25 998 à 35 998 $
Mitsubishi Outlander
Intéressante déception
Ce n’est pas chaque année qu’un nouveau produit signé Mitsubishi fait son entrée sur le marché. Pourtant, deux modèles de la firme font la manchette en 2013; la petite Mirage ainsi que l’Outlander, le vaillant soldat du constructeur qui nous revient redessiné cette année. Grosso modo, ce dernier récolte à lui seul quelque 50 % des ventes au sein de la gamme. En matière d’importance, difficile de faire mieux. En le repensant, Mitsubishi avait la chance d’attirer tous les projecteurs vers son produit vedette. Malheureusement, c’est raté. Plutôt que de frapper un grand coup, on a plutôt eu droit à un coup d’épée dans l’eau. Est-ce une mauvaise chose pour autant ? Voyons voir.
Carrosserie
Les lignes de l’ancienne génération de l’Outlander n’ont jamais fait l’unanimité, mais les critiques s’entendaient sur une chose, toutefois; elles étaient porteuses de caractère. On ne peut malheureusement pas en dire autant de celles du modèle qui le remplace; elles sont aussi excitantes à regarder qu’un ciel gris. Le problème est attribuable à la nouvelle signature qu’introduit le constructeur. Cette dernière se veut générique, se fond dans le décor et est à la limite du rétrograde. Si elle vous semble avoir un air de déjà vu, c’est que vous avez probablement déjà été propriétaire d’une console de jeu Atari, au début des années 80; la ressemblance entre les lignes qui ceinturent le logo au centre de la calandre et celles du sigle de l’ex-géant des jeux vidéos est hurlante.
Côté dimensions, les fiches signalétiques du modèle actuel et du précédent sont quasi identiques. Deux différences retiennent l’attention; le nouvel Outlander est plus court de 10 millimètres et, avec les rails sur le toit, plus haut de 15. De profil, on se confond presque. À l’arrière, on a changé quatre trente sous pour une piastre; ce n’est pas plus beau, ni plus laid.
Au catalogue, vous retrouverez sept offres distinctes : trois jouissent du moteur à 4 cylindres, les autres, du V6.
Habitacle
À l’intérieur, ceux qui s’émeuvent devant la beauté des tableaux de bord modernes devront passer un tour; à la conception, l’objectif de figurer au palmarès annuel du magazine Ward’s des meilleurs habitacles n’était pas à l’index. Voilà un autre aspect où on comprend que les budgets alloués à l’équipe de conception n’étaient pas illimités. Ça, ça peut aller. Ce qui est plus offusquant, c’est qu’on a omis la chose la plus importante : un siège principal pourvu de réglages qui facilite la recherche de LA position de conduite souhaitée. Agaçant ! Quant au degré de confort, c’est passable, sans plus.
À l’arrière, on a réussi à ajouter de l’espace sans faire grossir le véhicule, mais il ne faudrait pas croire que l’expérience pour les passagers six et sept devient intéressante. Au mieux, les occupants de la deuxième banquette bénéficient d’un peu plus de territoire, et il sera plus facile d’entasser du matériel à l’arrière, une fois la troisième banquette rabattue.
Mécanique
Alors que la mode est à l’abandon du moteur V6 dans le segment, Mitsubishi nage à contre-courant et conserve sa mécanique à 6 cylindres. Voilà une excellente décision, surtout si l’on considère qu’elle permet toujours à l’Outlander de tracter jusqu’à 1 588 kilos. On n’a pas droit à un tout nouveau moteur, cependant. Plutôt, le retour d’un moteur éprouvé qui, au passage de génération, se voit plus raffiné et moins gourmand à la pompe.
Pour ceux qui préfèrent la présence d’une plus petite cylindrée à l’avant, un tout nouveau moteur à 4 cylindres de 2,4 litres est introduit. La principale carte de visite de ce dernier demeure l’économie de carburant, car, côté puissance, ce n’est pas la mer à boire. Sa conception en étonne plusieurs du fait qu’elle est composée d’un seul arbre à cames. Pour justifier cette décision, Mitsubishi explique que ce système optimise la consommation de carburant en plus de requérir moins de pièces que le design à double arbre à cames. En outre, ce moteur, plus léger, est équipé d’un mécanisme qui réduit la quantité d’énergie gaspillée quand l’air est aspiré dans le cylindre. Bref, une bonne partie des ressources de la conception de ce véhicule a été investie ici, économie de carburant oblige.
Un mot sur le système à quatre roues motrices de Mitsubishi, le AWC pour All Wheel Control. Son efficacité a déjà été prouvée, et il demeure l’un des bons dans l’industrie. Les améliorations qui lui ont été apportées touchent principalement la quantité de variables (angle du volant, couple du moteur et accélération longitudinale, entre autres) qu’analysent ses capteurs. Cependant, il faut nuancer entre son fonctionnement sur les versions de base et sur les variantes S-AWC. Alors qu’il se veut réactif sur les premières, il peut être verrouillé sur les deuxièmes.
Enfin, mentionnons que le nouvel Outlander profite d’une kyrielle d’aides à la conduite. Un avertisseur de changement de voie, un régulateur de vitesse adaptatif ainsi qu’un système de prévention de collision frontale avec intervention sont désormais embarqués à bord. Elles ne sont offertes que sur les versions GT, cependant.
