Mitsubishi RVR 2011

Mitsubishi RVR

Le chaînon manquant ?

Alors que les VUS traditionnels continuent de se voir remplacer par des véhicules multisegments construits sur une plateforme de voiture, ce sont les ventes des petits multisegments qui connaissent la plus forte croissance. À l’instar du BMW X1 et du Nissan Juke, on peut s’attendre à une pluie de nouveaux véhicules compacts de ce genre au cours des prochaines années. Mitsubishi prévoit d’ailleurs que le nombre de modèles dans ce segment croîtra de 480 % au cours des deux prochaines années. Comptez d’ailleurs sur ce constructeur pour être présent et reconnu dans ce segment grâce au RVR.

Carrosserie Nul doute que c’est l’aspect si attirant de la Lancer Evolution qui a permis à Mitsubishi de se garder à flots. La Lancer de base est une bonne voiture, mais c’est son style agressif et distinctif qui la différencie de la concurrence. Tristement, Mitsubishi n’a pas réussi à transposer ce style sur la version à hayon, décidément pourvue d’une apparence bizarroïde. Avec le RVR 2011, Mitsubishi propose une solution de rechange à ce trou noir stylistique. De plus, en s’immisçant dans un segment hautement populaire, cela ne peut qu’aider l’entreprise qui en arrache. Le RVR partage la mécanique de la Lancer, mais, surtout, met à profit de façon impressionnante l’espace arrière. Le RVR conserve la belle gueule trapézoïdale de la Lancer et possède une ligne de toit lisse qui se termine par de superbes feux arrière à diodes électroluminescentes. Le RVR sera nommé ASX en Europe et Outlander Sport aux États-Unis. Cette dernière appellation porte à confusion, car le RVR n’est pas une version sport de l’Outlander. Les deux véhicules ont beau partager leur empattement et leur structure de suspension, l’Outlander est plus long de près de 30 centimètres et offre une troisième banquette, alors que le RVR ne peut accueillir que cinq occupants. L’empattement, qui paraît plus long sur le RVR, lui confère plus d’espace intérieur. À preuve, les passagers mesurant 1,80 mètre trouveront leur aise sur la banquette.

Habitacle À bord, le RVR se veut branché, comme le sera la clientèle visée, dont Mitsubishi estime l’âge moyen à 42 ans, soit 10 de moins que pour les propriétaires d’Outlander. Ainsi, la connectivité Bluetooth à mains libres et un port USB trouvent leur place à bord. Pas moins de sept coussins de sécurité gonflables protègent les occupants. Quant à la liste d’options, elle est imposante, à commencer par ses tout nouveaux phares à décharge à haute densité et à diffusion large (S-HID). Selon Mitsubishi, ces derniers procurent 35 % plus de luminosité que les phares à haute densité normale. Le système Keyless go permet l’accès au véhicule sans clef, et les modèles à quatre roues motrices peuvent être équipés de sièges chauffants. À noter qu’aucune sellerie de cuir n’est offerte. Un ensemble Premium est aussi proposé. Il comprend un toit panoramique avec éclairage d’ambiance à diodes électroluminescentes et, pour les plus jeunes acheteurs, une chaîne audio Rockford-Fosgate qui comprend huit haut-parleurs et un caisson de grave. Un système de navigation avec disque dur de 40 gigaoctets, qui peut aussi être partiellement utilisé pour stocker de la musique, affiche les données de circulation en temps réel et comprend une caméra de recul ainsi qu’une prise auxiliaire.

Mécanique Pendant que l’Outlander offre un choix de moteurs (à 4 ou à 6 cylindres), le RVR ne reçoit que le moteur de la berline Lancer, soit un 4-cylindres de 2 litres. Cette populaire mécanique en aluminium profite d’une distribution à programme variable sur les deux arbres à cames et produit 148 vigoureux chevaux à 6000 tours par minute ainsi qu’un couple de 145 livres-pieds à 4200 tours. Malgré cette disponibilité maximale de couple à régime élevé, mentionnons que le moteur produit un couple puissant dans toute la plage de régime. La version de base du RVR s’accompagne d’une boîte manuelle à 5 rapports et de la traction. Toutefois, les acheteurs, pour la plupart, se tourneront probablement vers la boîte CVT, offerte en option, elle qui s’accompagne de leviers de sélection au volant. Les versions à boîte CVT, contrairement aux modèles à boîte manuelle, peuvent être jumelées à la traction et à la transmission intégrale. Le système à quatre roues motrices du RVR demeure le plus simple utilisé par Mitsubishi à l’intérieur de ses produits. Ce dernier peut transférer la puissance entre les essieux, selon ce que la situation exige. Et, comme tous les autres systèmes à quatre roues de Mitsubishi, le conducteur a le loisir de conduire le véhicule sur le mode 2RM, ce qui évite le transfert de couple vers l’arrière et maximise du même coup la consommation de carburant.

Comportement Le levier de vitesses, particulièrement long, se manie bien, tout comme l’embrayage. Le point de friction se ressent aisément, et il est facile de passer les rapports tout en douceur. En réalité, le RVR est plaisant à conduire. Même s’il ne s’agit pas d’un bolide sport, les accélérations sont surprenantes et plus fortes que ce à quoi on s’attend d’un si petit bloc-moteur. Quant à l’effet de couple, il est admirablement bien contrôlé. À vitesse de croisière, l’habitacle demeure très bien insonorisé. Le mode 4WD, lui, offre l’équilibre entre la consommation et la motricité en favorisant la traction et en envoyant un maximum de 50 % de la puissance aux roues arrière. Quant au mode 4WD Lock, il est plus souple. Il peut envoyer entre 20 et 70 % de la puissance aux roues arrière. Le RVR profite aussi du contrôle de la stabilité, d’une aide au départ en pente et de la répartition électronique de la force de freinage. L’utilisation d’un système à quatre roues motrices plus simple pour le RVR permet d’en réduire le poids. Dans les faits, le RVR affiche 182 kilos de moins que l’Outlander. Grâce à l’utilisation de matériaux légers, comme ce composite de plastique pour les ailes avant, Mitsubishi obtient un poids de 1 383 kilos pour son RVR, soit 45 de moins qu’une berline Lancer. En contrepartie, le jumelage de la transmission intégrale et de la boîte CVT a pour effet de miner les performances du RVR. Et, comme tous les véhicules à moteur à 4 cylindres et à boîte CVT, les passagers ont droit à un concert de bruits peu élogieux en ascension de pente. En matière de consommation, même si Mitsubishi n’a pas encore terminé ses tests, on estime que la consommation du RVR, sur l’autoroute, sera de 7,6 litres aux 100 kilomètres. La combinaison ville-autoroute devrait se solder par une moyenne oscillant autour des 8,4 litres aux 100 kilomètres. La ligne de toit fluide et un coefficient de traînée de 0,32 n’y sont pas étrangers. Pour une première fois, Mitsubishi utilise une servodirection électrique.

Conclusion Le RVR devrait faire son apparition dans les salles d’exposition cet automne. La concurrence sera forte dans le segment et, ce qui pourrait faire mal à Mitsubishi, c’est le fait de n’offrir qu’une seule motorisation, alors que la clientèle visée, plus jeune, aime bien avoir un peu de puissance sous le pied droit. Heureusement, ces mécaniques existent chez ce constructeur. Rêvons déjà d’une version Ralliart du RVR…

Forces

Design agressif réussi

Espace intérieur accommodant

Consommation intéressante

Segment en pleine croissance

Faiblesses

Un seul moteur

Boîte CVT bruyante au possible

Que fait-on avec la Lancer Sportback ?