Mitsubishi RVR 2014

Mitsubishi RVR

Un moteur SVP !

Peut-être ne me trouverez-vous pas très tendre à la suite de la lecture de cet article. Alors si vous êtes un vendeur de Mitsubishi, propriétaire de concessionnaire ou actuel propriétaire d’un RVR, peut-être vaudrait-il mieux ne pas lire ce qui suit, ne serait-ce que pour garder le moral. Ceci dit, si vous êtes un potentiel acheteur qui voyez en ce produit une avenue intéressante vers l’achat d’un premier VUS, peut-être serait-il intéressant de découvrir le côté non givré du RVR…

Carrosserie

En fait, vous pourriez effectivement être séduit par les lignes compactes et trapues du RVR, tout à fait charmantes. Comme c’est le cas de la Lancer, il s’agit sans aucun doute du premier élément qui interpelle l’acheteur, et ce, même si les signes de vieillesse sont prématurément présents. Bien sûr, la version GT avec jantes de 18 pouces et accents chromés se veut esthétiquement plus aguichante que le modèle ES, chaussée de roues minuscules et sans artifice esthétique aucun. Mais dans tous les cas, il n’est pas désagréable à l’œil.

Habitacle

C’est plutôt en ouvrant la portière que le RVR déçoit une première fois. Ici, on a véritablement l’impression de revenir au début du présent siècle, pour ne pas dire dans les années 90, tant la présentation intérieure est dépassée. D’entrée de jeu, on remarque que la qualité des matériaux est tout simplement honteuse, avec des plastiques noirs bon marché et un tissu de siège provenant clairement du plus bas soumissionnaire. Vient ensuite le temps de contempler le poste de conduite qui, outre ce petit ordinateur multifonction, n’a rien pour nous faire croire qu’on se trouve à bord d’un véhicule minimalement récent. Ne pensez donc pas y retrouver les équipements les plus à la mode car, au jeu des comparaisons, le RVR ne fait pas le poids. Même la technologie Bluetooth, aujourd’hui incontournable, n’est offerte que sur les modèles les plus cossus. Mince consolation, les sièges avant sont minimalement confortables et, en dépit de son petit format, les occupants ne manquent pas d’espace.

Mécanique

Difficile d’être concilient quand le RVR, lancé en 2011, propose une mécanique complètement dépassée technologiquement, que même Chrysler et Hyundai a laissé tomber depuis belle lurette. Bon OK, Jeep la propose toujours dans les Compass et Patriot, mais disons que les concessionnaires ont depuis longtemps oublié son existence, au profit d’un moteur de 2,4 litres plus puissant. Hélas, chez Mitsubishi, il n’y a que le 2-litres pour mouvoir le poids de ce petit VUS dont les 148 chevaux sont loin d’être suffisants. D’abord, le rendement rugueux n’a rien d’agréable, mais vous constaterez rapidement que les accélérations sont très laborieuses. Vous pourriez peut-être vous en sortir en optant pour une version à roues motrices avant et une boîte de vitesses manuelle, mais en faisant le saut vers la transmission intégrale qui, inévitablement, vous sert une boîte automatique à variation continue, vous croirez rapidement qu’il s’agit d’une mauvaise blague. Les accélérations sont extrêmement pénibles et le rendement de la boîte donne carrément l’impression de faire du sur place.

Comportement

En version de base, les savonnettes qui servent de pneus rendent le RVR instable dès qu’on atteint une vitesse de croisière raisonnable. Tout de suite survient l’impression de conduire une Lancer montée sur des échasses. Heureusement, la direction précise permet de corriger efficacement le tir, mais disons que le sentiment de sécurité en prend pour son rhume. Avec une version haut de gamme mieux chaussée, mais inévitablement équipée de la boîte CVT et de la transmission intégrale, on gagne en stabilité, mais aussi… en niveau sonore. C’est qu’ici, le moteur toujours davantage sollicité, compose avec une boîte qui expédie l’aiguille du compte-tours près de la zone rouge à la moindre sollicitation. Et vous aurez compris que tout ce grand raffinement mécanique (!) donne lieu à une consommation ridiculement élevée.

Conclusion

Quels sont donc les réels avantages du RVR ? Une bonne garantie de base, une fiabilité honnête et… c’est tout ! Conclusion, nous sommes en 2014, pas en 2004, ni en 1994. Et ça, Mitsubishi semble l’avoir oublié.

Points forts

• Garantie sérieuse
• Lignes réussies
• Fiabilité rassurante

Points faibles

• Motorisation complètement dépassée
• Présentation intérieure d’une autre époque
• Niveau sonore très élevé
• Véhicule instable à vitesse de croisière
• Consommation élevée (surtout avec l’intégrale)