Nissan Altima 2014

Nissan Altima

À défaut d’être belle…

Le segment des berlines intermédiaires demeure l’un des plus rentables en Amérique du Nord et l’un des plus chaudement disputés. Tous les constructeurs généralistes y sont présents, et il y a de gros joueurs dans le lot dont l’Altima, qui se maintient, année après année, dans le peloton de tête.

CARROSSERIE

L’Altima avait de la gueule il y a 10 ans, mais aujourd’hui, elle se fond dans la masse. C’est la berline générique par excellence, qui peut être confondue avec n’importe quelle autre japonaise. Au moins, la visibilité n’a pas été sacrifiée au profit du design. Autre point positif : elle n’a jamais été aussi spacieuse.

HABITACLE

La présentation est sobre (mais pas terne), et la finition n’a jamais été aussi soignée : les matériaux utilisés sont agréables à l’œil et au toucher, et la qualité d’assemblage a été resserrée. Deuxième constatation : l’habitacle n’a jamais été aussi bien insonorisé. L’amélioration est, là aussi, flagrante. Et puis, tiens, jamais deux sans trois : le confort des sièges atteint lui aussi un sommet. Et pas seulement à l’avant : la banquette arrière, cette éternelle négligée, est aussi bien rembourrée que les baquets avant, et, chose encore plus rare, elle procure un maintien latéral digne de ce nom.

Les occupants de cette banquette disposent, par ailleurs, de beaucoup d’espace pour la tête et les jambes. Cette fois, ce n’est pas une surprise car l’habitabilité a toujours fait partie des qualités de l’Altima tout comme l’ergonomie, irréprochable encore une fois. L’habitacle propose un environnement convivial, où rien n’est compliqué, avec des commandes bien placées et faciles à manipuler. De plus, les espaces de rangement abondent. Et comme toujours, le coffre est immense. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé de fausse note.

MÉCANIQUE

Le 4-cylindres et le V6 ne peuvent désormais être jumelés qu’à une boîte à variation continue (CVT). Je ne suis peut-être pas le meilleur juge car j’ai ce type de boîte en horreur; cela dit, je persiste à croire qu’elle fait perdre des acheteurs à Nissan qui s’entête à la proposer dans tous ses modèles – parfois de force. En toute objectivité, je suis forcé d’admettre qu’elle a été améliorée : elle est plus souple, et les accélérations sont moins bruyantes. N’empêche, pour tuer l’agrément de conduite, c’est l’arme fatale.

La paire de moteurs est incontestablement l’un des points forts de cette berline. Le 4-cylindres de 2,5 litres demeure l’un des meilleurs de sa catégorie et l’un des plus puissants (182 chevaux). Entre vous et moi, pas besoin d’un V6, à moins de besoins très spécifiques. Et s’il vous en faut vraiment un, vous ne le regretterez pas car ce moteur brille lui aussi de tous ses feux. Il réussit le tour de force d’être à la fois l’un des plus puissants (270 chevaux) et l’un de ceux qui consomment le moins, donnant ainsi toute sa pertinence au maintien d’un V6 plutôt qu’un 4-cylindres suralimenté.

COMPORTEMENT

L’Altima est une berline conçue et construite aux États-Unis pour une clientèle nord-américaine qui privilégie le silence et la douceur de roulement. Le public-cible sera comblé : l’Altima de cinquième génération atteint des sommets là aussi. Ceux qui veulent une conduite plus dynamique devront toutefois regarder ailleurs.

À défaut d’être excitante à conduire, l’Altima tient la route de façon très sûre. Le système Active Understeer Control diminue efficacement le sous-virage et aide la voiture à garder sa trajectoire. Ce système n’est pas du tout intrusif; c’est à peine si on ressent un durcissement de la direction. De quoi réconcilier ceux que les aides électroniques à la conduite rebutent.

CONCLUSION

L’Altima demeure l’une des valeurs sûres de ce créneau. Elle n’a jamais été aussi raffinée, et, si le passé est garant de l’avenir, sa fiabilité devrait se situer au-dessus de la moyenne. Par contre, le segment des berlines intermédiaires n’est plus la chasse-gardée des constructeurs japonais. La concurrence américaine et sud-coréenne s’est mise à niveau, tout en proposant des voitures plus sexy. À ce chapitre, Nissan a manqué d’audace. Cela dit, quand c’est le principal reproche qu’on peut faire à une voiture, cela en dit long, aussi, sur ses qualités.

FORCES :

• Finition et insonorisation améliorées
• Habitacle spacieux et confortable
• Deux excellents moteurs
• Consommation
• Douceur de roulement
• Fiabilité supérieure à la moyenne

FAIBLESSES :

• Allure générique
• Pas d’alternative à la boîte CVT
• Tout sauf excitante à conduite