Mitsubishi RVR 2018

L’Annuel de l’automobile 2018 • Article de 2 pages

SUJET : Mitsubishi RVR

TITRE

En toute simplicité

Par Luc Gagné

INTRO

Mine de rien, le Mitsubishi RVR est un modèle populaire. Depuis son lancement, en octobre 2011, il s’est maintenu parmi les petits utilitaires les plus vendus au pays, un créneau qui prend de l’ampleur à mesure que les constructeurs l’investissent. Ce modèle démontre, par ailleurs, que la nouveauté n’est pas le seul facteur qui engendre le succès. La multiplicité des versions proposées, les promotions originales et les prix concurrentiels, de même qu’un programme de garanties attrayant peuvent aussi engendrer un succès, tout relatif qu’il soit.

TOUR DU PROPRIÉTAIRE

COTE : 70 %

Le RVR est un petit utilitaire à cinq places. Un véhicule qui doit donc rivaliser avec des modèles aussi typés que le Honda HR-V, champion de la polyvalence dans cette catégorie, le Mazda CX-3, véritable régal à conduire, et le nouveau Toyota C-HR qui, faute d’être pratique, mise sur une esthétique radicale pour attirer les acheteurs. Le petit Mitsubishi, lui, est plutôt comme un « gars ordinaire ». Il n’excelle dans aucun domaine, mais accomplit bien sa tâche, à l’instar du Chevrolet Trax et du Fiat 500X. De plus, force est d’admettre que son apparence a pris du mieux avec l’apparition de sa version 2016, que Mitsubishi avait dotée du « bouclier dynamique » (nom donné au design de sa partie avant).

VIE À BORD

COTE : 75 %

L’aménagement intérieur du RVR adopte un style on ne peut plus classique. On n’y trouve pas d’écrans tactiles mur à mur causant des reflets gênants et détournant l’attention du conducteur à tout instant, comme dans un HR-V, et les trois grosses commandes rotatives servant à régler le chauffage et la climatisation ne sont sans doute pas aussi séduisantes et modernes que les huit minuscules boutons pression plats avec afficheur numérique du C-HR, mais au moins leur usage est simple et intuitif. Par ailleurs, l’intérieur convient parfaitement à quatre adultes de taille moyenne, cinq au besoin. De plus, le coffre transformable permet de transporter des colis très encombrants. Il est cependant regrettable que les boutons servant à déverrouiller, puis à replier, les dossiers asymétriques de la banquette arrière soient si difficiles à enclencher, sans compter que les dossiers eux-mêmes opposent beaucoup de résistance.

TECHNIQUE

COTE : 68 %

Côté mécanique, on a droit à une formule tout aussi classique : deux 4-cylindres atmosphériques, un de faible cylindrée (deux litres) pour les versions les moins chères et un second de plus forte cylindrée (2,4 litres) pour les versions plus cossues. Le RVR fait toutefois partie de ces rares petits utilitaires qui utilisent encore une boîte manuelle. Jumelée au plus petit moteur assorti aux versions à deux roues motrices (avant), elle a cinq rapports et son maniement n’offre pas la précision d’une boîte manuelle de CX-3. C’est plutôt comparable à celle de Subaru : donc convenable, sans plus. Les autres versions à moteur de deux ou 2,4 litres, qui ont une transmission intégrale de série, sont livrées avec une boîte automatique à variation continue qui est nettement moins raffinée que celle de Subaru, puisqu’elle impose des pointes de régime longues et fréquentes, choses qu’on n’a plus à endurer en conduisant une Crosstrek.

AU VOLANT

COTE : 67 %

Cette boîte automatique est heureusement assortie d’une commande manuelle actionnée par de longues palettes fixées derrière le volant. Cela permet d’exploiter le frein moteur pour mieux ralentir ou accélérer lorsque l’occasion s’y prête. Car ses deux moteurs ont une puissance très moyenne, ce qui se reflète dans des temps d’accélération de 0 à 100 km/h peu inspirants. Le conducteur bénéficie, en revanche, d’une direction précise et d’un système de freinage facile à moduler, et la consommation est raisonnable. De plus, le débattement important de la suspension et la garde au sol élevée (215 millimètres) seront appréciés sur des routes cahoteuses abordées à vitesse réduite. Sur une voie rapide bosselée, par contre, le sautillement occasionnel du train arrière et le roulis prononcé dans les courbes sont moins agréables.

CONCLUSION

COTE : 69 %

Pour 2018, le RVR ne change guère. Outre l’apparition de DEL en guise de lumières diurnes et l’ajout d’une chaîne d’infodivertissement compatible avec CarPlay d’Apple et Android Auto, sa dotation demeure sensiblement la même qu’en 2017. C’est normal, puisque l’arrivée du nouvel Eclipse Cross, de taille similaire et d’allure moderne, qui aura une mécanique suralimentée, pourrait éclipser (!) le RVR. L’heure de sa refonte a sonné.

Forces

Intérieur spacieux et pratique

Gamme diversifiée

Boîte manuelle amusante

Garanties attrayantes

Faiblesses

Réactions gênantes de la suspension

Boîte automatique peu raffinée

Visibilité arrière réduite