Mitsubishi RVR 2012

Mitsubishi RVR

Trop peu, trop tard ?

L’origine du RVR remonte à 1991, au Japon. Nous avons aujourd’hui droit à la 3^e génération selon une stratégie songée : aux États-Unis, ce multisegment fait carrière sous l’appellation Outlander Sport (comme les Américains, avant l’Endeavor, ont composé avec le Montero et le Montero Sport); au Canada, stratégie différente : accueillons le Recreational Vehicle Runner !

Carrosserie Le RVR s’en vient consolider les fins de mois des concessionnaires Mitsubishi qui s’essoufflent à force de ne compter que sur les succès de la berline Lancer et de l’utilitaire Outlander, avec lequel le RVR partage d’ailleurs la plateforme, mais en plus compact. Et en moins cher, les quatre versions offertes n’excédant pas les 30 000 $, à commencer par une livrée SE à deux roues motrices et à boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. À moins que vous ne préféreriez le même modèle mais nanti d’une boîte CVT ? Les versions SE et GT à quatre roues motrices viennent de facto avec la boîte CVT. Cette GT se distingue notamment par l’emploi de phares à décharge à haute intensité 35 % plus lumineux.

Habitacle Le tableau de bord pêche par son manque d’originalité. Il me semble que ce n’est pas avec des cadrans et des interrupteurs ordinaires, le tout baigné d’un noir trop facile, qu’on doit proposer un véhicule qui se joint de surcroît à la parade sur le tard. Le modèle GT se rachète avec un pavillon vitré géant qui bénéficie aussi aux occupants arrière, en plus d’être mis en valeur par un éclairage disco à diodes électroluminescentes (DEL). La marque Rockford Fosgate, fidèle à Mitsubishi, gère la sono dont les haut-parleurs arrière menacent toujours autant les tympans normaux et ajoute un abonnement gratuit de six mois à la radio satellite Sirius. La banquette arrière, généreuse, possède des dossiers inclinables à différents angles.

Mécanique Le moteur à 4 cylindres de 2 litres de 148 chevaux, celui de la Lancer, allie sa légèreté aux ailes avant moulées en plastique afin de produire la meilleure consommation moyenne de carburant de sa catégorie. Et, à 7,6 litres aux 100 kilomètres, il y parvient. En Europe, où on l’appelle ASX (Active Sport Crossover) – un nom que le Canada aurait aimé utiliser, mais n’a pas pu parce que le Québécois qui en possède les droits a refusé de les céder au constructeur – le Mitsubishi reçoit aussi des motorisations diesel pour lesquelles la division nord-américaine n’a malheureusement pas de visée à court terme. Le contrôle de la stabilité, l’ABS avec répartition électronique du freinage, l’indicateur de pression des pneus et sept coussins de sécurité gonflables font partie de l’équipement de série.

Comportement Sur les chemins sinueux d’un bord de mer méridional de la Nouvelle-Écosse, le RVR a démontré de l’aplomb. Le volant, qui se prend bien en main, exécute sans délai les ordres donnés. Mitsubishi a raison de vanter le format du véhicule qui procure un sentiment de sécurité sans pour autant nous obliger à conduire un tracteur de semi-remorque. Cela dit, le centre de gravité haut ne nous encourage pas vraiment à négocier les virages sur les chapeaux de roues. Pour tout dire, rien dans le RVR n’incite aux folies, à commencer par la boîte CVT. Cette dernière a été choisie pour améliorer la consommation de carburant et elle s’acquitte de cette mission même mieux que la boîte manuelle à 5 rapports. Mais en termes de performances, ouille ! Dès qu’on tente un dépassement, le moteur se plaint comme un chameau qu’un fermier myope voudrait absolument traire. Le multisegment finit tant bien que mal par boucler son dépassement, tandis que la CVT, fière d’elle, continue sur son élan alors que les panneaux de vitesses nous obligent soudainement à ralentir…

Conclusion La marque se débrouille bien au Québec en accaparant pas loin de la moitié des ventes nationales. Le constructeur offre aussi une intéressante garantie à la clientèle visée, soit les jeunes familles qui, une fois loyales à Mitsubishi, pourraient graduer vers l’Outlander. La fourchette de prix est raisonnable, tout comme les performances à la pompe. Si on ne se formalise pas du manque de nerf sous le capot et du manque d’originalité dans l’habitacle, on trouvera là un véhicule décent, polyvalent et richement équipé.

Forces Transmission intégrale et équipement standard abordables – Silhouette sympathique – Confort à bord (sauf les bruits de vent) – Faible consommation

Faiblesses Moteur qu’il faut fouetter au sang pour dépasser sans angoisse – Tableau de bord en panne d’inspiration