Mitsubishi outlander 2012

Mitsubishi Outlander

Et pourquoi pas ?

Le Mitsubishi Outlander fait partie de ces secrets bien cachés de l’industrie. Il se compare favorablement à plusieurs véhicules rivaux en plus d’être facile à trouver, grâce à l’ampleur relative de son jeune réseau de concessionnaires canadiens. L’ennui, c’est que son fabricant ne l’exploite pas assez dans la publicité et la promotion. Si bien que les acheteurs ignorent qu’il existe ou oublient de l’inscrire sur leur « liste d’épicerie ». Dommage car ils manquent quelque chose de bien !

CARROSSERIE

Certaines personnes affirment que, en affublant l’Outlander d’une « gueule de requin » (sa calandre de forme polygonale) en 2010, on l’aurait rendu plus élégant. Certes, cet élément de design, désormais commun à l’essentiel des modèles de cette marque nipponne, distingue cet utilitaire sans toutefois faire l’unanimité. À tout le moins, cette « gueule » ne laisse personne indifférent.

HABITACLE

Deux mots suffisent à décrire l’intérieur : vaste et… noir ! Dans les deux modèles ES 2RM et 4RM d’entrée de gamme, l’espace pour quatre adultes, cinq au besoin, abonde, alors que les versions plus cossues, LS et XLS, disposent d’une seconde banquette arrière escamotable convenant à deux jeunes enfants. L’espace pour les occupants ne manque pas. Par contre, du point de vue esthétique, c’est la disette. L’habitacle noir mur à mur, si ce n’est quelques rares appliques de plastique argenté, paraît terne et simpliste. Et c’est dommage car les matériaux sont d’une qualité satisfaisante, et l’assemblage est soigné. Heureusement, la surface vitrée très vaste éclaire l’habitacle généreusement en plus d’accorder un excellent champ de vision latéral et arrière au conducteur. L’aménagement du tableau de bord se révèle pratique, les commandes étant réduites au minimum. Ce qui n’empêche pas tous les Outlander d’avoir la connectivité Bluetooth permettant la téléphonie à mains libres de même qu’une connexion USB pour baladeur. Quant à l’aire à bagages, elle figure parmi les plus volumineuses de sa catégorie, le pneu de secours ayant été fixé sous le châssis. De plus, comme le Volvo XC90, on y accède en abaissant un petit hayon et en soulevant sa contrepartie supérieure. L’ouverture ainsi découverte est grande, et cette conception permet d’accéder au coffre même quand il n’y a pas beaucoup d’espace libre derrière le véhicule.

MÉCANIQUE

Mitsubishi offre deux moteurs : le 4-cylindres de 2,4 litres de 168 chevaux de la berline Lancer pour les modèles ES, et un V6 de 3 litres de 230 chevaux pour les modèles LS et XLS. Bien entendu, pour remorquer de lourdes charges, ce dernier sera plus approprié, dans la mesure où la charge ne dépasse pas la limite de 1 587 kilos (680 kilos pour les Outlander ES). Le cas échéant, pour ce V6, il faudra aussi prévoir une consommation supérieure d’environ 20 %. Par ailleurs, pour tous les modèles, la puissance parvient aux roues motrices par l’intermédiaire d’une boîte de vitesses automatique à variation continue (CVT). Pour les modèles LS et XLS, elle dispose même d’une programmation simulant 6 rapports ! Dans cet éventail de modèles, l’Outlander ES 4RM se distingue du lot. Il est peu coûteux, son moteur offre des prestations (accélération et reprises) convenant à une vocation familiale et une consommation très raisonnable (elle ne serait que 1 % supérieure à celle d’une version ES 2RM).

COMPORTEMENT

Après tout, en conduisant l’Outlander, on découvre la vraie nature de chaque version. Car le V6 a beau afficher 62 chevaux de plus, il ne transforme pas cet utilitaire en bombe, comme le fait le V6 de 3,5 litres de 269 chevaux du RAV4. Et c’est tant mieux ainsi. Inutile d’avoir un cœur de pur-sang dans le corps d’un cheval de trait ! Voilà pourquoi l’Outlander ES 4RM se distingue. On s’accommode très bien de ses performances puisqu’il procure une conduite agréable avec une servodirection précise et des freins à disque faciles à moduler. De plus, bien qu’il soit conçu (en version à 4RM) pour aller au-delà du bitume, sa suspension au débattement long, qui n’impose pas de roulis désagréable, n’a vraiment pas besoin d’une puissance débridée.

CONCLUSION

L’arrivée du petit utilitaire RVR parmi la gamme canadienne de Mitsubishi a entraîné une baisse des ventes de l’Outlander. Signe que plusieurs acheteurs recherchent des utilitaires plus petits et moins énergivores. Pourtant, au-delà de la différence de prix qui les sépare, l’Outlander demeure nettement plus désirable compte tenu de son 4-cylindres plus puissant, de son habitacle plus spacieux et de sa boîte automatique nettement mieux conçue. Par ailleurs, en le comparant à un Toyota RAV4 ou à un Honda CR-V, l’avantage du prix ressort encore plus. Qui plus est, les concessionnaires de cette marque ont peut-être tendance à être plus « conciliants » que ceux des deux autres marques nipponnes…

FORCES

Version ES 4RM très attrayante

Intérieur particulièrement spacieux

Hayon double très pratique

Bonne CVT

Conduite agréable

FAIBLESSES

Intérieur peu inspirant

Banquette arrière inutile (versions à 7 places)

Accès aux places arrière compliqué (versions à 7 places)