Comportement
La bonne nouvelle à propos de ces systèmes, c’est qu’ils ne sont pas trop intrusifs. On nous a même promis que le régulateur de vitesse pouvait fonctionner même si les radars à l’avant étaient obstrués; à vérifier lors de la première neige l’hiver prochain.
Pour le reste, le comportement routier de l’Outlander se veut plus rassurant qu’excitant. Au volant d’une version munie du moteur à 4 cylindres, on découvre un véhicule agile qui se conduit comme une petite voiture. La direction est précise et relativement communicative. Bien sûr, avec seulement 166 chevaux sous le capot, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Disons que les manœuvres de dépassement exigent une savante planification. À l’exécution, le hennissement de la boîte CVT associée à cette mécanique se veut troublant pour l’ouïe.
L’expérience est plus convaincante à bord d’une version chargée d’un V6, surtout qu’une boîte de vitesses automatique à 6 rapports lui est jumelée. Cependant, encore là, n’attendez aucun miracle de cette mécanique qui ne propose que 227 chevaux. Avec elle, l’Outlander s’acquitte de sa tâche sans être un bourreau de travail; nuance. Aussi, le poids additionnel de la version V6, qui se veut quand même plus légère de 100 kilos par rapport à l’ancienne génération, est bien perceptible, notamment au chapitre de la direction.
Conclusion
Pour vous résumer cette nouvelle génération d’Outlander, je vous dirais qu’il s’agit d’une déception intéressante. Nous aurions souhaité être ébahis avec cette nouvelle exécution; ce n’est pas le cas. Dans un segment où la concurrence est féroce, il faut frapper un grand coup. Mitsubishi a amélioré le ramage de son véhicule, mais elle en a négligé le plumage. Voilà pour la déception.
En contrepartie, l’Outlander répondra à tous les besoins de l’acheteur. Il offre plus d’équipement que jamais, son prix est concurrentiel, et la consommation de carburant de ses moteurs est bonne. Sa capacité de remorquage est excellente (V6), et, en plus de se révéler fiable, il s’accompagne d’une garantie béton.
Malgré ses failles, on doit parler d’un bon choix. Un rationnel, toutefois.
Forces
- Capacité de remorquage (V6)
- Degré d’insonorisation
- Bon système à quatre roues motrices
- Rehaussement du degré d’équipement
Faiblesses
- Puissance un peu juste des mécaniques
- Design qui se fond dans le décor
- Des bruits de caisse, déjà, laissent planer un doute sur la qualité d’assemblage.
- Il faudra attendre 2015 pour l’arrivée de la version enfichable.
La cote Verte
consommation (100 km) 2 rm 8,2 l 4rm 8,6 l
consommation annuelle
indice d?octane 87
émissions polluantes co2
Fiche d'identité
version(s) es 2rm/4rm, se 4rm, gt-s 4rm
transmission (s) avant, 4
portières 5 places 5,7
première génération 2003
génération actuelle 2007
construction okazaki, japon
coussins gonflables 7 (frontaux, genoux coucteur, latéraux avant, rideaux latéraux)
concurrence chevrolet equinox, ford escape, honda cr-v, hyundai tucson, subaru forester, suzuki grand vitara, toyota rav4
Fiche technique
moteur(s)
(es) l4 2,4 l sact
puissance 166 ch à 6 000 tr/min
couple 162 lb-pi à 4 200 tr/min
boite(s) de vitesses automatique à variation continue
performances 0 à 100 km/h 11,0 s
vitesse maximale 190 km/h
(se) v6 3,0 l sact
puissance 224 ch à 6 250 tr/min
couple 214 lb-pi à 3 750 tr/min
boite(s) de vitesses automatique à 6 rapports avec mode manuel et manettes au volant
performances 0 à 100 km/h 7,2 s
vitesse maximale 190 km/h
consommation (100 km) 10,1 l annuelle
émissions de co2 autres composants
sécurité active (certains en option) freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de la force de freinage, contrôle électronique de la stabilité, antipatinage, aide au départ en pente, régulateur de vitesse adaptatif, aide en cas de collision imminente, avertisseur de changement e voie
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistée électriquement
pneus p215/70r16 gt-s p225/55r18
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 1 500 à 1 700 $
40 ans 1 100 à 1 300 $
60 ans 900 à 1 100 $
collision frontale 4/5
collision latérale 4/5
ventes du modèle l?an dernier
au québec 1 914
au canada 5 267
dépréciation (%) 40,3 (3 ans)
rappels (2008 à 2013) 4
cote de fiabilité
garanties et plus
garantie générale 5 ans/100 000 km
groupe motopropulseur 10 ans/160 000 km
perforation 5 ans/kilométrage illimité
assistance routière 5 ans/kilométrage illimité
nombre de concessionnaires
au québec 26
au canada 71
nouveautés en 2014 nouvelle génération
Dimensions
empattement 2 670 mm
longueur 4 656 mm
largeur 1 801 mm
hauteur 1 679 mm
poids es 2rm 1 460 kg 4rm 1 525 kg se 1 590 kg gt-s 1 620 kg
diamètre de braquage 10,6 m
coffre 292 l, 968 l (3è rangée abaissée), 1 792 l (sièges abaissés)
réservoir de carburant 2rm 63 l 4rm 60 l
capacité de remorquage es 680 kg se/gt-s 1 588 kg
Transport et préparation
1700 $