, laquelle fait gonfler la facture. En échange de cette somme, on obtient bien sûr d’autres petites gâteries comme les roues en alliage, les glaces électriques et des sièges chauffants… Des gâteries, puisque celles-ci n’auront aucune influence sur la valeur du véhicule à la revente.

Construite en Thaïlande, la Mirage ne présente pas pour autant un habitacle très « yé-yé ». Triste et sombre, le très minimaliste mobilier de bord se couvre de plastiques noirs et sonores. En revanche, les ajustements sont de bonne facture et les portières ne sonnent pas creux lorsqu’on les ferme d’un coup sec. Pas de fantaisie, que l’essentiel. Donc, pas la peine de les chercher, on ne trouve aucun rangement à l’arrière (portes ou endos des sièges) ou des crochets pratiques pour suspendre son manteau. Les sièges sont relativement confortables pour quatre personnes et non cinq comme le prétend son constructeur. D’ailleurs, deux appuie-tête seulement sont installés sur la banquette.

Le coffre, accessible par un hayon, offre un faible volume. Il nous fait en revanche bénéficier d’une hauteur sous le cache-bagages (de série) en raison de sa profondeur. Il est possible de doubler la superficie en rabattant les dossiers arrière.

Technique – st

Soucieuse de battre des records de consommation, la Mirage soigne son aérodynamique et son poids. Si l’on prête foi aux affirmations de son constructeur, cette sous-compacte affiche un coefficient de traînée aérodynamique de 0,28 remarquable, considérant les dimensions extérieures et un poids autre tour de force de 895 kilos. Ces deux éléments conjugués ont incité les motoristes à concevoir une mécanique 3 cylindres inédite. Répondant au nom de code 3A92, ce moteur en aluminium d’une cylindrée de 1,2 litre produit 74 chevaux aux roues avant. En théorie, c’est peu, mais le rapport poids-puissance est équivalent à celui des modèles dotés de motorisations plus puissantes.

Au volant – st

De la taille d’une machine à coudre, ce moteur implanté transversalement sous le capot s’arrime de série à une boîte à cinq rapports classique fortement surmultipliée, forçant de fréquents rétrogradages lors des relances. Moyennant supplément, on peut retenir les services d’une boîte à variation continue (CVT) offrant un rendement généralement fluide et promettant une meilleure économie de carburant.

Malgré son poids plume, les 74 chevaux du moteur sont parfois un peu courts et la discrétion acoustique n’est pas non plus son fort, notamment avec la boîte CVT. On peut aussi évoquer cette direction inerte et les mouvements de caisse imparfaitement maîtrisés dès que l’auto prend de la vitesse. Dans la circulation urbaine, rien de tout cela ne transpire. La voiture vire court, se gare en un tournemain et, à moins que ses minuscules roues de 14 pouces ne chutent dans un nid-de-poule, la suspension n’est pas trop dure.

Conclusion – st

Cela posé, le bilan est honorable. Voiture sans chichi, la Mirage se destine à un usage essentiellement citadin, mais ne rechigne pas devant les trajets routiers (point trop longs quand même). La Mirage peine à le faire face à ses rivales plus douées dynamiquement, plus éprouvées ou tout simplement plus craquantes. Mais aucune n’offre une garantie aussi apaisante.

Forces

Son agilité en ville

Sa garantie sécurisante

Son économie d’utilisation

Faiblesses

Ses versions haut de gamme

Sa direction endormie

Sa présentation minimaliste

                                                                                                            -30-