Mitsubishi Outlander 2022

Mitsubishi Outlander

Un nouveau départ

Daniel Rufiange

Depuis son entrée officielle au pays en 2002, Mitsubishi n’a jamais nagé dans l’argent. L’évolution de ses produits s’est toujours faite avec les moyens du bord. En 2014, la refonte de l’Outlander avait été très frileuse. Son style a été remanié depuis, notamment en 2016 avec un faciès qui me fait encore grimacer. L’arrivée de la version PHEV est venue donner un sérieux coup de pouce au véhicule, lui permettant pratiquement de doubler ses ventes au pays. Malgré tout, l’Outlander vieillissait à vue d’œil.

Heureusement, l’alliance avec le groupe Nissan-Renault a permis de changer la donne, si bien qu’un Outlander tout frais, à la sauce Nissan, se pointe pour 2022.

Un Rogue déguisé?

La nouvelle mouture utilise la plateforme, le moteur et la transmission du Rogue, sans compter quelques éléments comme le bloc d’instruments (pratiquement le même), l’écran du système multimédia, le système d’affichage tête haute, ainsi que d’autres fonctionnalités. Même véhicule? Non, comme vous allez le constater.

À l’extérieur, la confusion est impossible. La signature avant de Mitsubishi est polarisante. Les goûts ne se discutent pas, mais le design tordu me donne des bubons. La réaction des gens est plus négative que positive à la vue du modèle, ce qui pourrait être inquiétant. Toutefois, ce n’est pas ce qui empêche un produit de connaître du succès, l’histoire nous l’a prouvé. L’arrière profite d’un coup de crayon plus élégant, cela dit.

À bord, Mitsubishi y est allée de beaux efforts pour nous donner l’impression d’être à bord d’un… Mitsubishi. Le volant est distinct, tout comme le dessin de la planche de bord. L’intégration des buses d’aération dans la bande horizontale qui coupe la planche en deux et le cuir matelassé des sièges des versions plus cossues sont sans contredit des réussites. Par rapport au modèle remplacé, la progression est nette.

Puis, il y a cette configuration à sept places qui est exclusive au modèle. Elle dépanne, bien sûr, car inviter un adulte à cet endroit relève de la cruauté. Pour dépanner, avec de jeunes enfants, ça demeure un plus. Enfin, Mitsubishi a conservé sa transmission intégrale. Son abandon aurait été un sacrilège; son système, nettement plus sophistiqué, met celui de Nissan dans sa petite poche.

Conséquemment, on peut l’affirmer, l’Outlander n’est pas qu’un Rogue déguisé.

Comportement

C’est aussi vrai sur la route, même si la différence n’est pas gigantesque. Le Rogue est plus agile; l’Outlander plus pataud. Si le confort est très décent, le roulis est plus senti. Une fois bien appuyés en virage, les éléments suspenseurs (de Mitsubishi) s’exécutent sans reproche, toutefois. Rien d’impressionnant, mais surtout rien de décevant.

Le bémol, c’est que le moteur doit trimbaler une plus lourde carcasse. Les départs sont plus laborieux. Une fois sur la route, la vigueur est là et les reprises sont tout à fait décentes. On s’ennuie déjà du V6, toutefois, et de ses capacités de remorquage. Moyenne enregistrée lors de mon essai : 7,7 litres avec une conduite principalement réalisée sur routes de campagne.

L’offre

Et qu’en est-il des versions? L’offre comprend sept déclinaisons et elle est plus généreuse que chiche. Certains trucs pourraient se retrouver plus rapidement dans la gamme (le contrôle électrique du siège conducteur, par exemple). En revanche, on profite, dès la deuxième variante, de la recharge sans fil pour cellulaire. À vous de voir laquelle correspond le mieux à vos besoins.

Et la version hybride enfichable? Elle va suivre, probablement au début de 2022.

Conclusion

Après la version PHEV à laquelle on vient de faire référence, Mitsubishi a franchi un deuxième pas en avant important avec cette nouvelle génération. Oui, l’alliance avec Renault-Nissan a rendu la chose possible, mais la compagnie a su y mettre du sien pour singulariser son produit. Ce n’est pas parfait, mais ça demeure intéressant.

L’Outlander 2022 a le mérite d’être différent, ce qui est toujours un atout attrayant à avoir dans sa manche pour un constructeur. Conséquemment, sa progression devrait se poursuivre.

Forces

Expérience de conduite concluante

Offre variée et intéressante

Garantie béton de 10 ans sur le groupe motopropulseur

Faiblesses

Style tordu à l’avant

Embonpoint

Manque de vie à bas régime