Mitsubishi iMIEV 2017

L’Annuel de l’automobile 2017

Évolution

Mitsubishi

i-MiEV

Une niche dans la niche

Par Michel Crépault

À la Mitsubishi innovative Electric Vehicle, mieux connue sous le patronyme i-MiEV, revient le mérite d’avoir été le premier véhicule électrique grand public contemporain, ayant d’abord été introduit à des clients de parcs automobiles japonais en 2009. Il a débarqué chez nous en 2011, en même temps que la Nissan Leaf, une autre pionnière.

Tour du propriétaire

Vous apercevez une i-MiEV et, sans peut-être même connaître son nom, vous savez que ce n’est pas une automobile « normale »! Comment pourrait-il en être autrement avec sa forme ovoïde, son absence de capot (le moteur loge entre les roues arrière) et l’impression que l’auto est sortie d’un étau géant qui n’a pas été tendre à son égard. De fait, sa largeur de 1585 millimètres la place à égalité avec la smart électrique (1559), mais elle est plus haute et n’est pas qu’un biplace.

Vie à bord

N’importe quel tableau de bord de n’importe quelle autre automobile surpasse celui de l’i-MiEV, que ce soit sur le plan de la présentation (démodée) ou de la qualité des matériaux (très ordinaire). Un intérieur qui ne surprend pas quand on sait qu’il découle de la Mitsubishi i, l’équivalent à essence compact et économique. N’empêche que l’ES – la seule version – inclut de série la climatisation et des sièges avant chauffants et, depuis 2016, un ensemble Navigation facultatif qui incorpore entre autres une caméra de recul, un écran tactile de 7 pouces, une meilleure chaîne audio et une téléphonie mains libres. Seulement, avant de dépenser 2000 $ pour cet ensemble, j’en allongerais pour un indicateur d’autonomie résiduelle plus précis que dans l’actuelle jauge, qui imite celle d’un réservoir de carburant. Je ne veux pas des barres, je veux le nombre de kilomètres que je peux encore parcourir sans avoir à me ronger les ongles!

Le dégagement pour les quatre occupants est très décent, particulièrement en direction du plafond bombé. Le confort des baquets et de la banquette, par contre, s’avère discutable, mais il ne viendra de toutes façons à personne l’idée d’entreprendre une longue expédition avec un véhicule à l’autonomie limitée. Quant à l’espace à bagages, il est correctement appuyé par un hayon à l’échancrure généreuse et des dossiers 50/50 qui se couchent à plat pour une capacité totale de 1430 litres.

Technique

Les roues arrière de l’i-MiEV sont entraînées par un petit moteur électrique de 49 kW qui fournit 66 chevaux et 145 livres-pieds de couple et qui est alimenté par des batteries au ion-lithium d’une capacité de 16 kWh. La boîte de vitesse automatique ne compte qu’un seul rapport. Trois modes de conduite : D, Eco et B, qui augmente le freinage régénératif. Disques à l’avant, tambours à l’arrière mais ABS partout.

Au volant

Les puces bien vitrées présentent l’avantage d’offrir une belle visibilité et l’i-MiEV ne fait pas exception. Tourne le cou ici, tourne-le là et tu vois tout! Sur l’autoroute, la voiture se tire d’affaire mais avec des limites. On se surprend à filer à 120 km/h. Les minces pneus de 15 pouces, eux, se laissent influencer par les sillons des poids lourds et la forme en chapeau melon n’aime pas les forts vents. En fait, l’i-MiEV et les véhicules électriques en général ne raffolent pas des voies rapides qui font fondre leur réserve d’électrons comme neige au soleil.

Mieux vaut la garder au centre-ville, son aire de prédilection, où son amusant rayon de braquage la sert bien. Pour les accélérations, toutefois, on repassera : autour de 15 secondes. En fait, l’auto distille zéro émissions mais aussi zéro plaisir au volant. Mais bon, ça aide à viser l’autonomie (très) théorique de 135 kilomètres. Oubliez la recharge à 110 volts, beaucoup trop longue (14 à 22 heures). Mieux vaut s’équiper d’une prise de 240 volts (sept heures), d’autant plus que son installation domestique est subventionnée (50 % ou maximum de 1000 $) si on loue ou on achète un véhicule électrique.

Conclusion

L’i-MiEV n’est pas la moins chère des véhicules électriques. Ce titre revient à la smart, mais elle offre deux places supplémentaires, un atout non négligeable. Fidèle à ses humbles origines, elle ne jette aucune poudre aux yeux. Elle se présente telle quelle, sans flafla. C’est une tactique comme une autre de la part du constructeur et ça peut convenir à certains amateurs de conduite verte portés sur la simplicité volontaire.

Forces

Silhouette sympathique

Tenue de route satisfaisante

Prix (moins subvention) intéressant

Hayon et chargement pratiques

Faiblesses

Accélération très lente

Présentation intérieure bon marché

Confort relatif