Nissan Kicks 2021

Nissan Kicks

Une soupe poulet et nouille

Au restaurant, lorsque votre serveur ou serveuse vous explique que la soupe du jour est de saveur « poulet et nouille », vous avez probablement un moment d’hésitation. Ce type de soupe n’est pas mauvais, mais ce n’est rien d’extraordinaire non plus. C’est réconfortant, au mieux. Une valeur sûre dépourvue de piquant. Le Nissan Kicks, c’est beaucoup ça.

L’émotion

Ce qui fait qu’on craque pour un véhicule plutôt qu’un autre, c’est souvent une affaire d’émotion. À ce chapitre, le Kicks ne fait pas mal, surtout en raison de l’approche bicolore qui est possible avec certaines variantes. Pour le reste, ça demeure une question de goût, mais l’ensemble est banal. Et c’est peut-être juste moi, mais la grille V-Motion, je commence à en être las. On la retrouve sur presque tous les modèles de la marque, une approche de type poupée russe qui est trop répandue à travers l’industrie. Nissan, dont les chiffres de ventes battent de l’aile depuis 18 mois, disons, aura avantage à revoir sa démarche en la matière. Et au cœur de cette dernière devra se forger plus d’émotion; la concurrence est forte.

Branché

Là où le Kicks est plus branché, c’est sur le plan technologique. Dès le départ en 2018, Nissan a su habilement jouer ses cartes en présentant un produit à la fine pointe. Lorsqu’on vise une jeune clientèle de nos jours, c’est un must. Cependant, il faut oublier la version de base annoncée à moins de 20 000 $. Elle est dépourvue d’options recherchées comme Apple CarPlay et Android Auto, ainsi que de sièges chauffants. Un accident de parcours ? Aucunement, car Nissan a répété la même erreur avec la version de base de sa Sentra, dévoilée en décembre 2019. On nous promet plus de commodités et de caractéristiques de sécurité pour 2021, mais l’information était à venir au moment de publier. Un bon mot pour les sièges « zéro gravité » de l’entreprise; après trois jours complets passés au volant d’un modèle sur la Route 66, mon dos est demeuré frais comme une rose. Discrets, mais efficaces.

Pour ce qui est de l’espace, car on parle ici d’un utilitaire après tout, c’est tout à fait correct. On achète un Kicks en connaissance de cause et si on a besoin de plus d’espace, Nissan offre le Qashqai ou le Rogue.

Anémie mécanique

On se comprend, un véhicule comme le Kicks n’est pas là pour battre des records de vitesse. Conséquemment, il faut modérer ses attentes en matière de performance. Parallèlement, il faut le comparer avec ses pairs. À ce chapitre, c’est mi-figue, mi-raisin. S’il n’impressionne pas la galerie avec ses 122 chevaux, il satisfait à la pompe avec une des meilleures cotes de son segment. Une moyenne combinée située entre 7 et 7,5 litres aux 100 km est très réaliste. L’irritant reste la boîte à variation continue (CVT). L’approche de Nissan en la matière mise sur l’efficacité, mais à l’exécution, c’est franchement désagréable et ça gâche l’expérience. C’est dommage, car le châssis est solide, ce qui autorise une conduite engagée. Mis à part une puissance juste et une boîte CVT handicapante, j’ai toujours du plaisir à conduire un Kicks. Enfin, notez que ce dernier profiterait d’une meilleure insonorisation.

Conclusion

J’écrivais l’an dernier que le Kicks était une belle surprise. Je maintiens mon affirmation, mais j’ajouterais que nos attentes ne doivent pas être trop élevées. Ce qui demeure intéressant, c’est le rapport qualité-prix, un argument qui prend beaucoup de poids dans l’univers de la COVID-19.

Forces

Rapport qualité-prix

Consommation raisonnable

Offre technologique complète, sauf pour le modèle de base

Faiblesses

Rendement agricole de la boîte CVT

Le confort ne se trouve pas à la deuxième rangée…

Insonorisation perfectible

Version de base sans certaines commodités de base