Nissan Altima 2016

L’Annuel de l’automobile 2016

Évolution

Nissan

Altima

Tout ce qu’il faut

Par Michel Crépault

Un coup d’œil sur les ventes d’Altima nous apprend qu’elle est un peu perdue en milieu de peloton. Comme au Tour de France, elle se débrouille honorablement, mais n’entraîne personne dans son sillon. A-t-elle ce qu’il faut pour un jour endosser le maillot jaune? Peut-être. Par exemple, si les meneurs étaient tous ensemble reconnus de dopage…

Tour du propriétaire

Au fait que la catégorie où lutte l’Altima est très féroce, particulièrement aux États-Unis, où les berlines intermédiaires ont davantage la cote qu’au Canada, Nissan répond avec un bel éventail comptant pas moins de cinq variantes, de l’élémentaire 2.5 à la plus huppée 3.5 SL. L’actuelle génération étant encore récente (2013), on ne s’étonne pas d’en revoir la silhouette à peu près inchangée, hormis la grille retouchée à l’occasion d’un léger rafraîchissement de mi-cycle. Cette calandre plutôt expressive jongle avec des éléments de design acérés qui confèrent du dynamisme à la berline. Dans l’ensemble, les formes prônent l’élégance, grâce entre autres à la chute du pavillon vers le coffre qui imite l’arc d’un coupé.

Vie à bord

Comment critiquer ce tableau de bord propret, limpide, ergonomique? Il pourrait passer pour simpliste, mais l’attention accordée à l’assemblage et au choix des matériaux contredit cette première impression. Une qualité rehaussée grâce aux surfaces encore plus soignées pour 2016. La connexion entre nos jouets intelligents est assurée par un système NissanConnect très convivial, relayant les infos et les icônes vers un écran d’affichage qui aura 5 ou 7 pouces (celui-là avec navigation) selon les options cochées.

Nissan a fait beaucoup de tapage autour de ses baquets qualifiés « zéro gravité » et dérivés dit-on de tests de la NASA. Mettons les pendules à l’heure : vous ne conduirez pas en état d’apesanteur! Mais des laboratoires japonais se sont néanmoins inspirés de la « posture neutre » que les astronautes expérimentent quand ils flottent dans leur capsule. Les scientifiques disent avoir mis au point un siège dont la structure et le rembourrage minimisent le stress sur le squelette humain et ses muscles. La réalité, c’est que j’ai entendu des gens louanger ces sièges « spatiaux » après de longs trajets sans fatigue, alors que d’autres (plus corpulents, je dois dire) les ont trouvés « juste mous ». Du côté de la banquette, on a délaissé les idées cosmiques, mais on a quand même aménagé un dégagement décent, du moins tant que les occupants de grande taille ne maugréent pas contre le toit ouvrant. Le coffre propose 436 litres, comparables aux 439 et 425 de l’Accord et de la Camry respectivement, et une généreuse embrasure.

Technique

Grâce au chiffre contenu dans le nom du modèle, vous savez à quel moteur vous avez affaire : un 4-cylindres 2,5 litres de 182 chevaux ou le très connu V6 3,5 litres de 270 chevaux. La raison principale pour laquelle ces deux moulins affichent de bonnes moyennes de consommation tient à la décision de Nissan d’opter pour une transmission CVT, laquelle a un mode sport et des palettes au volant dans le cas du V6.

Au volant

Tout ce que vous recherchez dans une berline intermédiaire, l’Altima le livre honnêtement. Un tableau de bord convivial, des baquets confortables, des places arrière très convenables pour la majorité des passagers. Le 4-cylindres ne déshonore pas ce palmarès en offrant des dépassements sûrs (mais bruyants). Avec le V6, la fluidité s’accroît. Sans dégager le dynamisme d’une Mazda6, l’Altima procure une conduite vivante. Je sais bien que la transmission à variation continue n’a pas encore que des fans, mais il faut reconnaître que Nissan a fait progresser les siennes. À la rigueur peut-on dire que celle de l’Altima favorise le 3,5-litres parce que leur combinaison provoque moins ce genre de bruits ou d’hésitations qui handicapent parfois les CVT, comme avec le 2,5-litres.

Conclusion

À partir de l’évidence que l’Altima accomplit son boulot avec un minimum de bavures, il faut concéder que son plus grand malheur est d’affronter dans sa catégorie de véritables ténors tels que la Honda Accord, la Hyundai Sonata et la Toyota Camry. Dans un segment où même l’excellente Mazda6 peine à se faire reconnaître à sa juste valeur, je ne m’étonne pas de voir l’intermédiaire Nissan devoir faire des pieds et des mains pour se démarquer.

Forces

Tableau de bord convivial

Deux moteurs fiables

Appétit en carburant raisonnable

Conduite alerte

Faiblesses

4-cylindres bruyant (accélérations)

Plafond à l’arrière un peu juste avec toit ouvrant

CVT perfectible avec le 2.5-litres

-30-