Nissan 370Z 2018

Nissan 370Z 2018

L’essence même

Par Luc-Olivier Chamberland

Dans un monde où l’automobile utilise de plus en plus d’assistances, d’aides à la conduite, de technologies et d’hybridation, revenir à l’essence même de la voiture interpelle encore plusieurs acheteurs. La Nissan 370Z offre exactement cette base de la sportivité, un volant, quatre roues et un puissant V6, une recette qui saura toujours accrocher un sourire aux amateurs de conduite dynamique.

Tour du propriétaire (85 %)

Les lignes de la 370Z dévoilées en 2008 (année modèle 2009) par le designer canadien Randy Rodriguez se sont inspirées de la riche histoire des Z-cars de Nissan. Il a interprété avec justesse son héritage avec un long capot, un toit très fuyant et un coffre à hayon tronqué. Le tout se présente avec des porte-à-faux extrêmement courts pour maintenir l’esprit sportif obligatoire de la Z. Dix ans après son lancement, on a bien apporté quelques menues améliorations à l’ensemble, mais le fond demeure. D’ailleurs, pour 2018, on introduit l’édition Heritage, qui souligne les 50 ans de production de la série Z, initialement sous la bannière Datsun. Évoluant sous quatre formes, les deux premières sont identiques, alors que la Tourisme Sport comprend des éléments singuliers, dont des roues de 19 pouces, des freins plus puissants et un becquet au coffre. On complète la tournée avec le coupé NISMO, un diablotin proposant une carrosserie presque entièrement revue. Les boucliers avant et arrière adoptent une configuration distinctive, des roues de RAYS de 19 pouces s’invitent et des décorations d’un rouge contrastant en bas de caisse dynamisent le tout. Bien que cette sixième génération de la Z ait 10 ans bien sonnés, ses lignes ne manifestent toujours pas de signe de vieillesse.

Vie à bord (70 %)

L’habitacle de la Z se veut l’incarnation même, sinon la définition du compromis. La présentation demeure agréable, mais l’on doit décrier une finition aléatoire et des matériaux bas de gamme, tout particulièrement dans la version à 30 000 $. Les autres modèles, qui demandent 10 000 $ de plus, offrent des textures plus nobles, dont de l’alcantara et du cuir pour les assises.

Fidèle à la notion de pure sportivité, on ne retrouve pas de gadget, on se concentre sur la conduite. Il sera possible d’obtenir un système de navigation et des accessoires de luxe accessibles comme un groupe électrique. Le clin d’œil des trois cadrans indicateurs au sommet de la planche de bord a encore son effet.

Son plus gros problème sera toujours son volume intérieur. La 370Z n’est pas une petite voiture, mais l’espace se compte. Les dégagements sont très restreints partout : tête, épaules, hanches et genoux. On se sent à l’étroit. Si l’on fait moindrement de l’embonpoint ou que l’on mesure plus de 180 centimètres, la Z devient presque dysfonctionnelle. Les rangements ne font guère mieux, notamment avec un coffre sous les 200 litres. De toute évidence, la Z est faite pour la promenade légère ou une escapade le week-end.

Technique (80 %)

Mécaniquement, on compte sur le même bloc-moteur, un V6 de 3,7 litres, mais livrable sous deux moutures. La cavalerie atteint 332 chevaux avec un généreux couple de 270 livres-pieds. On peut obtenir une manuelle à six rapports qui permet de maintenir la vitalité maximale de la révolution motrice avec le SynchroRev Match en option ou encore l’exceptionnelle boîte automatique à sept embranchements.

Pour ce qui est de la NISMO, les ingénieurs poussent la vélocité à 350 chevaux et 276 livres-pieds. Ils la revisitent en améliorant une collection de composantes qui dynamise sinon brutalise l’ensemble. Le système d’échappement en H offre moins de résistance à la contre-pression, qui diminue de 30 %. Les suspensions sont raffermies, anéantissant leur débattement. Le V6 VQ37VHR se montre compétent, mais un peu de modernisme et un fond de raffinement lui feraient le plus grand bien.

Au volant (90 %)

Si vous êtes le genre de personne un peu princesse qui tient à son confort, tournez immédiatement la page, la Z n’est pas pour vous. Peu de véhicules sur le marché offrent un aussi fort sentiment de symbiose. Très connecté à la route, on ressent absolument tout, que ce soit le dynamisme de la très précise direction, les courts rapports des transmissions ou la mouche que la roue arrière droite vient d’écraser. En aucun temps on ne peut parler de confort. Très « bang-bang », on se fait brasser, mais c’est là tout le plaisir de cette Z. Allez sur une route sinueuse pour découvrir toutes ses capacités, vous tomberez sous le charme et verrez peut-être pour la première fois ce que signifie réellement la notion d’agrément de conduite! On revient à la base de la sportivité. Point négatif, la visibilité pose problème en raison des imposants piliers et de l’étroitesse de la lunette.

Conclusion 75%

La 370Z est actuellement l’un des plus « vieux » modèles sur le marché. Considérant sa mission, orientée vers la sportivité et l’agrément de conduite, étonnamment, on réalise qu’elle n’a pas tellement besoin d’évoluer. Bien au contraire, on lui souhaite presque une vie éternelle sous cette forme. On paie avec plusieurs concessions, mais l’on doit garder à l’esprit qu’elle représente l’essence même de la bonne vieille voiture sport.

Forces :

1. Design intemporel
2. Version de base accessible
3. Agrément de conduite

Faiblesses :

1. Espace intérieur
2. Suspensions très sèches
3. Modèle en fin de carrière